Différences entre les versions de « Sélection de l'auxiliaire »

De Arbres
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|(3)||  Ar vandenn a-bez ||'''he deus'''  ||'''en em''' ||  serret || en eun torkad.  
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| || [[art|le]] bande [[a|en]].entièr ||3SGF a|| [[en em|se]]<sup>[[1]]</sup> ||rangé || [[P.e|dans]] [[art|un]] troupeau || [[Le Bozec|Le Bozec (1933]]:82)
| || [[art|le]] bande [[a|en]].entier ||3SGF a|| [[en em|se]]<sup>[[1]]</sup> ||rangé || [[P.e|dans]] [[art|un]] troupeau || [[Le Bozec|Le Bozec (1933]]:82)
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| ||colspan="4" |'Tout le troupeau s'est rassemblé.' (*''... s'a rassemblé'')||  
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| ||||||||colspan="4" | ''vannetais'', [[Ar Meliner (2009)|Ar Meliner (2009]]:135)
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== Hypothèse de Schapansky (1994) ==
== Hypothèse de Schapansky (1994) ==

Version du 18 juin 2011 à 21:07

Le verbe bezañ est sélectionné comme auxiliaire de façon beaucoup plus fréquente en breton qu'en français.

Le verbe bezañ s'auxilie par exemple avec lui-même (en contraste avec le français il a été, il doit avoir été...)

(2) [ ɵ funisô wa mojen bu be grajT ]
ar fonnusañ oa moaien bout bet graet.
le vite.plus était moyen être été fait
'le plus rapidement qu'il était possible de faire.' Haut-Cornouaillais (Lanijen), Evenou (1987:575)


Dans l'attente d'une généralisation solide, la fiche ci-dessous classe quelques relevés.


Verbes qui sélectionnent l'auxiliaire 'bezan'

 komañs da, 'commencer à'; delc'her da, 'continuer à'
 plijout da, 'plaire à'
 redek, 'courir'


(3) Setu an dud zo bet komañset da daoler war ar gwinizh [...].
donc le gens est été commencé P mettre _[ø]_ sur le blé
'Donc les gens ont commencé à mettre (ø = de l'engrais) sur le blé.' Léon, Mellouet & Pennec (2004:92).


(5) N'on ket bet dalhet da gemer kig digand Jobig.
ne suis pas été continué à prendre viande à Jobig
'Je n'ai pas continué à prendre de la viande à Jobig.' trégorrois, Gros (1970:29)


(4) A-viskoaz eo bet plijet e wele dezañ.
à.toujours est été plu son lit à.3SGM
'De tout temps son lit lui a plu (il a aimé son lit).' trégorrois, Gros (1970:29)


(6) Ma ne vijen ket redet kuit…
si ne étais pas couru parti
lit. 'si je n' avais pas couru...
'Si je ne m'étais pas enfui...' standard, Drezen (1990:74)

'kaout'

Dans quelques cas, on trouve l'auxiliaire 'avoir', kaout, où on ne l'attendrait pas en français.

 diskuizhañ, '(se) reposer'


(1) bremañ p'am-eus diskuizet.
maintenant quand R.1SG a reposé
'maintenant que je me suis reposé.' trégorrois, Gros (1970:27)

verbes réflexifs

Contrairement aux verbes réflexivés en français, les verbes réflexivés en breton peuvent sélectionner l'auxiliaire kaout, 'avoir'.


(3) Ar vandenn a-bez he deus en em serret en eun torkad.
le bande en.entier 3SGF a se1 rangé dans un troupeau Le Bozec (1933:82)
'Tout le troupeau s'est rassemblé.' (*... s'a rassemblé)


(4) A pa oa predet, holl an dud o doa em stardet muioc'h c'hoazh trema an oaled...
et quand était dîné tout le gens avaient se1 rapprocher plus encore vers le foyer
'Après le repas, tout le monde se rapprocha encore plus du foyer...' (*... s'a rapproché)
vannetais, Ar Meliner (2009:135)

Hypothèse de Schapansky (1994)

Schapansky (1994b) applique aux données du breton l'hypothèse non-accusative développée par Perlmutter (1978) sur la sélection de l'auxiliaire. Les verbes dits 'forts' correspondraient aux verbes non-ergatifs et utiliseraient l'auxiliaire kaout/endevout, 'avoir'; les verbes dits 'faibles' correspondraient aux verbes non-accusatifs et utiliseraient l'auxiliaire bezañ, 'être'.

Bibliographie

  • Schapansky, N. 1994b. 'Shift in the auxiliary selection in Breton', The Lacus Forum 21, Hornbeam Press, Columbia, SC, ETATS-UNIS, 224-233.