Guillou (1998)

De Arbres
présente très briècement l'hypothèse que "la pratique du breton a été préservée, conservée vivante, chez des femmes qui furent initiées à cette langue par leur père."


extrait de la conclusion

 "Ces témoignages sont trop peu nombreux pour que l’on aille au-delà de l’expression d’une hypothèse. Exprimons-la pour le moins. La langue bretonne a été pratiquée de manière positive et donc sans honte par les filles lorsque l’initiation a été faite par le père, l’homme, le sujet dominant, entreprenant, chevillé au monde qui l’entoure. Au contraire, la langue bretonne aurait été abandonnée par les filles lorsque l’apprentissage est assuré par la mère, l’être dominé, confiné dans l’espace domestique. Auraient tourné le dos avec enthousiasme à la langue des anciens les filles exclusivement élevées par les femmes, les mères, les grands-mères, les tantes, doublées de religieuses qui s’accordent à tirer la fillette vers une autre culture que celle de la terre et de l’univers domestique. Dans ce dernier cas, les pères, bien que vivants, sont absents, apparaissant seulement pour redire la loi, la règle de bonne tenue, règle et loi émises dans un français rare et approximatif. Il faudrait plus de temps et de moyens pour vérifier une telle hypothèse mais on pourrait peut-être le faire en interrogeant les hommes et les femmes qui recherchent aujourd’hui à renouer avec une langue oubliée ou jamais apprise."