Nevez-
Kervella (1947:§885) distingue un préfixe nevez-, 'nouveau', distinct de l'adjectif nevez. Son argument pour distinguer le préfixe nevez- de l’adjectif antéposé nevez semble être uniquement la lénition provoquée (nevezvrezhoneg).
Kervella (1947:§885) donne nevezariek, nevezkeltiek, nevezvrezhoneg. Il considère trompeuse l’orthographe composée de nevez-amzer et nevez-hañv.
Morphologie
Gros (1984:381) signale la forme alternative a-nevez.
mutation
Selon Favereau (1997:§331) l'adjectif nevez-, 'nouveau', ne provoque de lénition, hors du Léon, que sur les occlusives sourdes K, T, P. Selon Helias (1986:15), seule l'initiale B est touchée par la lénition.
En (2), le préfixe induit une spirantisation, et non une lénition.
(2) | O fenn, | a glevan lavared, | a vez ingalet | d'ar vugale nevez-hanet. | ||
leur2 tête | R1 entends dire | R1 est arrangé | à'le 1enfants nouveau2-né. | |||
'J'entends dire qu'on modèle leur tête aux nouveaux-nés.' | Trégorrois, Gros (1989:'ingali') |
productivité et variation dialectale
Gros (1984:369) considère ce suffixe comme productif en breton trégorrois.
Sémantique
lecture aspectuelle
Nevez-, comme kozh- ou pell-, peut avoir une lecture temporelle comme dans nevezvarvet, 'mort récemment', Gros (1984:386).
Selon Gros (1984:381), cette lecture est disponible devant n’importe quel participe passé.
Horizons comparatifs
Selon Even (1978:34), le breton nevez- descend du gaulois nouio, qui correspond au gallois vewydd et à l'irlandais nua.