Différences entre les versions de « Nompas »

De Arbres
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| ||colspan="4" |'Pour pour ne pas qu'elle reste seule à la maison.' ||||''Cornouaillais (bigouden)'', [[Bijer (2007)|Bijer (2007]]:366)
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Ce [[morphème]] de négation n'est pas une entrée dans le dictionnaire étymologique [[Hemon (2000)]], ni dans l'index de la grammaire de [[De Rostrenen (1738)]]. [[Deshayes (2003)]] en signale des occurrences "v.1565-68". Dans les ouvrages du XX°, cette entrée est aussi absente du dictionnaire [[An Here (2001)]], ou de l'index de [[Kervella (1947)]]. Ceci est sans doute imputable à une volonté de rejet des [[emprunts]], car ''nompas'' est une entrée dans [[Trépos (2001)]], [[Favereau (2000)]], [[Chalm (2008)]], [[Merser (2009)]], [[Le Dû (2012a)]], etc.
[[Leclerc (1986)|Leclerc (1986]]:383) en relève un exemple dès le XVIII° (''Gloss'' p.464), et signale un usage de ''nompas'' dans le "breton populaire, en particulier en Trégor".
Selon [[Chalm (2008)|Chalm (2008]]:E6), les formes d'[[emprunt]] en ''nompas'' (et ''[[pas]]'') sont présentes dans la langue parlée, mais pas dans la langue "classique".




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* ''Evit '''nompaz''' dispign e dammig arhant.''
* ''Evit '''nompaz''' dispign e dammig arhant.''
: 'Pour ne pas dépenser son peu d'argent.', [[Trépos (2001)|Trépos (2001]]:§437)
: 'Pour ne pas dépenser son peu d'argent.', [[Trépos (2001)|Trépos (2001]]:§437)
== Diachronie et variation dialectale ==
Le [[morphème]] de négation ''nompas'' n'est pas une entrée dans le dictionnaire étymologique [[Hemon (2000)]], ni dans l'index de la grammaire de [[De Rostrenen (1738)]]. [[Deshayes (2003)]] en signale des occurrences "v.1565-68". Dans les ouvrages du XX°, cette entrée est aussi absente du dictionnaire [[An Here (2001)]], ou de l'index de [[Kervella (1947)]]. Ceci est sans doute imputable à une volonté de rejet des [[emprunts]], car ''nompas'' est une entrée dans [[Trépos (2001)]], [[Favereau (2000)]], [[Chalm (2008)]], [[Merser (2009)]], [[Le Dû (2012a)]], etc.
[[Leclerc (1986)|Leclerc (1986]]:383) en relève un exemple dès le XVIII° (''Gloss'' p.464), et signale un usage de ''nompas'' dans le "breton populaire, en particulier en Trégor".
Selon [[Chalm (2008)|Chalm (2008]]:E6), les formes d'[[emprunt]] en ''nompas'' (et ''[[pas]]'') sont présentes dans la langue parlée, mais pas dans la langue "classique".





Version du 1 novembre 2013 à 13:19

Dans les propositions infinitives, la forme de la négation est continue: nompas.


(1) Eviti da nompas chom hec’h unan er gêr
pour.elle de NEG rester son-un dans.le maison
'Pour pour ne pas qu'elle reste seule à la maison.' Cornouaillais (bigouden), Bijer (2007:366)


Morphologie

Nompas, [nõmpas], est, de façon transparente, un emprunt grammaticalisé de la négation française non pas.


mutations

La négation nompas, en intervenant entre une préposition da déclencheuse de lénition et un verbe, interrompt cette lénition (comparer avec ma holl feadra).


(2) Evitañ da1 nompas kouezhañ war e1 gostez
pour.lui de NEG tomber sur son côté
'Pour pour ne pas qu'il tombe sur le côté.' Cornouaillais (bigouden), Bijer (2007:225)

Syntaxe

propositions infinitives

Nomaps peut introduire seul les subordonnées infinitives.


(2) Lavaret am-eus dit nompaz lakaad da ano.
dit R.1SG-a à.toi ne.pas mettre ton nom
'Je t'ai dit de ne pas t'inscrire.' Merser (2009:§'nompaz')


Dans les proposition infinitives à montée du sujet, nompas apparaît plus bas que le sujet de l'infinitive.


(3) abalamour da Yann nompas ankouaad...
à.cause.de de Yann ne.pas oublier
'Pour que Yann n'oublie pas.' Tallerman (1997:219)


(4) evit deomp nompas bezañ gwelet oc’h erruout asambles
pour de.nous ne.pas être vu à arriver ensemble
'Pour pour que nous ne soyons pas vus arrivant ensemble.' Cornouaillais (bigouden), Bijer (2007:342), cité dans Jouitteau (2012b)

propositions tensées?

Favereau (1993:§'nompas') donne un exemple du Poher avec nompas en initiale d'un domaine tensé (Nompas he doa kalz oad en tu all d'he nizez).

domaines non-propositionnels

On trouve dans Le Dû (2012:§'nompaz') une forme devant un domaine adverbial dans une structure contrastive.


(1) wéjó nõmpaz aliez
des.fois mais pas souvent
'Quelquefois, mais pas souvent.' Trégorrois (Plougrescant), Le Dû (2012:§'nompas')

relevés

  • Ha hi divugel, ’mit-hu, keuz ganti nompas bezañ ganet bugel bet.
'Elle qui n'avais pas d'enfants, vous me direz, et qui regrettait de ne pas en avoir eu.'
Corinne ar Mero, Meinigoù kizellet


  • Evit nompaz dispign e dammig arhant.
'Pour ne pas dépenser son peu d'argent.', Trépos (2001:§437)


Diachronie et variation dialectale

Le morphème de négation nompas n'est pas une entrée dans le dictionnaire étymologique Hemon (2000), ni dans l'index de la grammaire de De Rostrenen (1738). Deshayes (2003) en signale des occurrences "v.1565-68". Dans les ouvrages du XX°, cette entrée est aussi absente du dictionnaire An Here (2001), ou de l'index de Kervella (1947). Ceci est sans doute imputable à une volonté de rejet des emprunts, car nompas est une entrée dans Trépos (2001), Favereau (2000), Chalm (2008), Merser (2009), Le Dû (2012a), etc.

Leclerc (1986:383) en relève un exemple dès le XVIII° (Gloss p.464), et signale un usage de nompas dans le "breton populaire, en particulier en Trégor". Selon Chalm (2008:E6), les formes d'emprunt en nompas (et pas) sont présentes dans la langue parlée, mais pas dans la langue "classique".