Complémenteur vide
De Arbres
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Le breton a au moins un complémenteur qui est présent syntaxiquement mais n'est pas réalisé morphologiquement.
On peut déceler son influence dans la réalisation du message en prenant en compte l'accentuation. Selon Kervella (1947:§807) et Seite (1975:95), l'accentuation ("ou le contexte") désambiguïse la structure entre matrice ou relative enchâssée. Une fois prise en compte l'accentuation, le message n'est donc pas de structure ambiguë.
(1) | An DEN | a zo | amañ. | Standard, Kervella (1947:§807) | ||
le homme | R1 ici | |||||
'L'homme est ici.', et non pas * 'L'homme qui est ici.' |
(2) | Al LAbous a nij | vs. | al labous | a NIJ. | |||
le oiseau R vole | le oiseau | C | R vole | ||||
'L'oiseau vole.', vs. 'l'oiseau qui vole.' | Léon, Seite (1975:95) |
Dans l'hypothèse raisonnable où le rannig a toujours la même fonction, la différence syntaxique liée à l'accentuation est la présence d'un complémenteur vide. Ce complémenteur n'est pas réalisé comme un morphème segmental, mais sa présence influe sur la distribution de l'accent.
(3) | an dén | a labour. | |||||
le homme | C | R travaille | |||||
'L'homme qui travaille.' | |||||||
* 'L'homme travaille.' | Léon, Seite (1975:95) |