Subordonnées de degré

De Arbres

Les subordonnées de degré peuvent modifier un prédicat, propositionnel ou adjectival. Elles sont toutes constituées d'un quantifieur de degré comme ken ou kement 'tant, tellement' et d'une proposition enchâssée qui est sa complétive.


(1) ... ken e koeñve-digoeñve toennoù al lestr mein.
tant.que R enflait-.enflait toit.s le vaisseau pierre
'... tant que les toits du vaisseau de pierre respiraient.'
Standard, Dupuy (2007:25)


Inventaire

 ken 'tellement que'
 kement 'tant, tellement que'
 ma 'que'


Les subordonnées de degré peuvent aussi être introduites par un complémenteur vide.


kement... ma... , kement... ken...

En (2), la tête de la subordonnées est kement 'tellement', qui ne serait pas grammatical sans sa complétive (cf. * Kement e oa.). La tête et sa complétive peuvent être séparés (ou pas; Bout oa kement ma ne ouien dre be tu stagañ ganti... )


(2) Kement e oa, ma ne ouien dre be tu staga ganti.
tant R était que4 ne1 savais par1 quel côté commencer avec.explétif
'Il y en avait tellement que je ne savais par quel bout commencer.'
Léonard, Drezen
cité dans Seite & Stéphan (1957:145)


(3) Kement a riv o doa ar vicherourien ken e raent tan evit mann...
autant de1 froid 3PL avait le 1ouvr.ier.s tant R4 faisaient feu pour zéro
'Les ouvriers avaient tellement froid qu'ils faisaient du feu pour rien.'
Standard, ar Barzhig (1976:72)

kement ha ken... ma...

(4) Meur a wech e ra kement-all, kement ha ken alies ma 'z eo direunet lost e varc'h.
maintes de1 fois R4 fait tant.autre tant et si souvent que+C est .crin.ièré queue son1 cheval
'Il fait cela mainte fois, tant et si souvent que la queue de son cheval n'a plus un crin.'
Cornouaillais (Pleyben), Ar Floc'h (1950:157)


(5) Lammat a rae kement ha ken bihan ma kouezhas.
sauter R faisait autant et si peu/petit que4 tomba
'Il sautait tellement qu'il est tombé.'
Standard, Menard & Kadored (2001:'bihan')


ken... (ma)

Les expressions en ken... (ma) sont obligatoirement modifiées par une relative.


ken... ken

(6) eun naer hag a zo ken koz ken ez eus savet blev warni.
un serpent C R est tellement vieux que R est poussé cheveux sur.elle
'Là au bas de la prairie il y a une couleuvre qui est tellement vieille que les poils lui ont poussé dessus.'
Trégorrois, Gros (1984:20)


ma

Lorsqu'on trouve ma comme complémenteur seul, le sens peut être causatif, ou bien modifier le degré du prédicat comme (ken)... ma.


(7) Ho zri lamchont varnézan, ma pakas digant'ho eur roustat eus ar goassa tout...
leur2 trois R4 sautèrent sur.lui que4 attrapa de.eux un racl.ée de le pire tout
'Ils bondirent tous les trois sur lui et le rossèrent.'
Léonard pré-moderne (Plouider, 1905), Burel (2012:192)


ken ... réduplication

L'adverbe ken peut introduire une réitération du prédicat. Sémantiquement, cette tournure sert à insister sur le degré du prédicat adjectival.


(8) Me 'vad, emon-me, a zo nehet ken ez on nehet.
moi cependant dis-je-moi R1 est inquiét.é autant R+C,4 suis inquiét.é
'Moi, dis-je, je suis inquiet, je suis vraiment inquiet !'
Trégorrois, Gros (1984:63)


Le français utilise aussi la réduplication dans une subordonnée de degré, mais en rédupliquant le quantifieur (Je suis inquiet tant et tant !).