Différences entre les versions de « La négation »

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La négation est un processus ou une construction par laquelle une [[proposition]] est dite fausse.
La négation propositionnelle est un processus ou une construction par laquelle une [[proposition]] est dite fausse. Sa forme la plus répandue en breton est une [[négation discontinue]]: ''[[ne]] (verbe) ''[[ket]]''.
 
 
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| (1)||'''N''''eo ||'''ket''' melen.
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| ||  [[ne]]<sup>[[1]]</sup> [[COP|est]] || [[ket|pas]] jaune
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| || colspan="4" | 'Ce n'est pas jaune.' 
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=== négation propositionnelle ===
=== négation propositionnelle ===


Le breton a une [[négation bipartite]], ce qui est assez rare typologiquement.
==== ''ne... ket'' ====
 
Le breton, comme le français, a une [[négation bipartite]], ce qui est assez rare typologiquement. Cette négation propositionnelle est dite ''[[négation discontinue|discontinue]]'' ou ''bipartite'' car les éléments ''[[ne]] '' et ''[[ket]]'' entourent le verbe tensé: [''[[ne]]'' VERB ''[[ket]]'']. Les tournures les plus archaïsantes peuvent n'utiliser que ''[[ne]]'', le [[standard]] utilise ''[[ne]]'' et ''[[ket]]'', et certains dialectes montrent une utilisation possible de ''[[ket]]'' uniquement.
 
 
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| (2)||... || med '''e''' hellent ||'''ked''' ober ||da doud an dud.
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| ||  || [[met|mais]] [[R]]<sup>[[4]]</sup> [[gallout|pouvaient]] || [[ket|pas]] [[ober|faire]]|| [[da|à]]<sup>[[1]]</sup> [[tout]] [[art|le]] <sup>[[1]]</sup>[[tud|gens]] 
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| || colspan="4" | 'Mais ils (les chevaux) ne pouvaient pas (le) faire pour tout le monde.'  |||| ''Ouessant'', [[Gouedig (1982)]]
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La négation propositionnelle est dite ''[[négation discontinue|discontinue]]'' ou ''bipartite'' car les éléments ''[[ne]] '' et ''[[ket]]'' entourent le verbe tensé: [''[[ne]]'' VERB ''[[ket]]''].


La négation propositionnelle ''[[ne]]'' est un [[complémenteur]].
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On relève des [[cas d'absence superficielle de ne]], où la négation est tout de même calculée sémantiquement.
| (3) || Ar gwaz|| '''a''' nevez || '''ket''' ar vugale || tamallet.
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| || [[art|le]] [[gwaz|homme]]|| [[R]] [[anavezout|connaît]] ||[[ket|pas]] [[art|le]] <sup>[[1]]</sup>[[bugel|enfants]] || [[tamall|accusé]]
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||| colspan="4" | 'L’homme ne connaît pas les enfants accusés.' ||||''Plougerneau'', [[M-L.B (10/2018)]]
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Lorsque le [[sujet]] apparaît au-dessus du complémenteur ''[[ne]]'', il déclenche un [[résomptif]] du sujet ('that-trace effect'). Empiriquement, lorsque le sujet est devant ''ne'', un [[pronom]] sujet déclenche plus bas un [[système d'accord|accord riche]] sur le verbe (cf. [[sujet prénégation]]).
 
==== infinitives ====


Dans les [[propositions infinitives]], on trouve les négations ''[[nompas]]'' ou ''[[pas]]''.  
Dans les [[propositions infinitives]], on trouve les négations ''[[nompas]]'' ou ''[[pas]]''.  


Il existe aussi des stratégies alternatives qui utilisent la [[préposition]] privative ''[[hep]]'', 'sans' (''tremen hep ober'', /passer [[hep|sans]] [[ober|faire]]/ ou ''chom hep ober'', /[[chom|rester]] [[hep|sans]] [[ober|faire]]/). Dans les propositions infinitives à l'[[impératif]], on trouve une stratégie alternative en ''[[arabat]]''.
Il existe aussi des stratégies alternatives qui utilisent la [[préposition]] privative ''[[hep]]'', 'sans' (''tremen hep ober'', /passer [[hep|sans]] [[ober|faire]]/ ou ''chom hep ober'', /[[chom|rester]] [[hep|sans]] [[ober|faire]]/). Dans les propositions infinitives à l'[[impératif]], on trouve une stratégie alternative en ''[[arabat]]'', une [[construction modale]].


=== autres négations ===
=== autres négations ===
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: - la préposition privative ''[[hep]]'', 'sans'
: - la préposition privative ''[[hep]]'', 'sans'
: - les négations non-propositionnelles ''[[pas]]'' et ''[[nompas]]''.
: - les négations non-propositionnelles ''[[pas]]'' et ''[[nompas]]''.
: - les [[mots négatifs]]
: - les [[item de polarité négative|items de polarité négative]]
: - les [[item de polarité négative|items de polarité négative]]
: - les [[indéfinis]] sous la négation
: - les [[indéfinis]] sous la négation
: - les [[mots négatifs]]: ''[[netra]]'', ''[[neblec'h]]''...
=== noms nus devenus mots négatifs ===
La phrase en (1) est une [[conditionnelle]], avec une [[protase]] sans négation de proposition aucune, ni ''[[ne]]'' ni ''[[ket]]''. Son interprétation est cependant clairement négative (''s'il n'y avait pas eu d'ajonc'', ''s'il n'y avait eu aucun ajonc''). Le [[nom nu]] ''tamm lann'' est en [[breton standard]] un [[item de polarité négative]]. Il pourrait être autorisé par la protase de la conditionnelle, mais il aurait alors un sens positif (''le moindre ajonc'', ''quelque ajonc''). Ce n'est pas le cas dans l'exemple en (3), dans le dialecte de Ouessant où le [[nom nu]] ''[[tamm]]''  a évolué en [[mot négatif]], capable de porter seul la négation.
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| (3)||ma viche bet|| '''tamm lann''', ||viche ket || bet gellet|| tomma ar forn
|-
| || [[ma|si]]<sup>[[4]]</sup> [[COP|serait]] [[bet|été]] || [[tamm|morceau]] ajonc ||[[COP|serait]] [[ket|pas]] || [[bet|été]] [[gallout|pu]] || chauffer [[art|le]] four
|-
| || colspan="4" | 'S'il n'y avait pas eu d'ajonc, le four n'aurait pas pu être chauffé.'  |||| ''Ouessant'', [[Gouedig (1982)]]
|}
Il est aussi possible que la négation puisse être la particule ''ne'' vidée de sa phonologie, car le verbe peut sembler être à l'initiale. La position devant lui serait remplie par la négation qui n'est pas prononcée. Ces phrases sans morphologie de la négation contiennent toujours un [[nom nu]] qui est autorisé par elles. En celà, elles sont comparables au français ''T'inquiète!'', qui ne peut signifier que ''ne t'inquiète pas'', avec la cliticisation de l'[[expérienceur]] qui est le signe syntaxique fort que la négation est présente (à l'affirmative, ''t'inquiète'' ne peut pas signifier ''inquiète-toi'').
{| class="prettytable"
|(4)|| med, ||ato ar memez kestion,|| '''oa''' tamm arhant,|| setu...
|-
| || [[met|mais]] ||[[atav|toujours]] [[art|le]] [[memes|même]] question|| [[COP|était]] [[tamm|morceau]] [[arc'hant|argent]] || [[setu|alors]]
|-
|||colspan="4" | 'Mais, toujours la même question, il n’y avait pas d’argent, alors…'|||| ||||||||''Ouessant'', [[Gouedig (1982)]]
|}


== Syntaxe ==
== Syntaxe ==
=== ''ne'' complémenteur ===
En termes syntaxiques, la partie préverbale ''ne'' de la négation est un [[complémenteur]] ([[Tallerman (2005)|Tallerman 2005]],
[[Anderson (2005)|Anderson 2005]], [[Jouitteau (2005/2010)|Jouitteau 2005/2010]]), comme son équivalent en irlandais ([[Hendrick (1990)|Hendrick 1990]]:130).
Lorsque le [[sujet]] apparaît au-dessus du complémenteur ''[[ne]]'', il déclenche un [[accord riche]]. Empiriquement, lorsque le sujet est devant la partie ''ne'' de la négation, ce sujet est doublé par un [[pronom]] de même traits qui s'incorpore sur le verbe et y déclenche un [[système d'accord|accord riche]] (voir l'article sur le [[sujet prénégation]]). Selon [[Jouitteau (2005/2010)|Jouitteau (2005]]:411), le pronom qui déclenche l'accord sur le verbe est un [[résomptif]] du sujet déclenché par un 'that-trace effect'.
=== incompatibilité avec ''bez'' '  ===
Les phrases qui contiennent la particule ''[[bez']] '' ne sont pas compatibles avec la [[négation]] ([[Press (1986)|Press 1986]]:193).
=== incompatibilité avec la conjugaison en ''ober''  ===
Les structures de [[conjugaison analytique]] en ''[[ober]]'' ne sont pas compatibles avec la négation.
=== incompatibilité avec le pronom objet postverbal d'un impératif ===


La négation propositionnelle bipartite ''ne... ket'' est incompatible avec le [[pronom]] [[objet postverbal d'un impératif]] ([[Le Gléau (1973)|Le Gléau 1973]]:19). C'est alors le [[Pronoms objet proclitiques|proclitique objet]] qui est utilisé.
La négation propositionnelle bipartite ''ne... ket'' est incompatible avec le [[pronom]] [[objet postverbal d'un impératif]] ([[Le Gléau (1973)|Le Gléau 1973]]:19). C'est alors le [[Pronoms objet proclitiques|proclitique objet]] qui est utilisé.
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||| Na ||ma ||c'hasit ||ket
||| Na ||ma ||c'hasit ||ket
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||| [[ne]] || [[POP|me]]|| envoyez || [[ket|pas]]
||| [[ne]] || [[POP|me]]<sup>[[2]]</sup>|| [[kas|envoyez]] || [[ket|pas]]
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| ||colspan="4" |‘Ne m'emmenez pas.’ ||||''Bas-vannetais'', [[Cheveau (2007)|Cheveau (2007]]:207)   
| ||colspan="4" |‘Ne m'emmenez pas.’ ||||''Bas-vannetais'', [[Cheveau (2007)|Cheveau (2007]]:207)   
|}
|}


== Sémantique ==
== Sémantique ==


Lorsque plusieurs éléments négatifs sont présents dans une même phrase, le breton suit pour le calcul de la négation le système de la [[concordance négative]].
On relève des [[cas d'absence superficielle de ne]], où la négation est tout de même calculée sémantiquement. A l'inverse, il existe aussi des contextes où ''ne'' réalise une [[négation explétive]], c'est-à-dire une négation qui n'est pas calculée sémantiquement.
 
Lorsque plusieurs éléments négatifs sont présents dans une même phrase, le breton suit pour le calcul de la négation le système de la.
 
Deux marques de la négation dans la même phrase peuvent être calculées comme une seule négation ([[concordance négative]]), ou comme deux négations qui s'annulent ([[bris de concordance négative]]). A l'inverse, deux expressions positives ne peuvent jamais être calculées comme une négation. 
 
 
La présence dans une phrase d'une négation permet l'usage de certains éléments autrement agrammaticaux: les [[items de polarité négative]].
 
 
La négation est un [[contexte monotone décroissant]], ce qui veut dire qu'elle implique ses sous-ensembles.
* Si ''L'ordinateur ne reconnait pas Michel et Zoé.'', ceci implique logiquement que ''L'ordinateur ne reconnait pas Zoé.''
* Si ''Je n'ai pas mangé de gâteau'', ceci implique logiquement que ''Je n'ai pas mangé de gâteau aux pommes''.
* Si ''Il est sans chemise et sans pantalon.'', ceci implique logiquement que ''Il est sans chemise.''
 
 
=== notation ===
 
En sémantique formelle, la négation est notée par le symbole ¬. On lit ''¬ p'' par 'ce n'est pas le cas que /proposition/'.
 
 
== Diachronie ==
 
En [[moyen breton]], la particule ''ne(nd)'' est restreinte aux phrases [[matrices]] et la particule ''na(c)'' aux [[enchâssées]] et aux [[impératives]]. La particule postverbale ''[[quet]]'' s'y rajoute progressivement en [[moyen breton]].
Pour une comparaison des systèmes de la négation dans la diachronie des langues brittoniques, se reporter à [[Willis (2013)]].
 
 
== Horizons comparatifs ==
 
Dans les langues indo-européennes, la négation qu'elle soit continue ou [[négation discontinue|discontinue]] apparaît proche du verbe [[fléchi]]. Ce n'est pas toujours le cas à travers les langues du monde. Plusieurs zone de l'Afrique subsaharienne montrent par exemple un phénomène de négation de fin de phrase (Idiatov 2018).
 
 
{| class="prettytable"
| (1)||ʔám gbɛ́  ||sàɗì ||hã́  ||kóò kɔ́m ||ɲɔ́ŋ ||'''ná'''.
|-
||| Je tuais ||animal ||pour.que || femme mon ||mangeait || NEG
|-
| ||colspan="4" |'Je n'ai pas tué de gibier pour nourrir ma femme (que ma femme mange).
|-
| ||||||colspan="4" |''Gbaya Kara (Centre Afrique)'', Roulon-Doko (2012:5), citée dans Idiatov (2018)
|}
 
== Terminologie ==
 
Le terme breton qui correspond à 'la négation' est ''an nac'hañ''. Le terme de ''[[ger nac'h]]'' renvoie aux [[mots négatifs]].


Il existe aussi des contextes où ''ne'' réalise une [[négation explétive]], c'est-à-dire une négation qui n'est pas calculée sémantiquement.


= Bibliographie =
= Bibliographie =
== breton ==


=== description générale ===
=== description générale ===


* [[Chalm (2008)|Chalm, E. 2008]]. ''La Grammaire bretonne pour tous'', An Alarc'h embannadurioù (p.86-88).


* [[Chalm (2008)|Chalm, E. 2008]]. ''La Grammaire bretonne pour tous'', An Alarc'h embannadurioù (p.86-88).
* [[Kervella (1947)|Kervella, F. 1995]] [1947].''Yezhadur bras ar brezhoneg'', 1947 edition Skridoù Breizh, La Baule ; 1995 edition Al Liamm.


* [[kervella (1947)|Kervella, F. 1995]] [1947].''Yezhadur bras ar brezhoneg'', 1947 edition Skridoù Breizh, La Baule ; 1995 edition Al Liamm.
* [[Hemon (1975)|Hemon, Roparz. 1975]]. ''A historical morphology and syntax of Breton'', Dublin: Institute for Advanced Studies (/ ''moyen breton, surtout p. 281–6'').


* [[Hemon (2000)|Hemon, R. 2000]]. ''Yezhadur Istorel ar Brezhoneg'' (traduction Hemon 1975 par A. Dipode), Hor Yezh.
* [[Hemon (2000)|Hemon, R. 2000]]. ''Yezhadur Istorel ar Brezhoneg'' (traduction Hemon 1975 par A. Dipode), Hor Yezh.
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* [[Bihan & Press (2003)|Bihan, H. (ar) & Press, I. 2003]]. ''Colloquial Breton: The Complete Course for Beginners'' (CD audio). (manuscrit)
* [[Bihan & Press (2003)|Bihan, H. (ar) & Press, I. 2003]]. ''Colloquial Breton: The Complete Course for Beginners'' (CD audio). (manuscrit)
* [[Ernault (1892b)|Ernault, Émile. 1892b]]. 'Études bretonnes - VIII sur la négation', [[Revue Celtique, Table des matières |''Revue Celtique'']] XIII, 346-360. [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65071517 texte].
=== description de la variation dialectale ===
* [[TBP.I|Gros, Jules 1970]]. ''Le trésor du breton parlé'' I. Le langage figuré. Saint Brieuc: Les Presses Bretonnes.
* [[Gros (1984)|Gros, Jules 1974]] [1984]. ''Le trésor du breton parlé'' III. Le style populaire. Barr-Heol, Lannion: Giraudon, édition 1984 Brest: Emgleo Breiz - Brud Nevez.
* [[Trépos (2001)|Trépos, P. 2001]] [1968, 1980, 1996], ''Grammaire bretonne'', 1968 édition Simon, Rennes.- 1980 édition Ouest France, Rennes; 1996, 2001 édition Brud Nevez, Brest.
* [[Wmffre (1998)|Wmffre, I. 1998]]. Central Breton. [= Languages of the World Materials 152] Unterschleißheim: Lincom Europa. 
: en particulier Wmffre (1998[[Wmffre (1998:19,20)|:19,20]])
* [[Plourin (1982)|Plourin, J.Y. 1982]]. ''Description phonologique et morphologique comparée des parlers bretons de Langonnet (Morbihan) et de Saint-Servais (Côtes-du-Nord)'', thèse de doctorat, Université de Rennes II.


=== ouvrages théoriques sur la négation en breton ===
=== ouvrages théoriques sur la négation en breton ===
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=== ouvrages théoriques autres ===
== langues de contact ==


* Breitbarth, Anne and Liliane Haegeman. 2008. ''Not continuity, but change: stable stage II in Jespersen’s cycle''. Manuscript, University of Cambridge & STL Lille III.  
* Donaldson, Bryan, Monique Dufresne, Marie Labelle. 2018. 'Diachronie de la négation phrastique en français: apports d'une approche sociohistorique', ''Canadian Journal of Linguistics'' 63:2, 221-241.


* De Zwart, Henriette. 2006. ''Expression and interpretation of negation''. Book manuscript (submitted)
* Becerra Zita, Samantha & Demirdache Hamida. 2018. 'On negative indefinites in Gallo: Evidence for non-intrinsically negative (scalar) negation', ''Lingvisticæ Investigationes'' 41(1):111-128.


* Haspelmath, Martin. 1997. ''Indefinite Pronouns''. Oxford: Clarendon Press.
* Guilliot, Nicolas & Samantha Becerra Zita. 2017. 'Negative Concord and Sentential Negation in Gallo', ms.


* Slomanson, P, 2009. 'Morphological Finiteness as Increased Complexity in Negation Systems', ''Complex Processes in New Languages'', E. Aboh & N. Smith (éds.), Amsterdam: John Benjamins Publishers.


=== description de la [[variation dialectale]] ===
== horizons comparatifs et théoriques ==


* [[TBP.I|Gros, Jules 1970]]. ''Le trésor du breton parlé'' I. Le langage figuré. Saint Brieuc: Les Presses Bretonnes.
* Borsley, Robert D., and Jones, Bob Morris. 2005. ''Welsh negation and grammatical theory'', Cardiff: University of Wales Press.  


* [[Gros (1984)|Gros, Jules 1974]] [1984]. ''Le trésor du breton parlé'' III. Le style populaire. Barr-Heol, Lannion: Giraudon, édition 1984 Brest: Emgleo Breiz - Brud Nevez.
* Breitbarth, Anne and Liliane Haegeman. 2008. ''Not continuity, but change: stable stage II in Jespersen’s cycle''. Manuscript, University of Cambridge & STL Lille III.  
 
* [[Trépos (2001)|Trépos, P. 2001]] [1968, 1980, 1996], ''Grammaire bretonne'', 1968 édition Simon, Rennes.- 1980 édition Ouest France, Rennes; 1996, 2001 édition Brud Nevez, Brest.
 
* [[Wmffre (1998)|Wmffre, I. 1998]]. Central Breton. [= Languages of the World Materials 152] Unterschleißheim: Lincom Europa. 
: en particulier Wmffre (1998[[Wmffre (1998:19,20)|:19,20]])
 
* [[Plourin (1982)|Plourin, J.Y. 1982]]. ''Description phonologique et morphologique comparée des parlers bretons de Langonnet (Morbihan) et de Saint-Servais (Côtes-du-Nord)'', thèse de doctorat, Université de Rennes II.
 
=== horizons comparatifs ===
 
* Borsley, Robert D., and Jones, Bob Morris. 2005. ''Welsh negation and grammatical theory'', Cardiff: University of Wales Press.  


* Brown, Sue. 2003. 'A minimalist approach to negation in Old Church Slavonic: A look at the Codex Marianus', ''Annual workshop on Formal Approaches to Slavic Linguistics: The Amherst meeting 2002'', eds. Wayles Browne, Ji-Yung Kim, Barbara H. Partee and Robert A. Rothstein, 159–78. Ann Arbor, Mich.: Michigan Slavic Publications.
* Brown, Sue. 2003. 'A minimalist approach to negation in Old Church Slavonic: A look at the Codex Marianus', ''Annual workshop on Formal Approaches to Slavic Linguistics: The Amherst meeting 2002'', eds. Wayles Browne, Ji-Yung Kim, Barbara H. Partee and Robert A. Rothstein, 159–78. Ann Arbor, Mich.: Michigan Slavic Publications.
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* Haegeman, Liliane. 1995. ''The syntax of negation'', Cambridge: Cambridge University Press.
* Haegeman, Liliane. 1995. ''The syntax of negation'', Cambridge: Cambridge University Press.


* Hemon, Roparz. 1975. A historical morphology and syntax of Breton. Dublin: Institute for Advanced Studies (/ ''moyen breton, surtout p. 281–6'').
* Haspelmath, Martin. 1997. ''Indefinite Pronouns''. Oxford: Clarendon Press.
 
* Idiatov, Dmitry. 2018. 'An areal typology of clause-final negation in Africa: Language dynamics in space and time', Daniël Van Olmen, Tanja Mortelmans, Frank Brisard (éds.), ''Aspects of linguistic variation'', De Gruyter Mouton, 115-163[https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-01933965 texte].


* Ingham, Richard et Pierre Larrivee (éds.) 2012. ''The Evolution of Negation. Beyond the Jespersen Cycle'', Mouton de Gruyter.
* Ingham, Richard et Pierre Larrivee (éds.) 2012. ''The Evolution of Negation. Beyond the Jespersen Cycle'', Mouton de Gruyter.
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* Jespersen, Otto. 1917. 'Negation in English and other languages', ''Historisk-filologiske Meddelelser 1'', Copenhagen: A. F. Høst.
* Jespersen, Otto. 1917. 'Negation in English and other languages', ''Historisk-filologiske Meddelelser 1'', Copenhagen: A. F. Høst.


* Poppe, Erich. 1995. 'Negation in Welsh and ‘Jespersen’s Cycle’, ''Journal of Celtic Linguistics'' 4, 99–107. (''surtout p.103–5'').
* Poppe, Erich. 1995. 'Negation in Welsh and ‘Jespersen’s Cycle’, ''[[Journal of Celtic Linguistics]]'' 4, 99–107. (''surtout p.103–5'').


* Richards, Melville. 1948. 'The negativing of the verb noun in Welsh', ''Études Celtiques'' 4:369–78.
* Richards, Melville. 1948. 'The negativing of the verb noun in Welsh', ''Études Celtiques'' 4:369–78.
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* Rooryck, J. 2008. ''On the scalar nature of syntactic negation in French''. (ms.)  
* Rooryck, J. 2008. ''On the scalar nature of syntactic negation in French''. (ms.)  
* Roulon-Doko, Paulette. 2012. 'Le marqueur de négation ná en gbaya. Paper presented at the workshop “The history of post-verbal negation in African languages” at the 7th World Congress of African Linguistics, University of Buea, 20–24 August. http://idiatov.
mardi.myds.me/WOCAL7_Negation/ROULON-DOKO_2012_Presentation.pdf (accessed 7 April 2018, cité dans Idiatov 2018)


* Rowlett, Paul. 1998. ''Sentential negation in French'', Cambridge: Cambridge University Press.
* Rowlett, Paul. 1998. ''Sentential negation in French'', Cambridge: Cambridge University Press.
* Slomanson, P, 2009. 'Morphological Finiteness as Increased Complexity in Negation Systems', ''Complex Processes in New Languages'', E. Aboh & N. Smith (éds.), Amsterdam: John Benjamins Publishers.


* Van Kemenade, Ans. 2000. 'Jespersen's Cycle revisited: Formal properties of grammaticalization', ''Diachronic syntax: Models and mechanisms'', eds. Susan Pintzuk, George Tsoulas and Anthony Warner, 51–74. Oxford: Oxford University Press.
* Van Kemenade, Ans. 2000. 'Jespersen's Cycle revisited: Formal properties of grammaticalization', ''Diachronic syntax: Models and mechanisms'', eds. Susan Pintzuk, George Tsoulas and Anthony Warner, 51–74. Oxford: Oxford University Press.
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* Zeijlstra, Hedde. 2005. 'What the Dutch Jespersen Cycle may reveal about negative concord', ''In Proceedings of the 38th meeting of the Chicago Linguistics Society'', ed. Mary Andronis, Erin Debenport, Anna Pycha and Keiko Yoshimura, ii. 143–58. Chicago: Chicago Linguistics Society.
* Zeijlstra, Hedde. 2005. 'What the Dutch Jespersen Cycle may reveal about negative concord', ''In Proceedings of the 38th meeting of the Chicago Linguistics Society'', ed. Mary Andronis, Erin Debenport, Anna Pycha and Keiko Yoshimura, ii. 143–58. Chicago: Chicago Linguistics Society.


== spécialistes référents ==
* De Zwart, Henriette. 2006. ''Expression and interpretation of negation''. Book manuscript (submitted)
 
* Anamaria Falaus, University of the Basque country
 
* [http://www.mml.cam.ac.uk/ling/staff/dwew2/ David Willis], Selwyn College, Cambridge
 
* [http://www.mml.cam.ac.uk/ling/staff/ab667/ Anne Breitbarth], Selwyn College, Cambridge
 





Version du 12 septembre 2019 à 08:49

La négation propositionnelle est un processus ou une construction par laquelle une proposition est dite fausse. Sa forme la plus répandue en breton est une négation discontinue: ne (verbe) ket.


(1) N'eo ket melen.
ne1 est pas jaune
'Ce n'est pas jaune.'


Matériel morphologique

négation propositionnelle

ne... ket

Le breton, comme le français, a une négation bipartite, ce qui est assez rare typologiquement. Cette négation propositionnelle est dite discontinue ou bipartite car les éléments ne et ket entourent le verbe tensé: [ne VERB ket]. Les tournures les plus archaïsantes peuvent n'utiliser que ne, le standard utilise ne et ket, et certains dialectes montrent une utilisation possible de ket uniquement.


(2) ... med e hellent ked ober da doud an dud.
mais R4 pouvaient pas faire à1 tout le 1gens
'Mais ils (les chevaux) ne pouvaient pas (le) faire pour tout le monde.' Ouessant, Gouedig (1982)


(3) Ar gwaz a nevez ket ar vugale tamallet.
le homme R connaît pas le 1enfants accusé
'L’homme ne connaît pas les enfants accusés.' Plougerneau, M-L.B (10/2018)


infinitives

Dans les propositions infinitives, on trouve les négations nompas ou pas.

Il existe aussi des stratégies alternatives qui utilisent la préposition privative hep, 'sans' (tremen hep ober, /passer sans faire/ ou chom hep ober, /rester sans faire/). Dans les propositions infinitives à l'impératif, on trouve une stratégie alternative en arabat, une construction modale.

autres négations

La négation implique des éléments autres que les éléments de négation propositionnels:

- la préposition privative hep, 'sans'
- les négations non-propositionnelles pas et nompas.
- les items de polarité négative
- les indéfinis sous la négation
- les mots négatifs: netra, neblec'h...

noms nus devenus mots négatifs

La phrase en (1) est une conditionnelle, avec une protase sans négation de proposition aucune, ni ne ni ket. Son interprétation est cependant clairement négative (s'il n'y avait pas eu d'ajonc, s'il n'y avait eu aucun ajonc). Le nom nu tamm lann est en breton standard un item de polarité négative. Il pourrait être autorisé par la protase de la conditionnelle, mais il aurait alors un sens positif (le moindre ajonc, quelque ajonc). Ce n'est pas le cas dans l'exemple en (3), dans le dialecte de Ouessant où le nom nu tamm a évolué en mot négatif, capable de porter seul la négation.


(3) ma viche bet tamm lann, viche ket bet gellet tomma ar forn
si4 serait été morceau ajonc serait pas été pu chauffer le four
'S'il n'y avait pas eu d'ajonc, le four n'aurait pas pu être chauffé.' Ouessant, Gouedig (1982)


Il est aussi possible que la négation puisse être la particule ne vidée de sa phonologie, car le verbe peut sembler être à l'initiale. La position devant lui serait remplie par la négation qui n'est pas prononcée. Ces phrases sans morphologie de la négation contiennent toujours un nom nu qui est autorisé par elles. En celà, elles sont comparables au français T'inquiète!, qui ne peut signifier que ne t'inquiète pas, avec la cliticisation de l'expérienceur qui est le signe syntaxique fort que la négation est présente (à l'affirmative, t'inquiète ne peut pas signifier inquiète-toi).


(4) med, ato ar memez kestion, oa tamm arhant, setu...
mais toujours le même question était morceau argent alors
'Mais, toujours la même question, il n’y avait pas d’argent, alors…' Ouessant, Gouedig (1982)

Syntaxe

ne complémenteur

En termes syntaxiques, la partie préverbale ne de la négation est un complémenteur (Tallerman 2005, Anderson 2005, Jouitteau 2005/2010), comme son équivalent en irlandais (Hendrick 1990:130).

Lorsque le sujet apparaît au-dessus du complémenteur ne, il déclenche un accord riche. Empiriquement, lorsque le sujet est devant la partie ne de la négation, ce sujet est doublé par un pronom de même traits qui s'incorpore sur le verbe et y déclenche un accord riche (voir l'article sur le sujet prénégation). Selon Jouitteau (2005:411), le pronom qui déclenche l'accord sur le verbe est un résomptif du sujet déclenché par un 'that-trace effect'.


incompatibilité avec bez '

Les phrases qui contiennent la particule bez' ne sont pas compatibles avec la négation (Press 1986:193).


incompatibilité avec la conjugaison en ober

Les structures de conjugaison analytique en ober ne sont pas compatibles avec la négation.


incompatibilité avec le pronom objet postverbal d'un impératif

La négation propositionnelle bipartite ne... ket est incompatible avec le pronom objet postverbal d'un impératif (Le Gléau 1973:19). C'est alors le proclitique objet qui est utilisé.


(1) hasǝ cǝt.
Na ma c'hasit ket
ne me2 envoyez pas
‘Ne m'emmenez pas.’ Bas-vannetais, Cheveau (2007:207)


Sémantique

On relève des cas d'absence superficielle de ne, où la négation est tout de même calculée sémantiquement. A l'inverse, il existe aussi des contextes où ne réalise une négation explétive, c'est-à-dire une négation qui n'est pas calculée sémantiquement.

Lorsque plusieurs éléments négatifs sont présents dans une même phrase, le breton suit pour le calcul de la négation le système de la.

Deux marques de la négation dans la même phrase peuvent être calculées comme une seule négation (concordance négative), ou comme deux négations qui s'annulent (bris de concordance négative). A l'inverse, deux expressions positives ne peuvent jamais être calculées comme une négation.


La présence dans une phrase d'une négation permet l'usage de certains éléments autrement agrammaticaux: les items de polarité négative.


La négation est un contexte monotone décroissant, ce qui veut dire qu'elle implique ses sous-ensembles.

  • Si L'ordinateur ne reconnait pas Michel et Zoé., ceci implique logiquement que L'ordinateur ne reconnait pas Zoé.
  • Si Je n'ai pas mangé de gâteau, ceci implique logiquement que Je n'ai pas mangé de gâteau aux pommes.
  • Si Il est sans chemise et sans pantalon., ceci implique logiquement que Il est sans chemise.


notation

En sémantique formelle, la négation est notée par le symbole ¬. On lit ¬ p par 'ce n'est pas le cas que /proposition/'.


Diachronie

En moyen breton, la particule ne(nd) est restreinte aux phrases matrices et la particule na(c) aux enchâssées et aux impératives. La particule postverbale quet s'y rajoute progressivement en moyen breton. Pour une comparaison des systèmes de la négation dans la diachronie des langues brittoniques, se reporter à Willis (2013).


Horizons comparatifs

Dans les langues indo-européennes, la négation qu'elle soit continue ou discontinue apparaît proche du verbe fléchi. Ce n'est pas toujours le cas à travers les langues du monde. Plusieurs zone de l'Afrique subsaharienne montrent par exemple un phénomène de négation de fin de phrase (Idiatov 2018).


(1) ʔám gbɛ́ sàɗì hã́ kóò kɔ́m ɲɔ́ŋ .
Je tuais animal pour.que femme mon mangeait NEG
'Je n'ai pas tué de gibier pour nourrir ma femme (que ma femme mange).
Gbaya Kara (Centre Afrique), Roulon-Doko (2012:5), citée dans Idiatov (2018)

Terminologie

Le terme breton qui correspond à 'la négation' est an nac'hañ. Le terme de ger nac'h renvoie aux mots négatifs.


Bibliographie

breton

description générale

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