Pegoulz, pegourz

De Arbres

Pegoulz, 'quand, à quel moment', est un pronom interrogatif.

Enchâssé dans une phrase matrice avec un verbe déclaratif, pegoulz est la tête temporelle d'une complétive (voir l'article sur les interrogatifs enchâssés).


(1) Me n'on ket o tiviza pegoulz mond da gousked na pegoulz sevel ive.
moi ne1 suis pas à4 décider quand aller pour1 dormir ni quand lever aussi
'Je ne prescris pas quand il faudra aller se coucher ni quand se lever non plus.'
Trégorrois, Gros (1996:117)


Phonologie

variation dialectale

La carte 518 de l'ALBB documente la variation dialectale de la traduction de Quand ?.


(2) Pegourss enta é ellamb ni ur boutt ur banic ahuel ?
quand donc R4 pourrons nous 1PL être un verre.DIM vent
'Quand donc pourrons-nous avoir un peu de vent ?
Vannetais pré-moderne (Sarzeau, XIXe), de Francheville
cité dans Châtelier (2016:163)


accentuation

En breton standard et généralement, l'interrogatif pegoulz en isolation est accentué sur sa dernière syllabe (Hemon (1975c:§273). C'est le cas de tous les composés en pe- (Kervella 1995:§70).

Morphologie

composition

Pegoulz est constitué du préfixe interrogatif pe- suivi du nom koulz 'moment'. Le préfixe a provoqué une lénition sur l'initiale /k-/ de la base.


répartition dialectale

La carte 518 de l'ALBB donne pour Quand? les trois interrogatifs peur sur le Léon, pedavare, pevare, pezavare, pelare, pe vare dans le sud de l'aire centrale et pegoulz, pegourz au Nord-Est et en vannetais. Seite & Stéphan (1957:73) donnent comme équivalents ces interrogatifs peur, pegoulz et pe vare.

On trouve enfin la forme /pəxeir/ à Groix (Ternes 1970:228).

Les manuels d'apprentissage standard au XXIe privilégient la forme pegoulz.


Sémantique

Au mode déclaratif, pegoulz dénote un temps particulier qui peut être connu du locuteur, mais n'est pas précisé par lui.


(3) Diouzh he forzh ' vez anat pegoulz ' vez pare ar vuoc'h da halañ.
selon son2 vagin R est évident quand R est prêt le 1vache à1 vêler
'On reconnaît quand la vache est sur le point de vêler à son vagin.'
Le Dû (1978:2.1/199)
cité dans Menard (1995:153)