Différences entre les versions de « Mouvement A-barre »

De Arbres
Ligne 68 : Ligne 68 :
=== restriction sur les constituants bougeables ===
=== restriction sur les constituants bougeables ===


Toute projection maximale n'est pas candidate au mouvement. En breton, une proposition [[complétive]] ne peut pas être focalisée par mouvement et être licite en initiale de phrase ([[Favreau (1997)|Favereau (1997]]:§572). La raison en est inconnue.
Toute projection maximale n'est pas candidate au mouvement. En breton, une proposition [[complétive]] ne peut pas être focalisée par mouvement et être licite en initiale de phrase ([[Favereau (1997)|Favereau (1997]]:§572). La raison en est inconnue.






[[Category:fiches|Categories]]
[[Category:fiches|Categories]]

Version du 3 août 2014 à 10:22

Une opération de mouvement dit A-barre est une opération de mouvement syntaxique qui bouge une projection maximale dans une position A-barre.

On appelle position A-barre une position dans la structure syntaxique de la phrase qui peut être occupée par des éléments qui ne sont pas des arguments.


Illustration

Un exemple prototypique de mouvement dans une position A-barre est représenté par les questions qui montent un mot interrogatif à l'initiale de la phrase. C'est le cas de tous les autres mouvements en zone de focus, ou dans les phénomènes de scrambling.


mouvement wh

Le mouvement d'un mot interrogatif en initiale de phrase a des propriétés particulières. On appelle ce type de mouvement un mouvement wh-. C'est un type de mouvement A-barre.

Dans la phrase affirmative en (1), le sujet est dans sa position canonique, après le verbe tensé, dans le champ du milieu, à l'endroit où il apparaît sans mouvement A-barre.


(1) Warc'hoazh e yelo Per da-vid ar journal.
demain R ira Pierre a-pour le journal
'Pierre ira chercher le journal demain.'


En (2), le mot interrogatif a opéré un mouvement syntaxique A-barre vers l'initiale de la phrase. La position où l'interrogatif apparaît n'est pas une position argumentale: on a vu en (1) qu'elle accueillait un adverbe.


(2) Piou a yelo _ da-vid ar journal?
qui R ira <qui> a-pour le journal
'Qui ira chercher le journal?' Trégorrois, Gros (1970:148)

mouvement de focus

En breton, comme en basque ou en hongrois, un élément focalisé doit être signalé par un mouvement syntaxique de type A-barre. Le site d'accueil de ce mouvement est devant le verbe tensé.

Dans le français de Basse-Bretagne, le mouvement de focalisation du breton a été importé, créant des ordres de mots différents d'en français standard:


(3) Un moyen de transport jusque Rio il faut [ que je trouf _ ] .

'Il faut que je trouve un moyen de transport jusqu'à Rio.', Cornouaille (bigouden), Stéphan (1986:27)


(4) "Du raccommodache" je peux bien faire _ , (Brest, Péron 2001:15)


Propriétés

longue distance

Le mouvement A-barre a la propriété de pouvoir être opéré sur une longue distance, à travers plusieurs domaines propositionnels. On parle alors d'extraction à longue distance.


(5) Petra eman en e zoñj [ober __ ]?
quoi est dans son pensée faire (quoi)
'Qu'est-ce qu'il pense faire?' Léon, Fave 1998:141)


restriction sur les constituants bougeables

Toute projection maximale n'est pas candidate au mouvement. En breton, une proposition complétive ne peut pas être focalisée par mouvement et être licite en initiale de phrase (Favereau (1997:§572). La raison en est inconnue.