Différences entre les versions de « La négation »

De Arbres
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(II) '''Marqueur négatif + Verbe + Marqueur négatif emphatique'''. La négation préverbale est perçue comme insuffisante et un deuxième élément est de plus en plus souvent utilisé. Il s'agit le plus fréquemment d'un morphème libre, de nature adverbiale.   
(II) '''Marqueur négatif + Verbe + Marqueur négatif emphatique'''. La négation préverbale est perçue comme insuffisante et un deuxième élément est de plus en plus souvent utilisé. Il s'agit le plus fréquemment d'un morphème libre, de nature adverbiale.   


(III) '''Verbe + marqueur négatif'''. Le marqueur négatif postverbal est grammaticalisé. (Illustrer avec l'allemand)
(III) '''Verbe + marqueur négatif'''. Le marqueur négatif postverbal est grammaticalisé, comme en allemand ''Maria spricht '''nicht''' viel.('Maria ne parle pas beaucoup')


Le stade II est celui où il y a le plus de fluctuation. Plus précisément, à certains moments de cette évolution, l'un ou l'autre des deux marqueurs est optionnel avant que l'usage stabilise leur distribution et leur rôle sémantique.  
Le stade II est peu stable diachroniquement, au sens que celui où il y a le plus de fluctuation. Il est très fréquent que l'un ou l'autre des deux marqueurs soit optionnel avant que l'usage stabilise leur distribution et leur rôle sémantique. Parmi les langues qui semblent être actuellement à ce stade il y a le français, le piemontais, le gallois ou Afrikaans (de Swart 2006) 


Dans un article récent, Breitbarth & Haegeman (2007?) discutent l'évolution du système négatif dans plusieurs langues et dialectes germaniques et font l'hypothèse que les deux éléments d'une négation bipartite ne remplissent pas le même rôle. Plus précisément, l'élément préverbal n'est pas une négation, mais un marqueur de polarité (notion qui intègre non seulement la négation, mais également d'autres types de contextes comme certaines types de subordonnées, questions ou phrases impératives). Leur analyse prédit également qu'une langue ne garde l'élément préverbal que s'il acquiert d'autres fonctions dans la langue (en flamand, par exemple, il a un usage emphatique).
Dans un article récent, Breitbarth & Haegeman (2007?) discutent l'évolution du système négatif dans plusieurs langues et dialectes germaniques et font l'hypothèse que les deux éléments d'une négation bipartite ne remplissent pas le même rôle. Plus précisément, l'élément préverbal n'est pas une négation, mais un marqueur de polarité (notion qui intègre non seulement la négation, mais également d'autres types de contextes comme certaines types de subordonnées, questions ou phrases impératives). Leur analyse prédit également qu'une langue ne garde l'élément préverbal que s'il acquiert d'autres fonctions dans la langue (en flamand, par exemple, il a un usage emphatique).

Version du 13 octobre 2008 à 09:34

EN CHANTIER

Quels sont en breton les items de polarité négative? Y-a-t-il des items de polarité positive? Y-a-t-il concordance négative? Est-elle optionnelle?... L'étude demande un tour d'horizon des quantifieurs, des indéfinis, et des noms nus - on y planche...

Description du phénomène

Inventaire du matériel de la négation

Le breton a une négation propositionnelle discontinue ou bipartite. Cela veut dire que ses éléments entourent le verbe tensé: [ne VERB ket], comme c'est le cas en français avec [ne VERBE pas]. Les deux éléments ne et ket ne sont pas systématiquement associés. Ne peut fonctionner avec d'autres mots négatifs.


Les mots négatifs sont:

Quantifieur: ebet, 'aucun.e'

Noms: netra, 'rien'; nikun, 'personne'; mann, 'zéro, rien'...

Adverbes: mui, 'plus', biskoazh, biken, morse, 'jamais'...

Certains noms nus peuvent devenir des mots négatifs (sans l'adjonction de ebet, 'aucun.e'):

den, 'personne'; gour, 'homme'; hini, tra, 'chose'; banne, berad, 'contenu d'un verre', takenn, 'goutte'; tamm, 'morceau'; kammed, 'pas'; seurt, 'sorte' ...


Le breton admet facilement des phrases avec plusieurs éléments négatifs (dont l'un est le marqueur de négation propositionnelle). L'interprétation ne calcule alors pas les négations séparément, et une seule négation est interprétée. Ce phénomène est appelé la concordance négative, car seule une des négations est calculée pour obtenir le sens de la phrase.


(1) Ne gavan morse den ebet.
Neg trouve.1sg jamais personne aucune
'Je ne trouve jamais personne.'
*'Ce n'est pas le cas que je ne trouve jamais aucune personne.'
Kervella (1947§234)

Des mots négatifs autonomes

Dans les phrases ci-dessous, lorsque le ne préverbal est omis, la seule marque de la négation sémantique est le mot négatif. Ceci contredit donc la généralisation selon laquelle le breton est une langue à concordance négative, c'est-à-dire une langue où les mots négatifs sont utilisés avec (au moins un des deux marqueurs de) la négation propositionnelle.


(13) Nitra ne d' ober
Neg.chose neg était de faire.Infinitif
'Il n'y avait rien à faire'
Vannetais Schapansky (1996:183), citant Guilloux (1992)


(14) Nitra e ou kuelet én devalen
Neg.chose ® était 3P voir.Infinitif dans.la descente
'Ce n'était rien de les voir descendre'
Vannetais Schapansky (1996:183), citant Guilloux (1992)


(11a) Bet on e neblec'h
été suis P neg.lieu
'Je suis allé.e nulle part'
?? Mélanie Jouitteau (à vérifier)


(11b) Neblec'h e tebran
neg.lieu mange.1sg
'Nulle part je ne mange'
?? Mélanie Jouitteau (à vérifier)


L'autonomie négative des mots négatifs ci-dessus tient sans doute à l'incorporation morphologique de la négation ne à l'échelle du mot négatif.

Netra = Ne + tra, Neblec'h = Ne + lec'h....

Il faudrait inventorier les mots négatifs autonomes pour vérifier si la corrélation avec la morphologie négative réalisée est réellement un facteur.

Pour cela, il faut lister les contextes où ne peut n'être pas réalisé. Attention, parfois le ne n'est pas prononcé mais est présent syntaxiquement. Voir les cas d'absence superficielle de ne.

Le morphème Ne n'a donc pas toujours le même impact sémantique. Il peut être vide d'impact sémantique, c'est à dire 'explétif'.

La négation explétive

Ne et Ket ont chacun une version explétive dont la distribution peut être décrite.


Ne explétif

Le morphème ne semble optionnel et sémantiquement vide dans les contextes précis où un autre mot négatif occupe la zone préverbale.

Il existe d'autres contextes à travers les langues où un élément négatif explétif est possible, voire obligatoire dans la syntaxe, sans que cela affecte l'interprétation. C'est notamment le cas en français de certains types de comparatives (Il a mangé plus que je ne le pensais.), ainsi que les subordonnées introduites par avant (Elle m’a appelé avant qu’elle ne parte) ou les compléments de verbes comme craindre (Je crains qu’il ne soit en retard).

Ket explétif

Il est plus rare à travers les langues d'avoir deux éléments de la négation qui ont une version explétive. C'est le cas en breton. Kervella (1947 : 234) note le caractère optionnel de ket : "Quand il se trouve un autre mot négatif dans la phrase, comme ebet (aucun), netra (neg.chose), nikun (nul), mann (zéro, rien), mui (plus), biskoazh/ biken/ morse (jamais), etc., on ne met pas ket la plupart du temps. "


En fait, lorsque qu'un mot négatif est présent dans la 'zone de ket', c'est à dire la zone postverbale, alors Ket devient optionnel et explétif.

En (12), le mot négatif nitra (rien) est postverbal, et c'est le seul élément sémantiquement négatif. Ne n'est ici requis que pour marcher en tandem avec nitra, c'est un explétif. Ket est aussi ici purement explétif - sa présence/absence ne change en rien le sens de la phrase.


(12) Ne ket nitra
Neg était neg neg.chose
'Ce n'était rien'
Vannetais Schapansky (1996:183), citant Guilloux (1992)


(5) N' em bije ket kredet james e oa gwir
Neg ® aux neg cru jamais ® cop vrai
'je n'aurai jamais cru que cela était vrai'
Cap Sizun, Chalm (2008)


Lorsqu'il n'y a pas de mot négatif dans la zone postverbale, alors ket contribue sémantiquement à la phrase par l'apport de la négation. En (3) et en (4), Ne est explétif, il n'est là que pour fonctionner en tandem avec nemet, qui n'est pas négatif non plus. La présence ou l'absence de ket marque alors la présence ou l'absence de la négation. Le contraste montre que, au moins dans ce contexte, ket apporte une vraie négation sémantique.


(3) Ne ra nemet debriñ ha kousket.
Neg V seulement manger et dormir
'Il/Elle ne fait que manger et dormir.'
Cap Sizun, Chalm (2008)


(4) Ne ra ket nemet debriñ ha kousket.
Neg V neg seulement manger et dormir
'Il/Elle ne fait pas que manger et dormir.'
Cap Sizun, Chalm (2008)

Ket ken

Un cas particulier à noter est celui de l'usage de ken, qui est restreint au champ postverbal mais ne rend pas ket explétif. Pour Kervella (1947§234:III), Chalm (2008: 86-88) "on peut se passer de ket si ken suit directement le verbe" :


(1) Ne bellgomzo (ket) ken bremañ.
Neg V neg plus maintenant
'Il/Elle ne téléphonera plus maintenant.'
Cap Sizun, Chalm (2008)


Cependant, si un mot s’interpose entre le verbe et ken, ket est obligatoire.


(2) Ne bellgomzo ket endro ken .
Neg V neg de encore plus
' Il/Elle ne téléphonera plus.'
Cap Sizun, Chalm (2008)


Mots négatifs préverbaux

Si la phrase contient un mot négatif qui ne se trouve pas dans le champ postverbal, mais préverbal, alors ket devient illicite. Chalm (2008) signale les faits en (7).


(6) James n' em bije sonjet e oa gwir
jamais neg ® aux pensé ® cop vrai
'je n'aurai jamais cru que cela était vrai'
Cap Sizun, Chalm (2008)


(7) * James n' em bije ket sonjet e oa gwir


Ne est-il seulement un marqueur de portée?

Comme ne semble optionnel, explétif uniquement lorsq'un autre mot négatif le précède (en fait, le c-commande), est-ce le cas que ne est toujours uniquement un marqueur de portée de la négation sur le verbe?

La situation est peut-être différente selon les dialectes, comme semble le suggérer l'exemple suivant en vannetais, où ne peut être le seul marqueur négatif.

(18) Get ur mesu èl hennéh hiréh n' hur hoé d' er ieu
avec un maître comme celui-là envie neg 1P avoir.Passé à le jeudi
'Avec un maître comme celui-là, on n'était pas pressés que jeudi arrive'
Schapansky (1996:53)


Influence des effets de focus sur le calcul de la négation

La focalisation influe sur le calcul de la négation. Deux éléments négatifs peuvent s'annuler dans le champ postverbal dans le cas d'un focus postverbal sur un mot négatif.


(16) Ne ra ket NETRA


Neg fait neg neg.chose
'Ce n'est pas le cas que ça (ne) fait rien.'
??Mélanie Jouitteau (à vérifier)


La position où tombe le focus sur un des deux items négatifs sont des facteurs déterminants pour cette lecture de double négation et doivent donc être pris en compte dans toute étude empirique. L'existence de ce type d'ambiguïté peut fournir des indices précieux sur l'identité et la nature des éléments sémantiquement négatifs en breton, à la fois pour la négation propositionnelle et les indéfinis/quantifieurs.

annulation de deux négations

Il existe des cas de co-occurrences de plusieurs éléments négatifs. Il semble qu'en plus de la lecture habituelle (de concordance négative),une phrase avec deux éléments négatifs peut également avoir une lecture où les deux négations s'annulent.

(17) Nitra n em boé de houlen get hanni
neg.chose neg 1.sg avoir.Présent de demander.Infinitif avec personne
'Il n'y a rien que j'ai demandé à personne'
Guilloux (1992:189), paraphrase traduite de Schapansky (1996)



tests et hypothèses de travail

Lorsqu'on cherche à établir le type exact de concordance négative, il se peut que les réponses varient selon les classes d’éléments impliqués : nom nu ou élément morphologiquement négatif. Les langues ont souvent plusieurs paradigmes différents qui correspondent à différents emplois : d'un côté les items de polarité négative (qui doivent être légitimés par une négation), comme qui que ce soit en français, d'un autre, les quantifieurs négatifs (qui peuvent introduire à eux-seuls un sens négatif dans une phrase), comme par exemple personne ou rien. Pour chaque paradigme/élément qui participe au système de concordance négative, il s’agit donc de déterminer s’il peut/doit apparaître sans négation propositionnelle.

L'un des tests clé qui permettent de déterminer si un item introduit à lui seul un sens négatif est la réponse à une question. Ainsi, en (15), personne peut constituer une réponse négative, alors que qui que ce soit est exclu dans ce même contexte.

(15) Qui est venu?
Personne
*Qui que ce soit


Horizons comparatifs et intérêt théorique

Dans un premier temps, il est important de situer le breton par rapport à la typologie des systèmes négatifs existants. Cette documentation doit se faire sur deux dimensions différentes:

(i) Négation propositionnelle

La négation bipartite correspond à ce qu'on appelle le stade II du cycle de la négation (également connu sous le nom de cycle de Jespersen). Plus précisément, l'évolution des marqueurs négatifs à travers les langues suit généralement les étapes suivantes:

(I) Marqueur négatif préverbal (soit morphème libre, soit clitique) comme par exemple en italien actuel Gianni non è venuto. ('Jean n'est pas venu')

(II) Marqueur négatif + Verbe + Marqueur négatif emphatique. La négation préverbale est perçue comme insuffisante et un deuxième élément est de plus en plus souvent utilisé. Il s'agit le plus fréquemment d'un morphème libre, de nature adverbiale.

(III) Verbe + marqueur négatif. Le marqueur négatif postverbal est grammaticalisé, comme en allemand Maria spricht nicht viel.('Maria ne parle pas beaucoup')

Le stade II est peu stable diachroniquement, au sens que celui où il y a le plus de fluctuation. Il est très fréquent que l'un ou l'autre des deux marqueurs soit optionnel avant que l'usage stabilise leur distribution et leur rôle sémantique. Parmi les langues qui semblent être actuellement à ce stade il y a le français, le piemontais, le gallois ou Afrikaans (de Swart 2006)

Dans un article récent, Breitbarth & Haegeman (2007?) discutent l'évolution du système négatif dans plusieurs langues et dialectes germaniques et font l'hypothèse que les deux éléments d'une négation bipartite ne remplissent pas le même rôle. Plus précisément, l'élément préverbal n'est pas une négation, mais un marqueur de polarité (notion qui intègre non seulement la négation, mais également d'autres types de contextes comme certaines types de subordonnées, questions ou phrases impératives). Leur analyse prédit également qu'une langue ne garde l'élément préverbal que s'il acquiert d'autres fonctions dans la langue (en flamand, par exemple, il a un usage emphatique).

L'étude détaillée de la situation du breton doit permettre de vérifier les généralisations et les hypothèses avancées pour d'autres langues qui ont une négation bipartite.

(ii) Concordance négative

Le système de concordance négative constitue l'autre typologie dans laquelle il faut situer le breton. Dans certaines langues (les variétés standard des langues germaniques), dites de double négation, chaque négation présente dans la syntaxe correspond à une négation sémantique. Ainsi dans une phrase comme Nobody didn't come ('Personne n'est pas venu'), les deux négations (not et nodody) s'annulent et la phrase acquiert une lecture positive du type Tout le monde est venu.

La plupart des langues documentées sont des langues à concordance négative, ce qui veut dire qu'elles permettent la co-occurrence de plusieurs mots négatifs (dont au moins un est un marqueur négatif propositionnel) dans une même phrase pour donner lieu à une lecture avec une seule négation. Il existe différents types attestés, selon le nombre et la position (pré- ou post-verbale) des éléments qui participent au système de concordance négative. De même, il est possible que la situation soit différente selon qu'il s'agit de phrases avec un verbe tensé ou pas.

La concordance négative représente un grand enjeu théorique, notamment par rapport au principe de compositionalité du sens qui pose que le sens d'une phrase se construit sur la base du sens des différents constituants. Comment est-il possible que la co-occurrence de plusieurs éléments qui fonctionnent par ailleurs comme des éléments négatifs résulte dans une interprétation avec une seule négation sémantique? Pour résoudre ce problème d'interprétation, la plupart des analyses supposent que la concordance négative est un phénomène d'accord, avec un seul marqueur sémantiquement négatif (typiquement la négation propositionnelle ou un mot négatif préverbal) et les autres éléments comme des réflexes morpho-syntaxiques de cet accord.

A un niveau empirique, il faut donc déterminer pour chacun des éléments qui participent à la concordance négative s'il a un sens négatif inhérent. La situation peut être différente pour chacun des deux marqueurs de la négation bipartite, ainsi que pour les autres mots traditionnellement décrits comme négatifs (cf. la liste de Kervella).

La situation de la concordance négative en breton est complexe et donc toute description précise du système apporterait des données précieuses pour vérifier les généralisations établies pour d'autres langues et évaluer les analyses avancées dans la littérature.

Bibliographie

Description générale

Press, I. 1986. A Grammar of Modern Breton, Mouton, Berlin (p.110-114).

Chalm, E. 2008. La Grammaire bretonne pour tous, An Alac'h embannadurioù (p.86-88).

Kervella, F. 1995 [1947].Yezhadur bras ar brezhoneg, 1947 edition Skridoù Breizh, La Baule ; 1995 edition Al Liamm.


Ouvrages théoriques

Schafer, R. 1995, ‘Negation and Verb Second in Breton.’, Natural Language and Linguistic Theory 13, 135-172.

Schafer, R. 1992. Negation and Verb Second in Breton. Santa Cruz, UCSC unpublished manuscript.

Schapansky, N. 2000. Negation, Referentiality and Boundedness in Gwenedeg Breton: A Case Study in Markedness and Asymmetry, Lincom Europa, Munich.

Schapansky, N. 1996. Negation, Referentiality and Boundedness in Breton, a case study in markedness and asymmetry, ms thesis.

Description de la variation dialectale

Spécialistes référents pour cette fiche de collectage

Anamaria Falaus, LLING, Université de Nantes/Naoned

David Willis, Selwyn College, Cambridge

Anne Breitbarth, Selwyn College, Cambridge

Questions ouvertes

  • Est-il possible d'utiliser des items de polarité négative sans ket?

Chalm (2008:86) prescrit de ne pas le faire avec ebet (il est de Cap-Sizun), mais une recherche google "ket * ebet" donne 9370 occurences...

Kervella (1947§234) note pour sa part que lorsqu'un mot négatif (dont ebet) est utilisé, on se passe la plupart du temps de mettre ket.