Différences entre les versions de « Vieux breton, vieux brittonique »

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Le vieux breton désigne la langue bretonne jusqu’à la fin du XI°, date de la fin de l’occupation normande qui marquera le début du [[moyen breton]].
Le vieux breton désigne la langue bretonne jusqu’à la fin du XI°, date de la fin de l’occupation normande qui marquera le début du [[moyen breton]].


L'époque de ce qui est communément appelé "vieux breton" ne peut que rétrécir à mesure de nos découvertes. La date de début de ce qu'on appelle le vieux breton est la date pour laquelle des arguments linguistiques existent pour différencier cet état de langue des autres langues brittoniques. Cette indécision terminologique est inévitable. Au fur et à mesure que des arguments diachroniques émergent, ou que des manuscrits sont plus précisément datés, cette période peut bouger sensiblement. Pour la période qui va jusqu'au XI°, [[Schrijver (2011a)]] considère comme pratiquement équivalents les termes ''vieux breton'' et ''vieux brittonique du sud-ouest''. Pour une comparaison avec le vieux gallois, dont nous est parvenu plus de matériel, se reporter à [[Falileyev (2008)]].
L'étendue historique de ce qui est communément appelé "vieux breton" n'est pas stable dans le temps. La date de début de ce qu'on appelle le vieux breton est précisément la date pour laquelle des arguments linguistiques existent pour différencier cet état de langue des autres langues brittoniques. Cette indécision terminologique est inévitable. Au fur et à mesure que des arguments diachroniques émergent, ou que des manuscrits sont plus précisément datés, cette période peut bouger sensiblement. Pour la période qui va jusqu'au XI°, [[Schrijver (2011a)]] considère comme pratiquement équivalents les termes ''vieux breton'' et ''vieux brittonique du sud-ouest''. Certains textes communément désignés comme "vieux breton" en littérature du XIX° sont en fait des documents en vieux cornique, en vieux gallois ou en brittonique ancien.  


Ce flottement de datation du début du vieux breton est inhérent à la recherche sur cet état de langue, mais pour éviter des utilisations politiques incongrues, il est important de le souligner: on n'appellerait pas "vieux breton" des formes proto-celtiques ou indo-européennes, même s'il s'agit clairement d'une lignée de langues dont une des évolutions a donné le(s) breton(s). Certains textes communément désignés comme "vieux breton" en littérature du XIX° sont en fait des documents en vieux cornique, en vieux gallois ou en brittonique ancien.
Le flottement de datation du début du vieux breton est inhérent à la recherche sur cet état de langue. Afin d'éviter des utilisations politiques incongrues, il est important de le souligner: on n'appellerait pas "vieux breton" des formes proto-celtiques ou indo-européennes, même s'il s'agit clairement d'une lignée de langues dont une des évolutions a donné les variétés linguistiques bretonnes.  


De cet état de la langue ne nous est pas parvenu assez de matériel pour étudier sa syntaxe. [[Morvannou (2004)]] considère qu'"on ne possède pas la moindre phrase complète. Seuls subsistent des mots ou des bouts de phrase, tel ce fragment d’un traité de médecine bilingue (latin/breton) [''[[Manuscrit de Leyde]]'', ...]; telles encore les gloses contenues dans quelque 150 manuscrits latins provenant des abbayes bretonnes".


De cet état de la langue ne nous est pas parvenu assez de matériel pour étudier sa syntaxe. [[Morvannou (2004)]] considère qu'"on ne possède pas la moindre phrase complète. Seuls subsistent des mots ou des bouts de phrase, tel ce fragment d’un traité de médecine bilingue (latin/breton) [''[[Manuscrit de Leyde]]'', ...]; telles encore les gloses contenues dans quelque 150 manuscrits latins provenant des abbayes bretonnes".
Pour une comparaison avec le vieux gallois, dont nous est parvenu plus de matériel, se reporter à [[Falileyev (2008)]].  




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* début XI°-XIII°, [[CQlé]]: ''[[Cartulaire de l'Abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé]]''
* début XI°-XIII°, [[CQlé]]: ''[[Cartulaire de l'Abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé]]''


== particularités du vieux breton ==
== particularités du vieux breton ==
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[[Schrijver (2011a)|Schrijver (2011a]]:section 5) note que le vieux breton a encore les formes absolues et conjojntes à la troisième personne du singulier.
[[Schrijver (2011a)|Schrijver (2011a]]:section 5) note que le vieux breton a encore les formes absolues et conjojntes à la troisième personne du singulier.


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
Sur ce site, les références bibliographiques sont catégorisées - les références de brittonique, de vieux gallois et de vieux breton sont regroupées dans la même catégorie "vieux breton" afin de s'assurer que des références bibliographiques ne seraient pas oubliées par des traditions différentes.


=== vieux breton, vieux brittonique ===
=== vieux breton, vieux brittonique ===

Version du 15 mars 2019 à 17:26

Le vieux breton désigne la langue bretonne jusqu’à la fin du XI°, date de la fin de l’occupation normande qui marquera le début du moyen breton.

L'étendue historique de ce qui est communément appelé "vieux breton" n'est pas stable dans le temps. La date de début de ce qu'on appelle le vieux breton est précisément la date pour laquelle des arguments linguistiques existent pour différencier cet état de langue des autres langues brittoniques. Cette indécision terminologique est inévitable. Au fur et à mesure que des arguments diachroniques émergent, ou que des manuscrits sont plus précisément datés, cette période peut bouger sensiblement. Pour la période qui va jusqu'au XI°, Schrijver (2011a) considère comme pratiquement équivalents les termes vieux breton et vieux brittonique du sud-ouest. Certains textes communément désignés comme "vieux breton" en littérature du XIX° sont en fait des documents en vieux cornique, en vieux gallois ou en brittonique ancien.

Le flottement de datation du début du vieux breton est inhérent à la recherche sur cet état de langue. Afin d'éviter des utilisations politiques incongrues, il est important de le souligner: on n'appellerait pas "vieux breton" des formes proto-celtiques ou indo-européennes, même s'il s'agit clairement d'une lignée de langues dont une des évolutions a donné les variétés linguistiques bretonnes.

De cet état de la langue ne nous est pas parvenu assez de matériel pour étudier sa syntaxe. Morvannou (2004) considère qu'"on ne possède pas la moindre phrase complète. Seuls subsistent des mots ou des bouts de phrase, tel ce fragment d’un traité de médecine bilingue (latin/breton) [Manuscrit de Leyde, ...]; telles encore les gloses contenues dans quelque 150 manuscrits latins provenant des abbayes bretonnes".

Pour une comparaison avec le vieux gallois, dont nous est parvenu plus de matériel, se reporter à Falileyev (2008).


quelques repères d'inscriptions et de manuscrits

Ci-dessous, une liste incomplète des inscriptions et manuscrits du VI° au XI°, qui sont rédigés en vieux brittonique du sud-ouest ou, selon les caractères linguistiques émergents, en vieux breton.


  • 1331, note en marge, Henri Bossec alauar mar car doe me ambezo auantur mat ha quarzr [quaezr]., 'Henri Bossec dit: si Dieu veut, j'aurai aventure bonne et belle.' (Thomas 1922:209)


particularités du vieux breton

accentuation

Schrijver (2011a) date du XI°, ou même avant, le passage pour les dialectes du K.L.T. d'une accentuation finale de mot à une accentuation sur la pénultième. Cette évolution n'a pas touché le vannetais.


syntaxe

Schrijver (2011a:section 5) considère que, autant qu'on puisse en juger, la syntaxe nominale ne diffère pas énormément des périodes consécutives.

Schrijver (2011a:section 5) note que le vieux breton a encore les formes absolues et conjojntes à la troisième personne du singulier.


Bibliographie

Sur ce site, les références bibliographiques sont catégorisées - les références de brittonique, de vieux gallois et de vieux breton sont regroupées dans la même catégorie "vieux breton" afin de s'assurer que des références bibliographiques ne seraient pas oubliées par des traditions différentes.


vieux breton, vieux brittonique

  • Fleuriot, L. 1985. A Dictionary of Old Breton/Dictionnaire du vieux-breton: Historical and Comparative, 2 vols, Prepcorp, Toronto.
  • Fleuriot, L. 1964b. Dictionnaire des gloses en vieux-breton (DGVB.), édition 1964 Klincksieck, Paris; édition 1985: Claude Evans & Léon, Toronto.
  • Lambert, P.-Y. 2010b. 'Vieux-breton aethurec, aethuric, haethurec', J. Quaghebeur S. Soleil (éds.), Le pouvoir et la foi au Moyen Âge en Bretagne et dans l'Europe de l'Ouest, Mélanges en mémoire du professeur Hubert Guillotel, Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 361-374.
  • Latimier, G. 1969. 'L'inscription des Aulnays en Gomené', Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest 76-4, 625-648. texte.
  • Loth, J. 1884. Vocabulaire vieux-breton, avec commentaire, contenant toutes les gloses en vieux-breton, gallois, cornique, armoricain, connues, précédé d'une introduction sur la phonétique du vieux-breton et sur l'âge et la provenance des gloses, F. Vieweg. Paris. texte.
  • Loth, J. 1890c. Chrestomathie bretonne: (armoricain, gallois, cornique), Emile Bouillon, Paris. texte.
  • Jackson, Kenneth Hurlstone. 1953. Language and history in early Britain: A chronological survey of the Brittonic languages, first to twelfth century A.D., Edinburgh: University of Edinburgh Press.
  • Hemon, R. 1958b. Dafar Geriadur istorel ar brezhoneg, contribution à un dictionnaire historique du breton, vol. 1, lettre A, Al Liamm > 1991, cf. Hemon (2000).
  • Hemon, R. 1975a [1984]. A Historical Morphology and Syntax of Breton, Dublin Institute for Advanced Studies.
  • Schrijver, Peter. 2011a. 'Old British', Brythonic Celtic–Britannisches Keltisch: From Medieval British to Modern Breton, Bremen: Hempen Verlag, 1-84.
  • Thomas, Antoine. 1992. 'Note marginale en bas-breton sur un manuscrit de la bibliothèque Sainte-Geneviève', Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres' 66-3, 208-209. texte.
  • Hersart de la Villemarqué Théodore. 1858. 'Mémoire sur l'inscription de Lomarec, près Auray en Bretagne', Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des inscriptions et belles-lettres de l'Institut de France, Première série, Sujets divers d'érudition. Tome 5, 2e partie, 411-426. texte.


vieux brittonique

  • Falileyev A.I. & M.E. Owen. 2005. The Leyden Leechbook. A Study of the Earliest Neo-Brittonic Medical Compilation, Innsbruck : Innsbrucker Beiträge zur Kulturwissenschaft.
  • Lambert, P.Y. 1986a. 'Le fragment médical latin et vieux-breton du manuscrit de Leyde', Vossianus lat. fo 96A, Bulletin de la Société archéologique de Finistère 65, 315-327.


vieux gallois

  • Falileyev A.I. 2003a. 'Languages of Old Wales : a case for co-existence', Dialectologia et Geolinguistica 11, 18–38.
  • Falileyev A.I. 2003b. 'Old Welsh y diruy hay camcul and some problems related to Middle Welsh legal terminology', Celtica 24, 121–128.
  • Falileyev A.I., Russell P. 2003. 'The Dry-Point Glosses in Oxoniensis Posterior', P. Russell (éd.), Yr Hen Iaith: Studies in Early Welsh, Aberystwyth : Celtic Studies Publications, 95–101.
  • Falileyev A.I. 2001. 'Beyond Historical Linguistics : A Case for Multilingualism in Early Wales', P. Ní Catháin & M. Richter (éds.), Ireland and Europe in the Early Middle Ages: Texts and Transmission. Dublin : Four Courts Press, 6–13.
  • Falileyev A.I. 2000. Etymological Glossary of Old Welsh, Tübingen : Niemeyer.
  • Falileyev A.I. 1999. 'Two Old Welsh Notes', Studia Celtica 33, 353.
  • Lambert P.-Y. 2003d. The Old Welsh glosses on Weights and Measures, P. Russell (éd.), Yr Hen Iaith : Studies in Early Welsh, Aberystwyth, Celtic Studies Publications, 103–134.