Discussion:Système d'accord

De Arbres

--Jadé Loïc 3 mai 2013 à 10:00 (CEST) Compléments du sujet antéposés : A propos de "tout teuint da heul" où la marque d'accord serait portée par le sujet et le verbe tensé, en l'occurrence ne pas porter l'accord sur le verbe aurait pu entraîner une confusion car "tout" peut aussi bien désigner un sujet singulier ("tout" en français) qu'un sujet pluriel ("tous" en français).

>--MJ. 3 mai 2013 à 11:23 (CEST): Il est vrai que tout est tour à tour un quantifieur ou un adverbe. Cependant, je ne pense pas que cela ait une valeur explicative quant au système d'accord. A ma connaissance, il n'y a pas d'exemples à travers les langues où la grammaire peut changer exceptionnellement ses règles d'accord du verbe juste pour éviter une double lecture avec un quantifieur ou un adverbe. En breton comme en français, on a de multiples phrases ambiguës, à double lecture, qui fournissent d'ailleurs le matériel à beaucoup de blagues. Le système d'accord fondamental de la langue n'en est jamais changé pour autant.

--Jadé Loïc 6 mai 2013 à 21:40 (CEST) Je reviens sur "Tout 'teuint da heul". Le rannig est ici absent mais la lettre initiale du verbe (teuint) indique la mutation que l'on utilise après le rannig "e". Si cela est vrai, "tout" n'est pas le sujet préverbal qui aurait amené l'utilisation du rannig "a" et la mutation du verbe en D/Z *"tout 'zeuint da heul"

> --MJ. 11 mai 2013 à 10:30 (CEST): Il est vrai que si le pronom pluriel était lexical, comme avec an dud, on aurait Tout an dud ' zeuio da heul., avec une lénition. Cependant, pour en déduire que "Tout" n'est pas le sujet (ou une sous-partie du sujet) dans Tout 'teuint da heul, il faudrait pouvoir montrer indépendamment que le rannig est réalisé en a + lénition dans les cas où lorsque les traits nominaux sont évacués d'un sujet préverbal (en Haut-Cornouaillais). L'alternative que j'ai prise ici, c'est de faire l'hypothèse que le rannig est sensible aux traits +/- nominaux de ce qui est placé devant lui. Cette hypothèse me permet de prédire correctement, par exemple, que le rannig a va être associé aux phrases où un groupe nominal qui n'est pas le sujet est placé devant le rannig (comme un objet ou un "faux sujet"). Dans ce dialecte, les deux hypothèses ont une faiblesse: elles manquent d'adresser le fait que ce dialecte diverge du standard avec des lénitions même après des complémenteurs comme a-benn (cf. fiche sur le rannig et ses variations dialectales).