Dumont (1888)

De Arbres
  • Dumont Arsène. 1888. 'Étude sur la natalité dans l'île de Bréhat', Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série. Tome 11, 725-742. texte.


 extrait, p. 731:
 "Grâce aux efforts du clergé, l'usage de danser le dimanche a disparu depuis longtemps. Il ne s'est conservé qu'aux noces; mais comme il n'y en a que sept ou huit par an et qu'elles ne comptent qu'un nombre restreint d'invités, c'est peu pour égayer la vie."
 p. 732:
 "Le français a fait depuis trente ans des progrès considérables. Alors l'île du nord parlait généralement breton. Aujourd'hui, il n'y a plus que trois ou quatre vieilles femmes qui ignorent le français, les autres habitants le parlent de préférence même entre eux."


L'auteur démontre qu'il n'y a pas de problème de sex-ratio à l'origine de la basse nuptialité à Bréhat.

 p. 737:
 "Cette cause [au petit nombre des mariages] me paraît résider dans la préférence accordée par le catholicisme au célibat sur le mariage. Partout où le clergé a conservé une action réelle et efficace sur la vie pratique, dès que le bien-être s'élève au strict minimum nécessaire pour que l'individu puisse vivre célibataire, une fraction nombreuse des mariables des deux sexes est toujours portée à user de cette faculté. Les méditations sur le salut individuel qui est oeuvre exclusivement personnelle, sur la grossièreté des appétits sexuels, sur les embarras et les soucis de la vie conjugale, de la paternité ou de la maternité, la propension à considérer, d'une manière générale, la voix de la nature comme un conseil damnable ou un piège du démon, font que beaucoup envisagent le mariage comme une charge sans compensation et sont disposés à s'y soustraire. Dans les autres communes du canton de Paimpol, dans les cinq communes du canton de Pléneuf et dans celles du canton de Perros-Guirec, toutes les fois qu'il y a un niveau suffisant d'aisance, il n'en va pas autrement : la nuptialité baisse."