Marc'h

De Arbres

Le nom marc'h dénote un 'cheval'.


(1) Ur marh koad en-oa fardet da bep hini.
un cheval bois avait fabriqué à1 chaque un
'Il avait fabriqué un cheval de bois pour chacun.'
Cornouaillais, Trépos (2001:§594)


Morphologie

répartition dialectale

La carte 443 de l'ALBB documente la variation dialectale de la traduction de 'cheval, des chevaux'. On trouve au singulier jav, marc'h, pennkezeg, loen et aneval. On trouve au pluriel kezeg et en vannetais roñsed (confirmé pour le haut-vannetais par Delanoy 2010). Jakez Riou utilise le pluriel interne mirc'hed.


(2) kezekenned ha mirc'hed kalloc'h.
chevaux.SG.s et chevaux entier
'des juments et des étalons'
Standard, Riou (1941:37)


La lecture d'espèce est obtenue soit avec les pluriels kezeg ou ronsed, soit avec le nom singulier qui dénote une 'jument' kazeg.


dérivation

Le suffixe verbal de l'infinitif -añ obtient le verbe marc'hañ 'saillir une jument', 'mettre une porte sur ses gonds', sur lequel est construit advarc'hañ 'raccrocher (un téléphone)'.

Diachronie

Matasović (2009) propose une racine proto-celtique en * marko- 'cheval', source du goïdélique moyen irlandais marc, qui est resté un mot rare et poétique. Dans la branche brittonique, cette racine donne le moyen gallois march et son pluriel meirch, le vieux cornique march, le moyen cornique margh, le vieux breton marh, le moyen breton march et le breton moderne marc 'h.

La même racine proto-indo-européenne * marko- aurait aussi donné le vieil haut-allemand marah 'cheval', et le vieil anglais mearh.


à ne pas confondre

La racine proto-celtique * ekWo- 'cheval' a, elle, donné le vieil irlandais ech, le vieux breton eb 'cheval', ebol 'poulain' et le moyen breton et breton moderne ebeul 'poulain'.


Horizons comparatifs

Buleon (1927:319) signale que le verbe vannetais divarc'hein, qui signifie 'dévier, dévoyer' a donné un bretonnisme répandu en français du pays de Vannes: Je n'ai jamais démarché ou jamais divarché 'Je n'ai jamais dévié', sur N'em es ket biskoah divarchet.

Le nom composé marc'h trouz /cheval bruit/ dénote en breton une 'motocyclette', qui a été ponctuellement importée en français local.

  • En brujunou que le marc'h trouz il est rendu!,
'La moto est EN MIETTES!', Cornouaillais (bigouden), Stéphan (1986:13)