Flexion

De Arbres

Un élément fléchi, comme un verbe ou un auxiliaire, porte des affixes de flexion.

La réalisation de ces morphèmes est le résultat d'un système de vérification de traits grammaticaux: temps, mode, personne, nombre, genre ou Cas.


Morphologie

flexion du verbe

La flexion d'un verbe est sa conjugaison.

En breton, en raison du système d'accord particulier, la flexion verbale comporte les morphèmes de temps et (éventuellement) d'accord avec le sujet.

Dans les temps simples, l'élément qui porte la flexion est le verbe lexical. Dans les temps composés, cet élément est l'auxiliaire. Le système de conjugaison est en breton globalement régulier, mais il existe quelques verbes irréguliers.


flexion du nom

Les suffixes de flexion du nom sont le nombre (les différents affixes du pluriel), ou le genre.

En breton, les noms n'ont pas de marquage morphologique pour le Cas, contrairement à des langues comme l'irlandais, le basque ou le latin.


flexion des prépositions?

On parle aussi en breton de prépositions fléchies, puisqu'elles viennent en paradigmes de personne, nombre et genre. Selon Jouitteau & Rezac (2006), cependant, il s'agirait dans le cas des prépositions dites 'fléchies' d'incorporation du pronom faible objet de la préposition, et non d'un système de flexion proprement dit.


Syntaxe

lieu de la flexion dans la structure

Dans la structure de la phrase, en grammaire générative, l'élément fléchi est généré comme tête de la projection IP. Il peut ensuite remonter plus haut dans la structure. Selon Jouitteau (2005), l'élément fléchi en breton remonte au moins s'adjoindre à la droite de la tête Fin réalisée par le rannig a ou e. Si un autre complémenteur est réalisé, comme ma, le complémenteur négatif ne ou le complémenteur e intégré à la morphologie de emañ, le verbe tensé se trouve aussi haut que cette tête. Cette hypothèse prédit correctement le nombre restreint de constituants qui peuvent précéder ces mêmes complémenteurs.


Acquisition

On voit des formes fléchies apparaître chez les locuteurs bilingues en scolarisation semi-immersive dès avant 4 ans.


(1) Nann c’hwi n’oc’h ket fur! 3 ans 8 mois, après 11 mois d'exposition à la langue, Mermet (2006:137)
non vous ne'êtes pas sage
'Non toi tu n'es pas sage!' (dispute avec un autre élève à propos d'une chaise)


(2) ENSEIGNANT: Da biw eo ar sac’h-se? Pluvigner, Mermet (2006:annexe B)
à1 qui est le1 sac-la
'C'est à qui ce sac?'
ECOLIER: Ne ouian ket 3 ans 11 mois, après 14 mois d'exposition à la langue
ne1 sais pas
'Je ne sais pas.'


Cependant, des situations d'attrition peuvent impacter la maîtrise complète de tout un paradigme. Dans les difficultés d'acquisition persistant au niveau CM2 (+/- 10 ans), Robin (2008b) note que les paradigmes des formes verbales ont tendance à se replier sur la personne 3, au détriment des conjugaisons de première et seconde personne.

Terminologie

Kervella (1947) utilise le terme displegadur. On trouve pour les morphèmes de flexion le terme dibenn displegañ. Seite & Stéphan (1957:14) traduisent 'la conjugaison' par an displega-verb.

Press (1986:233-4) traduit dibenn par l'anglais ending, desinence et displegadur par conjugation.

Bibliographie