Possession

De Arbres

La possession est une relation entre deux entités, animées ou non. Le possesseur est le rôle thématique qui marque la possession d'une entité.

La langue bretonne distingue grammaticalement les rôles sémantiques de la possession, de l'attribution (da1 Vona) et de l'accompagnement (gant Mona).


En breton, le rôle de possesseur est assumé par:

Les prépositions dénotant la possession sont: e-kerzh, e-dalc'h.


Syntaxe

la possession inaliénable

Dans le cas des expressions de possession inaliénable, comme avec les parties du corps, on note des comportements grammaticaux non-canoniques. En (1), l'expression pour 'donner le sein' n'utilise pas d'article. L'expression 'fermer la bouche' pour 'se taire' prend un article indéfini bien qu'il soit peu plausible que l'enfant ait plus d'une bouche.


(1) Kaer em-oa rei ø bronn dezi, ne zerre ket eur genou.
beau R.1SG-avait donner sein à.elle ne1 fermait pas un bouche.
'J'avais beau lui donner le sein, elle ne fermait pas la bouche.'
Trégorrois, Gros (1989:'bronn')


En (2), c'est le déterminant possessif qui est utilisé (et non pas l'article défini comme en français standard).


(2) Yann e-neus trohet e viz.
Yann R.3SGM-a coupé son doigt
'Yann s'est coupé le doigt (* son doigt).' Trégorrois, Gros (1989:'biz')


(3) Ma vije laosket o brid ganto war o moue.
si serait laissé leur bride avec.eux sur leur crinière
'Si on leur laissait la bride sur la crinière (le cou).' Trégorrois, Gros (1970b: 'brid')


(4) E ma goûg ha rac’h 'm eus bet unan. O ! Na droug !
dans mon2 gorge et tout 1SG a eu un Oh que mal
'J’en ai eu aussi un [furoncle] à la gorge. Oh ! Comme ça fait mal!' Haut-vannetais (JMh), Louis (2015:218)


Le déterminant possessif n'apparaît pas dans l'argument du verbe kaout de possession.


(1) Pipi e-neus eur gorzaillenn êz.
Pipi R-a un gosier1 facile
'Pierre a un gosier facile (complaisant, se dit d’un ivrogne).'
Trégorrois, Gros (1989: 'êz’)


variation dialectale

Les dialectes varient dans leurs stratégies pour exprimer la possession. La plupart des dialectes utilisent le verbe kaout, mais dans la partie Sud-Est de l'aire parlante, on trouve aussi le verbe piaouiñ ou biaouiñ. Ternes (1970:300) relève à Groix la forme / bijew /.


(1) bijeẃ əndra:-zaj
moi possède le chose-ci
'Je possède cela.' Groix, Ternes (1970:300)


Pour une description de la défectivité de piaouiñ et sa variation dialectale et diachronique en vannetais, se reporter à Châtelier (2016:180-194).

avec un possédé défini

A part avec certains noms abstraits, le sujet du verbe kaout ne peut pas être défini (Kervella 1947:§611, Fave 1998:59, Gourmelon 2014:15). Lorsque l'argument possédé est défini, apparaîssent des stratégies alternatives.

kaout/bezañ da

A part avec certains noms abstraits, le sujet du verbe kaout ne peut pas être défini. La possession est alors exprimée par la préposition da.


(2) Ar gontell-mañ zo din.
le couteau-ci est à.moi
'Ce couteau m'appartient.' Gourmelon (2014:15)

Horizons comparatifs

(1) Leila a de longues mains de pianiste.

Ils ont un château en Espagne.
Ma porte compte sept gonds.
Ma porte a sept gonds.
La chambre de Jeanne est jaune.


Terminologie

Kervella (1947) utilise perc'hennañ. Gourmelon (2014) utilise perc'henniezh.

Bibliographie

breton

  • Kersulec, P-Y. 2008. 'Doare ar perc'hennañ er c'hentañ gour lies e plasoù zo e Kernev-Izel, Kernev-Uhel, Gwened-Izel ha Gwened-Uhel (klokadennoù hag evezhiadennoù war eostad an ALBB)', Hor Yezh 255.


théorie

  • Guéron, Jacqueline. 2005. 'Inalienable Possession', Martin Everaert And Henk Van Riemsdijk (éds.), The Blackwell companion to Syntax, Blackwell Publishing, vol II, chap.35.