Merc'h
Le nom merc'h est un nom de parenté qui dénote une 'fille'. Il existe aussi un emploi de merc'h "à la mode de Bretagne", qui sert d'adresse pour toute personne de sexe féminin plus jeune que le locuteur ou la locutrice.
(1) | ...evit ma kavi | eur gwaz | eus da gendere, | merc'hig ? | ||
pour que4 trouveras | un mari | de ton1 con.degré | fille.DIM | |||
'Pour que tu trouves un mari de ton milieu social, ma fille?' | Léon (Bodilis), Ar Floc'h (1922:347) |
Morphologie
nombre
Le pluriel de merc'h est merc'hed. Ce pluriel est celui du nom merc'h, mais supplée aussi au pluriel du nom plac'h car ce dernier n'a pas de forme plurielle propre. Cette racine est donc hégémonique au pluriel, et merc'hed dénote tout ensemble pluriel de femmes, jeunes ou non affiliées au locuteur ou non.
(2) | Ral kaoud meried | bestiaod | avase. | |||
rare avoir femmes | bègue | comme.ci | ||||
'C'est rare de trouver des filles bègues comme ça.' | Sein, Fagon & Riou (2015:'bestiaod') |
dérivation
Les préfixes ad- et gour- donnent adverc'h et gourverc'h 'arrière-petite-fille' (Trégorrois de Perros-Guirrec, Konan 2017:27).
répartition dialectale
La carte 446 de l'ALBB montre que pour traduire 'fille' dans le sens familial, le nom merc'h, est très majoritaire. Au début du XX°, on lui trouvait un concurrent ancien dans plac'h.
Sémantique
nom de parenté
La carte 282 de l'ALBB montre la répartition dialectale de la traduction de (C'est ma) femme, des femmes (mariées). On relève partout les formes gwreg et maouez. A l'Ouest, le pluriel merc'hed se trouve en plusieurs points pour 'des femmes mariées'. C'est un contraste avec le français filles, qui peut dénoter un ensemble de femmes en général, mais pas un ensemble spécifique de 'femmes mariées'.
Selon Kergoat (1976:59), à Plogonnec en Cornouaille, merc'h est utilisable indépendamment de l'âge. Le nom modifié plac'h yaouank dénote une femme autour de ses vingt ans. Le nom maouez dénote spécifiquement une femme qui a passé le début de sa vingtaine.
les filles dans la parentèle
Dans le système de parenté, Izard (1965:96) donne, pour la 'fille aînée', merc'h hena, henaouerez sur l'adjectif hen 'vieux', ou encore merc'h goz ou merc'h goza, et pour la plus jeune merc'h iaouanka qui est appelée, si héritière ('la juveigneuse') iaourez ou iaouherez.
La 'fille du mari ou de la femme' est appelée les-verc'h, et la 'femme du fils' ou 'bru' est appelée merc'h gaër. Le sens de 'belle-fille' est entièrement couvert par merc'hek en vannetais.