Différences entre les versions de « Périphéries de la phrase »

De Arbres
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| (1) || N'oan ket kalz ||ouzhpenn daouzek vloaz ||'poan chomet ||er gêr|| dac'h ar skol,||bgcolor=#FFB2B2| '''ma''''z oan.
| (1) || N'oan ket kalz ||ouzhpenn daouzek vloaz ||'poan chomet ||er gêr|| dac'h ar skol,||bgcolor=#FFB2B2| ma'z oan.
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||| [[ne]]<sup>[[1]]</sup>'[[COP|étais]] [[ket|pas]] [[kalz|beaucoup]] || [[ouzhpenn|au.delà]] [[cardinaux|douze]]<sup>[[1]]</sup> an || [[pa|quand]]<sup>[[1]]</sup> [[COP|étais]] [[chom|resté]] ||[[P.e|à]].[[art|le]] foyer || [[deus|de]] [[art|le]] école|| [[ma|que/si]] [[COP|étais]]
||| [[ne]]<sup>[[1]]</sup>'[[COP|étais]] [[ket|pas]] [[kalz|beaucoup]] || [[ouzhpenn|au.delà]] [[cardinaux|douze]]<sup>[[1]]</sup> an || [[pa|quand]]<sup>[[1]]</sup> [[COP|étais]] [[chom|resté]] ||[[P.e|à]].[[art|le]] foyer || [[deus|de]] [[art|le]] école|| [[ma|que/si]] [[COP|étais]]
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| ||||||colspan="4" |''Léon (Plougerneau)'', [[Elégoët (1982)|Elégoët (1982]]:7)
| ||||||colspan="4" |''Léon (Plougerneau)'', [[Elégoët (1982)|Elégoët (1982]]:7)
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|(2)||Ar bleizi ||'zo|| er goadeg,||bgcolor=#FFB2B2| eus emaint.
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| ||[[art|le]] loup[[-i (PL.)|s]]|| '[[zo|est]]|| [[P.e|dans]].[[art|le]] bois|| [[eus|de]] [[eman|sont]]||||||||||[[Menard & Kadored (2001)|Menard & Kadored (2001]]:§'eus')
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||| colspan="4" | '(Le fait est que) les loups sont dans le bois (bien sur)'
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Version du 20 décembre 2015 à 12:18

Les périphéries d'une phrase sont son bord droit et son bord gauche.


Périphérie droite

La périphérie droite désigne l'endroit de la phrase où on trouve les particules comme avat, 'mais, cependant' neuze, eta, 'alors, donc' (Press 1986:209), ou certaines reprises stylistiques comme en (1).


(1) N'oan ket kalz ouzhpenn daouzek vloaz 'poan chomet er gêr dac'h ar skol, ma'z oan.
ne1'étais pas beaucoup au.delà douze1 an quand1 étais resté à.le foyer de le école que/si étais
'Je n'avais pas beaucoup plus de douze quand je suis restée à la maison pour aller à l'école.'
Léon (Plougerneau), Elégoët (1982:7)


(2) Ar bleizi 'zo er goadeg, eus emaint.
le loups 'est dans.le bois de sont Menard & Kadored (2001:§'eus')
'(Le fait est que) les loups sont dans le bois (bien sur)'


dislocation à droite

On peut aussi déplacer des constituants de l'intérieur de la phrase vers sa périphérie droite, comme dans les cas des dislocations à droite. On voit alors une reprise pronominale co-référente dans la phrase (ici, hemañ).


(2) Hemañ a zo treñk, al lez-mañ.
celui.ci R est aigre le lait-ci
'Celui-ci est tourné, ce lait.' Trégorrois, (Gros 1984:135)
'Il est tourné, ce lait.'

Périphérie gauche

La périphérie gauche désigne tout le domaine à gauche de la projection temporelle (le domaine CP moins le domaine IP). C'est, en breton, tout le domaine à gauche de l'ensemble rannig et verbe tensé.


(1) Pa vez ezhomm a-wechoù cheñch plas, ma gav ket dit e vije bezhin a-walc'h war da dro, e veze chachet ar grapin ha savet anezhi...
quand1 est besoin parfois changer place si1 trouve pas à.toi R4 serait algues assez sur ton1 tour R4 était tiré le1 grapin et monté P.elle
'Quand on devait se déplacer de temps en temps, si on trouvait qu'il venait à manquer d'algues, on tirait sur le grapin pour le remonter.'
Léon (Plougerneau), Elégoët (1982:9)


(2) Teir reunenn hepken a c'hellan da gemerout digant pep~hini.
3 crin.SG seulement R1 peux de1 prendre avec chaque un
'Je peux prendre seulement trois crins à chacun.' Cornouaille (Pleyben), Ar Floc’h (1950:157)

structure de la périphérie gauche

Jouitteau (2005/2010:chap 2) propose une structure de la périphérie gauche bretonne comme suit:


(2) [ForceP Force° [TopP [FocP [ModeP NEG [FinP Fin
topique suspendu, adj. scéniques topique focus sujet/explétif rannig-V
structure du domaine CP, Jouitteau (2005/2010:126)


L'ordre des mots dans la périphérie gauche est relatif à la structure informationnelle de la phrase.

En breton, la périphérie gauche reçoit: les topiques suspendus, les topiques, les focus, la partie ne de la négation, mais aussi, puisque c'est une langue V2, des sujets en position A, des explétifs, des participes passés, des têtes verbales infinitives.


En (2), Le syntagme nominal ar muntr-se est en zone topique. Il co-réfère avec un pronom objet à l'intérieur du domaine IP.


(2) Ar muntr-se, em eus-hoñ lakaet àr goust ar jandarmed.
le meurtre- R.1SG ai-lui mis sur compte le gendarmes
'Ce crime, je l'ai mis sur le compte des gendarmes.'
Le Scorff, Ar Borgn (2011:14)


Selon Jouitteau (2005/2010), l'auxiliaire tensé em eus ci-dessus fait aussi partie de la périphérie gauche puisqu'il est situé dans la projection FinP, la projection la plus basse de la périphérie gauche, qui sélectionne IP comme complément.

Bibliographie

  • Obenauer, Hans-George Obenauer (dir.) 2005. L'architecture propositionnelle, la syntaxe de la périphérie gauche, Recherches Linguistiques de Vincennes 33, ISBN 2-84292-167-4. résumés et intro en ligne