Le passif

De Arbres

Le passif est un mode verbal où, pour un verbe transitif, l'agent apparaît optionnellement, comme un argument indirect du verbe introduit par la préposition gant. L'argument interne, ici le patient, est sujet.


(1) Skoeit on genoc'h.
frapp.é suis avec.vous
'Tu me plais.'
Vannetais (Le Scorff), Ar Borgn (2011:40)


Le passif a une distribution très large en breton, comparativement au français ou à l'anglais, notament avec une utilisation plus large des passifs impersonnels.


Morphologie

catégorie, verbale ou adjectivale

Un verbe passivisé a plus d'affinités catégorielles avec un adjectif qu'un verbe à la voix active. Avec un verbe passif, on peut construire une relative adjectivale. Elle n'a ni complémenteur ni résomptif.


(1) [᷉ɑn dyt ᷉ɑveːt gɑ᷉ nɪŋ]
an dud anavezet ganin
le 1gens conn.u avec.moi
'les gens que je connais'
Cornouaillais, (Briec), Noyer (2019:242)


variation dialectale du complément d'agent

Il y a une variation d'ordre dialectal dans la préposition qui amène le complément d'agent d'un passif (gant, dre, da...).


(2) Un oanic debret gant ur penmoc'h Léonard 1709, IN.
un oén bihan daibret d' un hoh Vannetais 1838, IVD.
un oén bihan dèbret get ur penmoh Vannetais 1917, ENVD.
un agneau petit mang.é par un pourceau
'un petit agneau mangé par un pourceau'
IVD. relevés dans Châtelier (2016:267)


en vannetais

dre, dar, ter

La préposition dre peut, en vannetais, introduire le complément d'agent (Guillôme 1836:111, Trépos 2001:§593). Guillevic & Le Goff (1902:107) recommandent de ne pas utiliser dré, au profit de get. Ternes (1970:315) signale la préposition dar (dre) comme étant en alternance avec la forme da.

Châtelier (2016:277) note que la préposition dre apparaît assez souvent "dans les textes vannetais les plus anciens mais disparaît presque complètement chez les auteurs du XXème siècle". Il n'en trouve aucune occurrence chez Herrieu, et attribue le changement à l'influence de la grammaire de Guillevic & Le Goff (1902).

En guérandais, on voit l'usage de ter, forme locale de dre (Pikèit ter ur geliéoñ, 'Piqué par une mouche', Bourg de Batz, Ernault 1882).


(3) Istoer Joseph guerheit ter hi brèrezeit.
Istoer Joseph gwerzhet dre e breurezed. Glose en KLT
histoire Joseph vend.u par son frère.?.s
'Histoire de Joseph vendu par ses frères.' (ancien testament)
Vannetais (Guérande), Mathelier (2017:30)
da et gant

Dans la vallée du Scorff, on trouve la préposition da comme la préposition gant.


(4) An hani wellañ gwraet dezhoñ biskoazh.
le celle1 meilleure fa.it à.lui jamais
'La meilleure qu'il ait jamais faite.'
Job Jaffré, Le Scorff, cité par Ar Borgn (2011:53)


(5) Achapomp 'raok ma vimp tapet dezhe !
échappons avant que4 serons attrap.é à.eux
'Échappons-nous avant qu'ils ne nous rattrapent !'
Vannetais (Le Scorff), Ar Borgn (2011:38)


(6) Nag a wez pilet d'an avel foll !
que de1 arbres abattu à le vent fou
'Que d'arbres abattus par le vent déchainé !'
Vannetais (Le Scorff), Ar Borgn (2011:7)


On trouve aussi des compléments d'agent introduits par gant dans la vallée du Scorff.


(7) Lod traoù ' vez difennet g'an Iliz.
certain choses R est défend.u avec le Eglise
'Certaines choses sont interdites par l'Église.'
Vannetais (Le Scorff), Ar Borgn (2011:67)


Suite à Guillevic & Le Goff (1902), Crahe (2013) propose que de insiste sur l'agent, et get plus sur le résultat de l'action.

da gagne du terrain

De nombreux compléments d'agent des passifs dans le vannetais de Herrieu (1974) sont introduits par da.


(1) en he dorn rouzet d ' ar seizh amzer ha kuilhet d 'ar gozhoni.
en son2 main rouss.i P le sept temps et rid.é P le 1viel.lesse
'[dans sa] main brunie par le vent et le soleil, et ridée par la vieillesse.
Vannetais, Ar Meliner (2009:107)


  • … hag e kane d'he fepe karet ur ganenn bennak klevet dezhi en iliz…
'… et elle chantait à son pépé un de ces cantiques qu'elle avait entendus à l'église.'
Vannetais, Ar Meliner (2009:33)


Sporadiquement, on trouve aussi gant dans Herrieu.


(2) Livet eo an dachenn gete.
peint est le 1sol avec.eux
'Le sol en change de couleur.'
Vannetais, Herrieu (1994:32)

Syntaxe

La distribution large du passif en breton est due à différents facteurs convergents, qui font que le passif est syntaxiquement plus répandu en breton qu'en français.


fonctionnement général du passif

suppression de l'argument externe, promotion de l'argument interne en sujet

Le passif est traditionnellement analysé comme une opération de réduction de la structure verbale. Précisément, c'est un cas d'absorption dans la grille thématique du verbe: un verbe transitif passe de deux arguments obligatoires (le sujet argument externe et l'objet argument interne) à un seul (le sujet argument interne). Voyons quelques exemples.

Le verbe debriñ 'manger' est un verbe transitif. À la voix active, il a un argument sujet agent et un argument objet patient. En (1), la passivisation a pour résultat de supprimer l'argument externe, l'agent de l'action de manger. Le sujet grammatical est celui qui porte le rôle thématique de patient, il réfère à l'entité affectée par l'action.


(1) A-benn neuze e vint debret toud.
d'ici alors R seront mang.é tous
'D'ici là ils seront tous mangés.'
Trégorrois, Gros, (1984:312)


Le verbe klevout 'entendre' est un verbe transitif. À la voix active, il a un argument sujet expérienceur et un argument objet patient. En (2), la passivisation a pour résultat de supprimer l'argument externe, l'expérienceur de l'action d'entendre. Le sujet grammatical est c'hwi, qui porte le rôle thématique de patient.


(2) C'houi ' vez klevet awechou o lavaret o deus re.
vous R1 est entend.u parfois à4 dire R].3PL 3.a trop
'On vous entend parfois dire qu'ils en ont trop.'
Léonard, Perrot (1907:8)


Cette dérivation transformationnelle prédit correctement que les verbes pronominaux comme en em gavout 'se trouver' ne peuvent pas être passivisés: leur argument interne pronominalisé en en em ne peut pas être promu sujet.


le complément d'agent optionnel

Le complément d'agent suit normalement le participe. Seule la licence poétique permet des ordres de mots comme en (3), où le complément d'agent précède le participe.


(3) Mar deus ul loen ganin karet me lavar eo sur va c'hazeg.
si+C est un animal avec.moi aim.é moi dis est surement mon2 jument
'S'il y a un animal que j'aime, c'est surement mon cheval.'
Trégorrois, Duval (1982:51)
cité dans Press (1986:258)


auxiliaire bezañ, 'être'

Les structures passives ont toujours le verbe bezañ 'être' comme auxiliaire (Kervella 1947:§178), jamais ober 'faire' ou kaout 'avoir'.


(4) Ar vaouez n'eo ket bet gwelet gant ar vugale.
le 1femme ne1 est pas été v.u avec le 1enfant.s
'La femme n'a pas été vue par les enfants.'
Léonard (Plougerneau), M-L.B (10/2018)


même au parfait

Au parfait du passif, l'auxiliaire tensé reste bezañ. C'est un contraste avec le français, où l'auxiliaire être du passif est lui-même auxilié par avoir (Elle a été mangée par le chat, Elle n'a pas été vue … ).


signal en Léon pour un sujet indéfini postverbal

En Léon, les sujets indéfinis postverbaux sont signalés par la forme ez eus de l'auxiliaire bezañ. C'est une propriété importante car dans ce dialecte, cela permet de vérifier que, conformément à ce qu'on sait du passif, le sujet de la phrase est bien le patient. Les verbes actifs qui ont un argument objet indéfini obtiennent au passif un sujet indéfini signalé par ez eus.


(1) Devet ez eus koad 'barzh an ti-mañ. / Amañ ez eus devet koad.
brûl.é R+C est bois dans le maison.ci / ici R est brûl.é bois
'On a brûlé du bois ici.'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (04/2016)


(2) Amañ ez eus drebet traoù eus ar mor.
ici R+C est mang.é choses de le mer
'On a mangé des fruits de mer ici.'
Léonard (Lesneven/Kerlouan), Y. M. (04/2016)


En (3), on voit bien que la forme ez eus de l'auxiliaire est déclenchée par la définitude du patient, car la forme eo apparaît dès que le patient ar priz, défini, lui est substitué.


(3) Diou wech ez eus bet roet eur priz d'eul levr savet gantañ.
deux1 fois R est été donn.é un prix à1 un livre mont.é par.lui
'Deux de ses livres ont reçu un prix.'
Léonard, Fave (1998:142)


(4) Diou wech eo bet roet ar priz d'eul levr savet gantañ.
deux1 fois R est été donn.é le prix à1 un livre mont.é par.lui
'Deux de ses livres ont reçu un prix.'
Léonard, Fave (1998:142)


En (5), on voit que la tête du sujet indéfini du passif peut être élidée.


(5) Bet eus bet lazet euz ar vro amañ er brezel quatorze ez.
été est été tué de le 1pays ici en.le guerre "quatorze" aussi
'Il y a eu des morts d'ici pendant la guerre de quatorze aussi.'
Léonard (Ouessant), Gouedig (1982)

les structures passivisables en breton

passivisation des transitifs

La passivisation des transitifs sont les cas illustrés la plupart du temps, de type La souris a été mangée (par le chat). Ce que le passif opère est précisément la suppression de l'agent du verbe dans sa structure thématique. L'agent n'apparaît plus qu'optionnellement comme l'objet de la préposition d'agent (ici, gant).


(1) Lazet eo va mestr ganez.
tu.é est mon2 maître avec.toi
'Tu as tué mon maître.'
Cornouaillais (Pleyben), Ar Floc'h (1950):230


passivisation des causatives

Contrairement au français, le breton peut passiviser les structures causatives (Lakaet oan bet da grediñ… 'On m'avait fait croire … ', mais pas * J'avais été fait croire). L'exemple en (1) serait agrammatical en français (* Il me fut fait (de) continuer).


(1) Hogen graet oa din kendelc'her…
mais fa.it était à.moi continuer
'Mais on me fit continuer… '
Léonard (Bodilis), Ar Floc'h (1985:19)


suppression de l'expérienceur

En breton, contrairement au français, le complément rendu indirect et optionnel par le passif peut aussi être un expérienceur. Le verbe koll 'perdre' est à la voix active en (2). Son sujet 3SGM est un expérienceur. Ce verbe est passivisable, avec la préposition qui est non pas un complément d'agent, mais un complément d'expérienceur.


(2) Dall, ne wele ket mat, kollet en deus e wel.
aveugle ne1 voyait pas bien perd.u R.3SGM a son1 vue
'Aveugle, il ne voyait pas bien, il a perdu la vue.'
Cornouaillais (Combrit), Dastum fichier SAY2913610.


(3) Ma koll't i benn gatoñ.
est perd.u son1 tête avec.lui
'Il a perdu la tête.'
Cornouaillais de l'Est, Bouzec & al. (2017:394)


(4) Kollet eo e eñvor gantañ.
perd.u est son1 mémoire avec.lui
'Il a perdu la mémoire.'
Preder & Armor (1977:13)


En français ou en anglais, la passivisation d'un verbe transitif dont le sujet est un expérienceur est impossible (* Sa tête est perdue par lui., * His/the memory is lost by him.). Un verbe transitif dont l'argument externe est un expérienceur, et non pas un agent, n'a pas de forme passive dans ces langues. Cette différence typologique concourt à faire qu'en breton, les formes passives soient plus répandues.

La structure en (5) est agrammaticale en français (* Je serai noyé).


(5) Sikour ! Sikour din ! Beuzet e vin.
aide aide à.moi noy.é R4 serai
'Au secours ! Aidez-moi ! Je vais me noyer.'
Cornouaillais (Lothey) , Riou (1944:108)
modal gallout

Le verbe modal gallout est passivisable. Cette possibilité dessine un contraste net avec le français pouvoir (* faire du mieux qu'il est pu).


(6) Graet ' vez alies gant kig-yar, met gall ' vez bout graet ivez gant pesk.
fa.it R est souvent avec viande-poulet mais p.u R est être fa.it aussi avec poisson
'On le fait souvent avec du poulet, mais on peut aussi le faire avec du poisson.'
Cornouaillais (Scaër/Bannalec), H. Gaudart (04/2016b)


L'agent peut être coréférent avec un impersonnel.


(7) A-wichoù ner gaver ket goude ober gwellañ ma vez gellet.
parfois ne le1 trouve.on pas malgré (PRO) faire mieux que4 est p.u
'Des fois, on n'y arrive pas, bien qu'on fasse de notre mieux.'
Léonard (Lesneven/Kerlouan), Y. M. (04/2016b)


dans la construction du faux sujet

Kervella (1947:§211) note que le mode passif s'étend en breton aux verbes intransitifs, au moins dans le cadre de la construction du faux sujet. Il s'agit en fait uniquement des verbes inergatifs.


 Trépos (2001:§419):
 "En principe, les verbes intransitifs, qui n'ont pas de complément d'objet, ne peuvent pas se mettre à la voix passive. Cette tournure est cependant possible pour beaucoup d'entre eux: la préposition qui précède le complément déterminatif devient préposition conjuguée; ainsi:
 
 voix active 
 Ar vugale a zent ouzh ar mestr-se.
 'Les enfants obéissent à ce maître.'
 
 voix passive
 Ar mestr-se a vez sentet out gant ar vugale.
 'Ce maître est obéi des enfants.'


On reconnaît du passif l'auxiliaire bezañ et la démotion de l'agent en argument indirect optionnel. Cependant, aucun argument interne direct n'a été supprimé de la grille thématique du verbe qui n'en contenait pas. Le "faux sujet" préverbal co-réfère avec un pronom dans la préposition de même distribution que dans la voix active (?Ce maître est obéi à lui par les enfants).

L'agent est bien optionnel dans cette construction.


(1) Ar prajoù ' veze 'n em okupet mat deus oute.
le prés R est se1 occupé bien de à.eux
'On s'occupait bien des prés.'
Favereau (1997:§471)


Aucun équivalent n'est disponible en français. La construction du faux sujet est propre au breton, mais même la tournure française avec un explétif est agrammaticale (* Il est obéi à ce maître par les enfants, * Il s'était bien occupé des prés).


verbes inergatifs, transitifs à objets arbitraires

On trouve des formes passives de verbes intransitifs inergatifs. Le sujet du verbe passif est alors un sujet vide.

En (2), le verbe dañsal est inergatif. Ce verbe qui sélectionne d'habitude l'auxiliaire kaout 'avoir' apparaît alors avec l'auxiliaire bezañ 'être', aux traits 3SG. Une analyse des verbes inergatifs est que ce sont des verbes transitifs avec un objet vide de lecture arbitraire (dañsal (un dañs) 'danser une danse', kanañ (ur ganaouenn) 'chanter une chanson'). Sous cette analyse, dans la structure passive, l'objet de lecture arbitraire serait promu au rôle de sujet (# De la danse sera dansée).


(2) Danset e vo.
dans.é R sera
'On dansera.'
Kervella (1947:§216,a)


Les données léonardes révèlent l'indéfinitude de ce sujet du passif.


(3) Kanet ez eus e-kichen.
chant.é est à-côté
'On chante à côté.'
Léonard (Lesneven/Kerlouan), Y. M. (04/2016)


(4) Soulet ez eus.
sonn.é est
'On a sonné.'
Léonard (Lesneven/Kerlouan), Y. M. (04/2016)


En français, les structures verbales inergatives ne peuvent pas être mises au passif. La structure explétive (# Il sera dansé., # Il sera chanté.) est possible uniquement avec une "queue de phrase" (Il sera dansé toute la nuit à la lueur des lampions., Il sera chanté leurs louanges pendant des siècles.).

L'hypothèse de l'explétif sujet et des faux passifs

Il se pourrait qu'une partie de ce qui est analysé comme des passifs en breton n'en soit pas. En français, La souris a été mangée (par le chat) est une structure passive, mais Il a été mangé une souris (?par le chat) ressort de la structure explétive, qui est un peu mystérieuse. Cette structure est restreinte à l'indéfinitude du patient (* Il a été mangé la souris).

  • Il a été arrêté un voisin (par la police)., mais pas * Il a été arrêté le voisin par la police.
  • Il a été tiré quatre balles sur le fronton., mais pas * Il a été tiré la balle sur le fronton.


Il se pourrait que les structures bretonnes soient parallèles aux structures explétives du français. Elles auraient un sujet explétif vide et un patient objet (ou un argument interne de façon générale). En (1), le patient est préverbal, et l'auxiliaire ez eus signale cependant un sujet postverbal indéfini. Celui-ci n'est pas réalisé phonologiquement. Il s'agirait d'une structure en Que de boisson il a été bu!, sauf qu'en breton ce il explétif est phonologiquement nul, et peut rester en zone postverbale.


(1) Nag a voeson ez eus evet !
que de1 boisson R+C est expl. b.u
'On a bu beaucoup !'
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (04/2016)


ez eus avec un patient défini

En (2), si va velo était le sujet, il ne provoquerait pas la forme ez eus associée au sujet indéfini. Le sujet serait donc un explétif sujet postverbal indéfini (Il m'a été piqué mon vélo !).


(2) Laeret ez eus va velo.
vol.é R+C est mon2 vélo
'On m'a piqué mon vélo.'
Léonard (Lesneven/Kerlouan), Y. M. (04/2016)


Les structures explétives françaises des tournures transitives avec un patient défini sont agrammaticales (* Il est volé mon vélo).

cas de l'objet ? (à documenter)

L'hypothèse qu'il ne s'agit pas de passifs mais de structures utilisant un explétif fait une prédiction. Le patient devrait montrer les propriétés de l'objet, comme la possibilité d'être remplacé par anezhañ. Cependant, si ces phrases ne sont pas possibles, cela peut être du à un trouble dans le cas, comme on peut constater en français (Il en a été arrêté trois, mais pas * Il l'a été arrêté).


(3) ? Diou wech ez eus bet roet anezhañ d'eul levr savet gantañ.
deux1 fois R est été donn.é P.lui à un livre mont.é par.lui
'Deux de ses livres l'ont reçu.'
Jouitteau (à documenter)


Pas de sujet explétif vide avec les inaccusatifs

Avec l'inaccusatif dont 'venir', l'explétif sujet est agrammatical. Le sujet indéfini unan bennak 'quelqu'un', doit être réalisé.


(4) Deuet ez eus (unan bennak)* en va c'hear.
ven.u R+C est un quelconque en mon2 foyer
'On est entré chez moi.' (retour de vacances)
Léonard (Lesneven/Kerlouan), Y. M. (04/2016b)


L'équivalent en français est encore une fois en contraste (Il est venu quelqu'un chez moi). Un explétif réalisé (il) est associé au sujet postverbal. Notons que bien que grammaticale, cette tournure du français reste inappropriée au contexte "out of the blue" de la constatation de cambriolage en retour de vacances.

transitifs à argument propositionnel

Lorsque l'un des arguments d'un verbe transitif est propositionnel, il est difficile de savoir s'il s'agit d'un passif ou d'une structure explétive. L'auxiliaire est toujours bezañ, sous sa forme ez eus, zo, ou même eo.


complétives

En (1), le sujet syntaxique du verbe passif est soit la proposition enchâssée, soit un explétif co-référent avec cette proposition enchâssée. Si il n'existe pas dans cette structure d'explétif indéfini, alors c'est que les propositions elles-mêmes portent un trait indéfini, ce qui serait étrange.


(1) Diskouezet ez eus bet gant x e vez muioc'h…
montr.é R+C est été par x [CP R est plus
'Il a été montré par X qu'il y a plus de … '
Léonard, Fave (1998:142)


(2) Lavaret ez eus ez edo e Pariz digwener da noz.
d.it [ R+C est R+C était en Paris jour.vendredi à1 nuit ]
'On sait qu'il était encore à Paris le vendredi soir.'
(la locutrice insiste que c'est la bonne traduction), Léonard (Lesneven/Kerlouan), Y. M. (04/2016)
infinitives
(3) Laret ez eus deom ober nebeutoh ma zo gellet a zegat.
d.it R+C est à.nous faire peu.plus que4 est p.u de1 dégât
'Il nous a été dit de faire le moins possible de dégâts.'
Léonard (Ouessant), Gouedig (1982)


(4) N'eus ket bet laret dit morse souchañ da filip ?
ne1 est pas été d.it à.toi jamais [ cacher ton1 moineau ]
'On ne t'a jamais dit de cacher ton zizi ?'
Favereau (1997:§443)


(5) Pebez tra gaer pa' z eus bet desket ober koñfitur ganto !
quelle chose 1belle quand1, +C est été appr.is faire confiture avec.eux
'Quelle belle chose quand on a appris à en faire des confitures ! ' (mûres)
Léonard (Plouzane), Briant-Cadiou (1998:47)


  • '??..quand il a été appris à en faire des confitures'


En (6), le verbe transitif klevout 'entendre' a un agent non-exprimé. Son sujet est le constituant formé par lavaret et son complément.


(6) Klevet a zo lavaret e voe pedet gant ar brinsez nevez eur c'halz a dud eus a Vreiz.
entend.u R1 est dire R4 fut invit.é avec le 1princ.esse nouveau un 5tas de1 gens de de1 Bretagne
'On entendit dire que la nouvelle princesse avait invité plein de gens de Bretagne.'
Léonard (Saint Pol de Léon), Milin (1922:402)


Les seuls auxiliaires possibles dans les constructions où le sujet est un domaine propositionnel, à travers les dialectes, sont les formes ez eus et zo dans les variétés où zo est associé à un sujet indéfini.


En français, certains passifs des transitifs avec un argument propositionnel sont possibles avec une tournure explétive en il, mais d'autres sont restreints au pronom impersonnel on.

En français, les tournures passives des transitifs avec un argument propositionnel sont agrammaticales, avec il comme avec ce:

  • */? Il est dit qu'il était à Paris, */? C'est dit qu'il était à Paris,
  • * Il est entendu dire que … , * C'est entendu dire que …
  • ?? ...quand il a été appris à en faire des confitures, *quand c'a été appris à en faire des confitures
explétif défini et indéfini

On obtient donc une analyse des tournures impersonnelles passives où il existerait en breton au moins deux pronoms explétifs vides, l'un défini, associé à certaines constructions, et visibilisé par la forme eo de la copule, et l'autre indéfini, associé, suivant les dialectes, aux copules zo et ez eus.


(3) Difennet eo tapout kokouz. Sujet défini
défend.u est prendre coques
'Il est défendu de ramasser des coques.'
Gros (1970:124)
cité dans Favereau (1997:§443)


(4) Difennet zo tapout kokouz. Sujet indéfini
défend.u est prendre coques
'On a défendu de ramasser des coques.'
Gros (1970:124)
cité dans Favereau (1997:§443)


La traduction en français de Gros s'appuie sur une opposition entre l'explétif il et l'impersonnel on. Il se pourrait que l'opposition en breton soit plus parallèle à l'opposition en français entre, d'un côté, ce et de l'autre on. Ce et il sont en effet de sens indistinguable (Il est défendu de … vs. C'est défendu de … ), mais ils n'ont pas exactement la même distribution (Rezac c.p.).

La copule eo en breton n'est pas toujours licite. Sa traduction en français avec ce non plus (* Ce m'a été dit qu'il était malade, * C'a été dit plus haut de quelle période … ).


(5) Lavaret { 'z eus / ' zo / * eo } bet din e oa klañv.
d.it est été à.moi [ R était malade ]
'Il m'a été dit qu'il était malade.'
Favereau (1997:§443)


(6) Lavaret eo bet uheloc'h eus peseurt mare e oa kont, ha perak.
d.it est été haut.plus de quel période R était question et pourquoi
'Il a été dit plus haut quelle période est concernée, et pourquoi.'
Cornouaillais (Plogonnec), Kergoat (1976:6)


En (7), le même locuteur utilise zo. À noter qu'il utilise alors aussi diouzh, forme qui est probablement deus dans son dialecte. Il est possible que cette phrase soit de style plus standardisé.


(7) Tennet zo bet implij diouzh kartennoù an I.G.N. ive.
tir.é est été emploi de carte.s le I.G.N. aussi
'On a aussi utilisé les cartes de l'I.G.N.' (l'auteur = Je)
Cornouaillais (Plogonnec), Kergoat (1976:6)

Structure informationnelle

contraste avec l'impersonnel

Le passif comme l'impersonnel ont un agent obligatoirement en fond de la structure informationnelle. L'impersonnel français est souvent traduit par un passif.


(1) Galvet oc'h …
appel.é êtes
'On vous appelle … '
Standard, An Here (1993:17)


Favereau considère que la forme en -er de l'impersonnel breton, en contraste avec le passif, permet l'imposition d'un focus contrastif sur ce verbe à l'impersonnel. Cependant, la paire minimale qu'il présente à l'appui présente aussi une forme d'habitude dans le passif, ce qui pourrait expliquer la différence d'usages, et le contraste pourrait être obtenu par une implication pragmatique.


 Favereau (1997:§471):
 "Le passif tend à se généraliser bien souvent aux dépens de la non-personne [forme en -r] (pour exprimer on, l'on), même s'il faut bien noter qu'une nuance subsiste entre les deux formes: 
 Amañ 'vez graet bara (e-leizh, atav, peur(a)liesañ etc.)
 'Ici on fait du pain (en règle générale).'
 Amañ 'raer bara (hag e raer, oberiñ a raer - W -, ha ne brener ket)
 'Ici on fait, on fabrique du pain (on ne l'achète pas).'


sujet du passif

Le sujet du passif n'est pas heureux dans tous les contextes. Le premier contexte ne convient pas pour la phrase en (1), alors que le contexte n°2 ne pose pas de problème.


(1) # CONTEXTE1: Dans une pâtisserie, les gâteaux ont l'air faits par un enfant de cinq ans. Le pâtissier s'excuse.
CONTEXTE2: Dans le restaurant, un serveur doit servir les desserts et demande si chaque gâteau a été décoré.
Ya, pep skotenn zo bet dekoret gant un apprenti bennak.
oui chaque gâteau est été décor.é avec un apprenti quelconque
'Chaque gâteau a été décoré par un apprenti.'
Léonard (Lesneven/Kerlouan), A. M. (05/2016)


Stylistique et pragmatique

La stylistique et la pragmatique peuvent aussi concourir à une utilisation plus répandue des passifs en breton qu'en anglais ou en français.


désambiguïsation syntaxique

Utiliser un passif permet de différencier syntaxiquement le sujet de l'objet dans les ordres VSO (verbe-sujet-objet). Les ordres OVS et SVO, ou VSO et VOS pourraient parfois être confondus avec les verbes transitifs à deux arguments lexicaux.

La phrase en (1), avec son sujet et son objet réalisés par des syntagmes lexicaux, est jugée grammaticale mais "maladroite" par Kerrain (2001), qui préconise ici l'emploi d'un passif (Gounezet ez eus bet kalz arc'hant gant Soaz, ou Kalz arc'hant zo bet gounezet gant Soaz).


(1) Gounezet he deus Soaz kalz arc'hant.
gagn.-et (Adj.)é 3SGF a Soaz beaucoup argent
'Soaz a gagné beaucoup d'argent.'
Standard, Kerrain (2001)


Cet argument doit cependant être pesé, car l'interprétation que l'on postule chercher à écarter ('Beaucoup d'argent a gagné Soaz') est écartable indépendamment (effet d'inanimé). De plus, les ordres VOS ne sont pas si répandus.

Ces effets de désambiguïsation sont de toute façon rares dans l'usage. L'usage des pronoms désambiguïse la structure d'une part, et les contextes voire la sémantique du verbe peuvent indépendamment désambiguïser la structure en discours.


pragmatique et stylistique

Les verbes transitifs sont plus souvent au passif en breton qu'ils ne le sont en français ou en anglais pour des raisons de pragmatique (préservation de la face par impersonnalisation).

 Gros (1970:32), breton trégorrois:
 Le passif breton se traduit dans de nombreux cas par l'actif [en français]
 
 Debret eo ho koan ganeoh ?, 'Votre dîner est-il mangé par vous ? (avez-vous dîné ?)
 Souezet braz on ganit, 'Je suis fort étonné par toi (tu m'étonnes beaucoup).'
 Gant piv eo bet gwerzet ?, 'Par qui fut-il trahi ? (: qui le trahit ?)'
 E peleh e vez prenet an traou-ze ?, 'Où sont achetées (où achète-t-on) ces choses-là.'
 Piou a vez greet diouzit (ahanout)?, 'Qui est fait de toi ? (qui, comment t'appelle-t-on ?)'
 Hennez a zo bet greet evitañ, 'Il a été fait pour lui (on l'a aidé).'
 Hag e veze lavaret evel-henn gand an dud., 
 'et il était dit comme ceci par les gens (et les gens disaient ceci...)'
 Madeg (2013:8), breton du Léon:
 
 Ganez eo bet graet ? ; 'C'est toi qui a fait ça ?'
 Petra 'vo lavaret dezhañ ?; 'Qu'est-ce qu'on lui dira ?'
 Bet skrivet gant va zad !; 'C'est mon père qui l'a écrit !'


license poétique et ordre des mots

On note, en vers chantés en breton du XIXe, des cas d'antéposition d'un syntagme prépositionnel de manière au dessus du verbe passivisé. Ces ordres de mots sont pour le moins rares à l'oral en prose du breton moderne.


  • Paroasianis Tonkedek allas ! na wient ket 'vije ho c'habitenn dre trahison lac'het _ .
'Les paroissiens de Tonquédec hélas ! ne savaient pas que leur capitaine serait tué par trahison.', XIXe, Luzel (1868:110-111)


À ne pas confondre

fausses voix passives

Il peut se trouver en breton des phrases avec l'auxiliaire bezañ 'être', ou un argument amené par la préposition gant qui ne sont cependant pas des passifs.

les inaccusatifs ne se passivisent jamais

Les verbes inaccusatifs n'ont, par définition, pas d'argument externe. Ils ne devraient donc pas pouvoir être passivisés par suppression de cet argument externe. En breton, les verbes inaccusatifs peuvent apparaître avec un auxiliaire 'être' et même un complément de cause introduit par la préposition gant prototypique du passif. Ce sont cependant de faux passifs; on ne peut pas les mettre à la voix active, car ils sont déjà à la voix active.

Commençons avec un temps simple en (1), où le verbe deviñ 'brûler, se consumer' est un inaccusatif. La préposition gant amène la cause, mais le verbe est visiblement à la voix active.


(1) Mes daoulagad an den-ze a zeve gant tan ar gasoni.
mais deux.œil le homme- R1 brûlait avec feu le 1haine
'Mais les yeux de cet homme brulaient du feu de la haine.'
Standard, Riou (1923:8)


Passons maintenant aux temps composés. La structure en (2) donne l'impression fausse qu'un verbe inaccusatif comme c'hoarvezout 'arriver, survenir' a une forme passive. Cette forme n'a cependant pas d'équivalent actif. La préposition gant n'amène pas l'agent mais l'expérienceur. On peut comparer la phrase bretonne avec l'impossibilité de telles structures en français (* C'est arrivé avec/par lui) ou en anglais (* It is happened by him).


(2) C'hoarvezet eo gantañ.
arriv.é est avec.lui
'Ça lui est arrivé.'
Standard


Il existe aussi des cas troublants de faux passifs où la préposition gant introduit un complément causal. En (3), on sait qu'il ne s'agit pas d'une tournure passive juste car il n'existe pas de version de cette phrase à la voix active.


(3) Steuziet eo gant ar vrumenn a oa.
disparu est avec le 1brume R était
'Elle a disparu à cause de la brume.'
(*'Elle a disparu avec/par la brume qu'il y avait.') Français
(*'She disappeared by the fog there was.') English, Jouitteau [03/2012]


Selon les dialectes, on les trouve avec la forme ez eus ou zo de l'auxiliaire. Les formes en ez eus ne sont cependant pas un argument très fort que l'indéfini est bien le sujet de la structure. Ces inaccusatifs sont traduits en français par des tournures qui sont prototypiquement limitées de la même façon aux patients indéfinis (Il est venu une lettre, mais pas * Il est venu la lettre), mais c'est l'explétif qui en est le sujet.


(4) Kouezhet a zo meur a obus amañ ar miz paseet.
tomb.é R1 est plus de1 obus ici le mois pass.é
'Il est tombé ici plus d'un obus le mois passé.'
Vannetais, Herrieu (1915-19:[11-07-1915])


(5) marteze c'hoazh ez eus deut eun nevezenti
peut.être encore R+C est ven.u un nouveau.
'Peut-être encore est-il arrivé quelque chose de nouveau… '
Cornouaillais / Léon, Croq (1908:14)


inergatifs à la voix active

En (1), le verbe inergatif est à la voie active: le sujet du verbe intransitif est Lili, qui porte le rôle d'agent. Le rôle thématique porté par l'objet de gant n'est clairement pas l'agent, mais le patient.


(1) Lili zo komañset get e eost.
Lili R est commenc.é avec son1 moisson
'Lili a commencé sa moisson.'
Vannetais (Le Scorff), Ar Borgn (2011:15)


fausses voix actives

Kervella (1947:§216,a) note qu'une phrase passive ne peut pas commencer par le participe passif si son sujet est indéfini, réalisé après l'auxiliaire. Selon lui, les phrases en (1) seraient agrammaticales en commençant par le participe (il recommande l'usage de la voix active, et de l'impersonnel verbal -er).


(1) Tud a zo anavezet. Dek a zo kaset. Un niz dezhañ a zo pedet.
gens R1 est conn.u dix R1 est envoy.é un neveu à.lui R1 est invit.é
'Des gens sont connus. Dix ont été envoyés. Un neveu à lui a été invité.'
Standard, Kervella (1947:§216,a)


Ces ordres de mots sont cependant faciles à documenter et Kervella les donne lui-même en note. Il les confond en fait avec des phrases actives, car il considère que ez eus est la forme impersonnelle du verbe en devout 'avoir'. Kervella utilise l'auxiliaire ez eus - l'alternative zo est aussi possible.


(2) Kaset ez eus dek. Pedet ez eus un niz dezhañ .
envoy.é R+C est dix invit.é R+C est un neveu à.lui
'Dix ont été envoyés. Un neveu à lui a été invité.'
Standard, Kervella (1947:§216,a)


(3) Skrivet { 'z eus/' zo / * eo } bet ul levr.
écr.it est été un livre
'Il a été écrit un livre.'
Favereau (1997:§443)

antipassif

Le mode passif doit être distingué du mode de l'antipassif. L'antipassif atteint aussi la structure thématique du verbe, mais en supprimant le patient d'un verbe transitif, et non pas son agent.

Horizons comparatifs

La polyvalence sémantique de la préposition 'avec', traduction mot-à-mot de gant, est un trait saillant du français de Basse-Bretagne. Dans cette variété de français, la préposition avec apparaît au passif.

(1) Vous devriez être étouffé avec la honte ! > = 'Vous devriez avoir honte !' (Gallen 2006:7)


Terminologie

Le terme breton pour 'voix passive' est tu gouzañv, opposé à la 'voix active', an tu gra (Kervella 1995:§208-211). Chalm (2008) traduit passif impersonnel (de type Il a été tiré sur ce bateau) par l'expression stumm gouzañv dic'hour.

Press (1986:247) traduit stumm-gouzañv par l'anglais passive form, et stumm-gouzañv-dic'hour par impersonal passive form.

Ce que Sommerfelt (1921) ou Guillevic & Le Goff (1902:47) considèrent comme la marque du mode passif (les formes en -r des paradigmes verbaux), sont traitées ici dans l'article sur les impersonnels.


Bibliographie

breton

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  • Lambert, Pierre-Yves. 2010. 'Le passif impersonnel du breton moyen', Françoise Daviet-Taylor et Didier Bottineau (éds.), L'impersonnel, La personne, le verbe, la voix, Presses Universitaires de Rennes, 177-196.

horizons comparatifs

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  • Druetta, R. 2020. 'Le passif à l'oral. Phénoménologie et propriétés aspectuelles dans OFROM, Studia linguistica romanica 4, 150-174.
  • Gaatone, D. 1998. Le passif en français, Paris / Bruxelles : Duculot.
  • Helland H. P. 2002. Le passif périphrastique en français moderne, Museum Tusculanum Press.
  • Jalenques P. 2015. 'Le passif en français et les lacunes distributionnelles des verbes. Proposition d'analyse sémantique invariante', Corela 13:1, texte.
  • Jalenques P. 2017. 'Le passif en français est-il une construction, au sens des grammaires de Construction ?', Langue française 194, 33-50.
  • Muller C. 2017. 'Imperfections et lacunes des passifs du français', Éla. Études de linguistique appliquée 187, 283-296.
  • Zribi-Hertz Anne & Anne Abeillé. 2021. 'La construction passive', La grande grammaire du français, Anne Abeillé & Danielle Godard (dirs.), Arles : Actes Sud.

horizons théoriques

  • Abraham, W., Leisiö. L. 2006. Passivization and typology: form and function, Amsterdam: John Benjamins.
  • Alexiadou, A., Schäfer. F. 2013. Non-canonical passives, Amsterdam: John Benjamins.
  • Hopper, P. J., Thompson S. A. 1980. 'Transitivity in grammar and discourse', Language 56 (2), 251–299.
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  • Lyngfelt, B., Solstad. T. 2006. Demoting the agent: passive, middle and other voice phenomena, Amsterdam: John Benjamins.
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