Kennard (2018b)

De Arbres
  • Kennard, Holly Jane. 2018b. 'Non-Negative Word Order In Breton: Maintaining Verb-Second', Transactions of the Philological Society, 1-26.


 Abstract:
 "This paper examines variation in Breton word order patterns in non-negative utterances across speakers of different ages. Not only has there been some disagreement on how best to characterise unmarked word order in Breton, it has also been claimed that younger speakers of so-called Neo-Breton overuse subject-initial word order under influence from French. Data from fieldwork provide a complex picture of word order variability. This seems to be driven by a number of factors, including the nature of the subject (lexical or pronominal), regional variation among older speakers, and a corresponding lack of regional features among younger speakers. Rather than overusing subject-initial word order, the Neo-Breton speakers tend to avoid this word order pattern when other word orders are available, such that the verb-second pattern is being maintained."


notes

Les résultats empiriques des élicitations montrent que si les locuteurs traditionnels comme les plus jeunes utilisent également des ordres SVO avec un sujet lexical, les plus jeunes évitent les ordres SVO avec un pronom.


La méthode d'élicitation utilise un input présenté aux locuteurs qui doivent le décrire. Il s'agit d'images ou films montrant des actions, puis des items lexicaux avec lesquels construire des phrases. Le but est d'obtenir des phrases à focus étendu, sans saillance informationnelle sur le sujet ou sur un autre élément. Cependant, si on comprend le focus comme la présence d'un set d'alternatives, dès la présentation de la seconde carte, l'élicitation induit d'elle-même ce set d'alternatives, puisque les sujets et leurs actions sont contrastés à l'intérieur du set des différentes alternatives illustrées (1. 'La dame mange une pomme', 2. 'Celui-ci porte une armoire', 3. 'Elle, elle est assise'...). La méthodologie n'assure donc pas une structure informationnelle plate des réponses. Ceci dit, ce biais existe également pour toutes les générations interrogées, et les contrastes intergénérationnels obtenus dans l'élicitation doivent être expliqués.

Le contraste entre les générations autour de Quimper est analysé comme un contraste entre un dialecte traditionnel cornouaillais et un standard considéré comme détaché d'influences locales. La possibilité que le standard puisse être influencé par d'autres variétés traditionnelles n'est pas considérée. Pour ce faire, il faudrait comparer les résultats des jeunes avec les résultats d'ordres des mots avec des sujets pronominaux dans d'autres dialectes traditionnnels (par ex. dans les dialectes détaillés dans Avezard-Roger 2004a).

Dans l'analyse, les ordres SVO ne sont pas considérés comme une sous-classe des ordres V2 (contra Jouitteau 2005, 2007, 2010). Les données des élicitations ne sont pas accessibles, donc on ne peut pas vérifier si dans les phrases SVO à structure informationnelle plate, le sujet est bien originaire dans la dérivation de la position immédiatement postverbale.


errata

  • au dessus de l'exemple (6), le verbe anavezout est signalé comme montrant un comportement d'accord verbal exeptionnel. Il s'agit d'une confusion avec le verbe kaout/endevout 'avoir'. Le verbe anavezout signifie 'connaître' et se comporte normalement pour l'accord.
  • l'exemple (17b) C'hoarzhin a reont an div vaouez a une typo dans le manque de virgule qui marque la dislocation à droite C'hoarzhin a reont, an div vaouez, ce qui explique l'accord riche. Après consultation de l'enregistrement, H. Kennard confirme qu'il y a là une pause prosodique.
  • L'exemple (21) Amañ a ya pourmen est étonnant à plus d'un égard. Après consultation de l'enregistrement, H. Kennard confirme que l'initiale de phrase n'est pas hemañ mais amañ. Elle note que la transcription du rannig a pourrait venir d'une contamination auditive des voyelles /a/ autour du rannig. Ce locuteur utilise indépendamment la copule zo après amañ. A la réécoute, H. Kennard note une glide [j] dans le verbe. Il pourrait donc s'agir en fait simplement de Amañ a yoa (o) pourmen, avec une forme de la copule eo à la léonarde.