Bilinguisme, multilinguisme

De Arbres
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Le bilinguisme est, avec le multilinguisme, le contraire du monolinguisme. La plupart des humains ne sont pas monolingues et parlent au moins deux langues différentes.

L'histoire de la Bretagne est au moins trilingue. L'histoire des aires d'influence respectives du breton, du français et du gallo sont bien avancées, mais l'histoire du bilinguisme ou du trilinguisme en Bretagne est encore à construire, en particulier sur les marges de ces aires parlantes (Quéré 2011, Dréan 2017). L'étude de l'acquisition du langage en contexte bilingue est aussi à construire pour le breton.


Principales langues en Bretagne

Les trois langues traditionnelles de Bretagne, présentes de longue date, sont le breton, le gallo et le français, ainsi que les multiples variantes dialectales de chacune de ces langues.

Les aires attachées à une langue sont documentées, avec une séparation géographique entre les espaces brittophones à l'Ouest et les espaces gallophones à l'Est, ainsi qu'une séparation historique nette entre les centres urbains francophones, les zones côtières touristiques et les espaces ruraux dont les pratiques dominantes sont passées du breton au français lors du XXe. Cependant, cela ne présume pas du multilinguisme ou du monolinguisme des locuteurs de ces langues, ni des mouvements de populations à l'intérieur de ces espaces.

Au XXIe, il faut rajouter à ces langues l'anglais qui gagne du terrain chez les jeunes et dans les espaces ruraux de Centre-Bretagne où une migration conséquente d'anglophones impacte les habitudes linguistiques traditionnelles (se reporter à Etrillard 2014 pour une étude sociologique de la pratique de l'anglais en Centre-Bretagne), ainsi que la montée du bilinguisme avec l'anglais dans la population.

En diachronie, il faut distinguer les différentes langues romanes en présence. Il était courant jusqu'au XIXe de confondre gallo et les variétés de français, et il est encore courant au XXIe de confondre français standard et français de Basse-Bretagne (voir les incompréhensions dans le débat sur l'usage des termes bretonnant, bretonnante vs. brittophone).

Différents types de multilinguismes

âges d'acquisition ou d'apprentissage

On distingue le bilinguisme précoce du bilinguisme tardif. Le bilinguisme est dit précoce lorsque les deux langues premières sont acquises en même temps, ou au moins lors de la petite enfance. On parle de bilinguisme tardif lorsque la langue seconde est apprise à un âge plus tardif. L'âge d'exposition est un critère important. Dès l'âge de sept mois, un enfant en environnement bilingue différencie les deux langues différentes qu'il entend (Gervain & Werker 2013). Comme pour l'acquisition d'une langue première, il semble qu'il y ait un stade critique pour l'acquisition d'une langue seconde. L'âge de trois ans est régulièrement cité comme un stade important qui délimite le bilinguisme précoce (Mermet 2006:79). Certains auteurs étendent la période jusqu'à l'âge de quatre ans.

Des différences, même syntaxiques, peuvent différencier des bilingues précoces et des bilingues tardifs à l'âge adulte. Avezard-Roger (2004a:373) compare les structures grammaticales émises à l'âge adulte par des bilingues précoces et des bilingues tardifs de différents dialectes KLT. Les locuteurs ayant été brittophones monolingues avant d'apprendre le français (généralement à leur entrée à l'école) produisent en breton, pour des tâches de traduction et de choix multiples, presque deux fois moins d'ordres à sujet initial et beaucoup plus de formes synthétiques que des locuteurs bilingues précoces.


(1) location tâche ordres SVO conjugaison synthétique conjugaison analytique en ober
Breton avant français traduction 35% 33,50% 31,50%
choix multiples 32% 26% 42%
corpus libre + +/- -
bilingues précoces traduction 67,50% 15% 17,50%
choix multiples 46,50% 3,50% 50%
corpus libre + +/- -


L'âge de la langue de scolarisation n'est pas équivalent dans le temps et selon les pays. Dans l'Etat français, début XXe, les enfants entraient à l'école française très tardivement (généralement passé 6 ans). Au XXIe, un enfant peut être scolarisé en breton en maternelle dès l'âge de 2 ans, alors qu'aux Pays-Bas, c'est quatre ans. Quand on parle pour une langue seconde de langue de l'école en Europe, on ne parle donc pas des mêmes âges d'acquisition de cette langue. Dans l'Etat français, la dite langue de l'école peut tout à fait participer d'un bilinguisme précoce.

Le fait qu'il y ait des stades liés à l'âge dans le bilinguisme ne signifie pas que le bilinguisme est impossible passé une certaine limite d'âge. Au contraire, Bak & al. (2014) ont pu montrer que certains avantages cognitifs liés au bilinguisme étaient décelables sur des bilingues tardifs, qui avaient appris leur seconde langue entre 15 ans et 19 ans.


espaces de pratique

Les bilinguismes diffèrent aussi selon les espaces de pratique attachés à deux langues.

Lorsque les langues pratiquées par des locuteurs bilingues ne sont pas attachées aux mêmes espaces sociaux, comme c'est assez massivement le cas en Bretagne entre le breton et le français, on parle de diglossie. C'est un bilinguisme qui se fonde sur la différenciation sociale de deux langues.

Lorsque la langue native n'est pas ou très peu pratiquée dans l'espace social extra-familial, on obsevre différentes formes d'attrition langagière, comme dans le cas des langues d'héritage, prototypiques des langues très minorisées, langues en danger d'extinction ou langues immigrées.


Influence du multilinguisme

influence sur les langues

A l'intérieur d'une langue donnée, les phénomènes comme l'emprunt et surtout le code-switching sont dus au bilinguisme.

L'acquisition comme la pratique du breton actuel sont linguistiquement fortement influencés par le bilinguisme avec la langue française.

Grosjean (1989) a fondé une ligne de recherche qui met en évidence que le bilinguisme ne consiste pas en l'addition de deux monolinguismes. Au contraire, il semble que les deux langues fonctionnent ensemble dans un même système langagier (voir Kroll & al. 2015 pour un état des lieux des recherches).


influence sur les locuteurs

Si une langue donnée contraint les représentations cognitives des locuteurs, c'est-à-dire dans la mesure où l'hypothèse de Sapir-Whorf est exacte, le bilinguisme étend logiquement les limites de ces contraintes, comme le monolinguisme les renforce. Si une langue fournit au locuteur un réseau de significations qui est sa représentation du monde, à priori l'occasion d'appréhender le monde par un système linguistique différent ne peut qu'étendre ses représentations du monde. Cet effet est cependant difficile à quantifier.

Les recherches sur le bilinguisme se sont dans un premier temps concentrées sur les effets linguistiques de ce bilinguisme (De Houwer 2009): taille du vocabulaire dans les deux langues, âge des premiers mots, usages du code-switching, développement de la morphosyntaxe, etc.

Une autre ligne de recherche met en évidence des différence cognitives pour des tâches non-linguistiques (Bak & al. 2014). En particulier, le bilinguisme et le multiplinguisme ont été à des bénéfices cognitifs tels qu'un meilleur fonctionnement exécutif chez les locuteurs âgés en bonne santé, ou un délai dans la déclaration de démence (voir Bialystok 2017 pour une évaluation globale).

Monolinguisme breton en Bretagne

En Bretagne, les locuteurs du breton sont aujourd'hui tous au moins bilingues avec le français. Les derniers monolingues brittophones sont morts dans les années 60 ("au plus tard dans les années 1990" selon Le Berre & Le Dû 2015).

Arsène Dumont, démographe monolingue francophone, a étudié à la fin du XIXe les populations de Bréhat, Paimpol et du canton de Fouesnant. A Bréhat, île où le fonctionnariat était développé, Dumont (1888:732) ne compte que quelques vieillards monolingues brittophones. Suite à une progression du français depuis 1860, les habitants échangent préférablement en français entre eux. Cependant, à la même époque, dans le canton de Fouesnant, Dumont trouve nombre brittophones monolingues de tous âges (il soupçonne que ceux-ci cachent leur connaissance du français, mais ce doit être relativisé car il soupçonne aussi qu'ils feignent de ne pas savoir écrire leur propre nom sur leur contrat de mariage [?], ce qui nous renseigne peut-être plus sur Dumont lui-même que sur les gens qu'il décrit).

 Dumont (1890:424): 
 "De même que leur costume, les habitants de Fouesnant ont, jusqu'à ces dernières années, conservé avec un soin jaloux leur langue et leur ignorance. Bien que les électeurs soient en majorité républicains, beaucoup mettent encore leur orgueil à ne pas parler le français. Au chef-lieu même, sur vingt-et-un conseillers municipaux, dix, pris parmi les plus riches habitants du pays, ne le comprennent pas."


Le français est établi de longue date en Basse-Bretagne, même si globalement restreint à des poches urbaines (Concarneau, Brest, etc.). Selon Sébillot (1878:241), le français n'y est pas porté par des locuteurs monolingues.

 Sébillot (1878:241):
 "Dans toutes les villes situées en pays breton, on parle les deux langues, sauf dans les faubourgs, où le breton domine; dans presque tous les chefs-lieux de canton, dans toutes les agglomérations on entend les deux langues. Il en sera de même pour les campagnes du Finistère dans un temps assez peu éloigné. On enseigne dans la plupart des écoles à la fois le français et le breton. Celui-ci ne disparaîtra pas; mais on arrivera presque partout à pouvoir parler les deux langues."


La prédiction de Sébillot que le pays deviendra massivement bilingue ne se vérifiera pas. Selon Le Berre & Le Dû 2015: "Les premières générations d'enfants de la campagne ne sachant plus du tout le breton sont apparues […] à la fin des années 1960 et au début des années 1970". Les localités diffèrent dans la date du basculement. A Plogonnec, Kergoat (1976:125) signale que la cour de l'école du bas de Saint Albin a basculé du breton au français dans les années 1960.

Le monolinguisme francophone en aire brittophone est largement majoritaire au XXIe siècle.


diachronie

le bilinguisme en 1636

"C'est un évesché des 3 mixtes qui comme Nantes et Vennes, est à moitié de Gallots, et à moitié de Bretons. En la ville on parle moitié breton ; mais tout le monde scait françois."
  • sur la Roche-Bernard en 1636, en venant de Quimperlé (Dubuisson-Aubenay 1898:177): : "Là, la langue maternelle est gallotte, ou françoise, la bretonne demeurant au delà de la rivière qui sépare les diœceses de Vennes et de Nantes, tous deux mixtes. Car dans celuy de Nantes, plus bas vers la mer, on parle breton et françois."
"L'évesché de Vennes, aussy bien que celuy de St Brieu et celuy de Nantes, est mixte, mesle de Gallots et de Bretons."
Dubuisson-Aubenay 1898:157):
"Les plaidoyers sont assez beaus et en français élégant, estant vray que Vennes est la ville, non seulement de Bretagne, mais maisme de France, ou l'on parle le mieux francois, et ott, jusques aus servantes et gens de basse estoffe, ils parlent trop bien. Et quoyque l'evesche soit un des 3 mixtes parlans autant breton que françois, si est ce que dans Vennes et par toutes les villes, tout le monde parle françois, et que, ès champs, la pluspart maisme des paysans scavent parler françois. Voilà pourquoy non seulement les plaidoyers, mais aussy toutes les escritures et instrumens de justice se font en françois."
et en note:
"voir l'article de M. Amédée de Francheville, à la suite de l'article 'Vannes' du dictionnaire d'Ogée (I, p.960) 'Le peuple parle le français, sans accent et avec la plus grande pureté. Il parle aussi le breton.'"

Le tome 1 du Dictionnaire historique et géographique de Ogée (1778) n'a cependant pas de page 960. A l'article sur Vannes du tome 4, on lit p.468: "Les habitants des campagnes fe fervent de la langue Bretonne; mais corrompue: ceux de Vannes parlent le français pur."

"Ils parlent breton naturel, mais des hommes qui hantent terre ferme, il y en a qui parlent françois."
"Au siège présidial, on plaide en françois et non en breton."
"On parle à Pontivi la langue bretonne, première, et la françoise, deuxième."


le monolinguisme au XIXe

En 1824, le révérend gallois Thomas Price plaide pour la réalisation d'une traduction de la Bible en breton lors d'une réunion de la société galloise Brecon Cymreigyddion. Selon lui, le recensement de Bonaparte des langues de l'Empire français trouve "onze cent mille personnes parlant le celtique" (1.100.000 brittophones). Le gallois David Jones, en séjour en Bretagne et en contact avec Le Gonidec pour la même mission, dans une lettre de 1824 (Dujardin 1949:261), dépeint une situation en mosaïque d'espaces monolingues articulés par des zones bilingues: "A Saint-Brieuc, on parle peu le breton, qui prédomine à Châtelaudren, grand village entre cette ville et [Guingamp]. On parle encore français de ce côté de Châtelaudren, sur quelques milles de distance, mais dès qu'on approche de Guingamp, on n'entend plus que la langue bretonne […]". En 1825, David Jones, estime le nombre de brittophones monolingues à 600.000 (Dujardin 1949:76-79, 265-267). Il estime que les trégorrois ont globalement un bon accès à l'écrit ("beaucoup savent lire dans les Côtes-du-Nord, autour de Morlaix et dans les régions nord-est du Finistère, mais la plus grande ignorance et l'obscurantisme existent probablement dans quelques-uns des cantons Sud […] On y imprime plus de livres spécialement pour les régions Nord de la Basse-Bretagne, que dans l'époque précédente. De nouvelles éditions d'anciens ouvrages et de publications modernes sont souvent annoncées par les imprimeurs de Saint-Brieuc, et d'après ce que j'ai entendu, la vente des livres augmente.").


Monolinguisme français en Bretagne

La pénétration du français par l'école en Bretagne a été clairement une volonté politique assumée, la spécificité française tenant dans l'idée que le français ne s'épanouirait que dans des têtes monolingues : c'est pour le français que le breton devait être éradiqué. Ceci est en contraste avec une démarche de bilinguisme qui aurait favorisé l'accès au français à des locuteurs laissés par ailleurs libres de leurs pratiques.

Cette position idéologique crée un double standard logique souligné de longue date :

 Corbel (1981:3):
 "Certes, la possession du français représente un grand avantage, de même qu'il est avantageux pour des francophones de connaître, en plus, l'anglais, l'espagnol, le russe … Cependant, personne n'a jamais exigé d'un francophone qui se met à apprendre l'une ou l'autre de ces langues, qu'il fasse table rase du français, qu'il l'expulse complètement de son cerveau, qu'il le fasse disparaître en s'arrachant pour ainsi dire la langue et en greffant à sa place, s'il se pouvait, une langue nouvelle."

Bibliographie

(la bibliographie ci-dessous concerne principalement les productions adultes. Plus de références sur l'acquisition d'une langue seconde en contexte bilingue, ou sur les scolarisations en breton peuvent se trouver sur la page sur l'acquisition du langage, ou pour les cas de diglossie, sur la page sur les langues d'héritage)


bilinguisme avec le breton

  • Le Bris, Daniel & Tiiu Grunthal-Robert. 2009. 'L'acquisition du breton en milieu scolaire bilingue comparée aux situations rencontrées en Finlande et en Estonie.', Plurilinguisme et traduction des enjeux pour l'Europe = multilingualism and translation, challenges for Europe, Jocelyn Fernandez-Vest et Danh-Thanh Do-Hurinville (éds.), 109-118.
  • Davalan, N. 1999. 'Interférences linguistiques chez des enfants scolarisés en breton', Francis Favereau (éd.), Le Bilinguisme précoce en Bretagne, en pays celtiques et en Europe atlantique, Actes du Colloque international de Plésidy (Côtes-d'Armor) octobre 1997, Klask 5, Presses universitaires de Rennes, 97-118.
(sous le titre 'Le verbe chez les bilingues bretonnants' sur le site des PUR)
  • Dréan, Hervé. 2017. 'Le breton, le gallo et le français au milieu du 19e siècle dans la région de La Roche-Bernard', Klask 11, 35-46.
  • Favereau, F. 1999. 'The Acquisition of Vocabulary among Breton-French Bilinguals'. XXX?
  • Ryo, Aurélie. 2017. Bilinguisme et Théorie de l'esprit: Effet de l'enseignement bilingue, mémoire de master, Paris VIII.

études sur le gallo

  • Dubuisson-Aubenay. 1898. Itinéraire de Bretagne en 1636 d'après le manuscrit original, avec notes et éclaircissements par Léon Maître et Paul de Berthou, tome 1, Baudot, François-Nicolas (éd.), Société des Bibliophiles Bretons, Nantes. texte.

autres langues celtiques

  • Rottet, Kevin J. 2021a. 'Directional Idioms in English and Welsh: A Usage-Based Perspective on Language Contact', Journal of Language Contact 13, 573-611.

études théoriques et comparatives

 Il existe plusieurs revues dédiées à l'étude du bilinguisme. Pour la linguistique formelle voir Linguistic Approaches to Bilingualism ici. Pour les études cognitives ou psycholinguistiques, voir Studies in Bilingualism ici.


  • Bialystok, E. 2017. 'The bilingual adaptation: How minds accommodate experience', Psychological Bulletin 143, 233–262.
  • Deprez, Christine, Beate Collet & Gabrielle Varro (éds.). 2014. Familles plurilingues dans le monde. Mixité conjugales et transmission des langues, Langage et Société 147.
  • Grosjean F. 1989. 'Neurolinguists, beware ! The bilingual is not two monolinguals in one person', Brain Lang. 36:3–15
  • Grosjean, F. 2008. Studying bilinguals. Oxford: Oxford University Press.
  • Hartsuiker, R., Pickering, M. & Veltkamp, E. 2004. 'Is syntax separate or shared between languages ? Cross-linguistic syntactic priming in Spanish/English bilinguals', Psychological Science 15, 409-414.
  • Kroll, Judith F., Paola E. Dussias, Kinsey Bice & Lauren Perrotti. 2015. 'Bilingualism, Mind, and Brain', Annual Review of Linguistics 1:377-394. texte.
  • Martin-Rhee, M.M. & Bialystok, E. 2008. 'The development of two types of inhibitory control in monolingual and bilingual children', Bilingualism: Language and Cognition 11 (1), 81-93.* Romaine S. 1995. Bilingualism (2° édition.). Oxford: Blackwell.
  • Schlyter S. & Håkansson G. 1994. 'Word order in Swedish as the first language, second language and weaker language in bilinguals', Scandinavian Working Papers in Bilingualism 9, 49–66.
  • Weber-Fox C. & Neville H. 1999. 'Functional neural subsystems are differentially affected by delays in second language immersion: ERP and behavioral evidence in bilinguals', Birdsong (éd.), 23–38.
  • Schwieter, John W. (éd.). 2019. The Handbook of the Neuroscience of Multilingualism, avec une introduction de Michel Paradis, Wiley-Blackwell.


vulgarisation et ressources pour les parents

  • Abdellilah-Bauer, B. 2008. Guide à l'usage des parents d'enfants bilingues, La découverte.
  • Baker, Colin. 1995. A Parents' and Teachers' Guide to Bilingualism, Multilingual Matters.
  • Le site de Bilingualism matters, Edimbourg, et son blog.
  • Grosjean, François. 2015. Parler plusieurs langues, le monde des bilingues, Albin Michel.
  • Grosjean, François. 1982. Life with Two Languages, Harvard University Press.
  • Harding-Esch, Edith, and Philip Riley. 2003. The Bilingual Family: A Handbook for Parents, 2nd edition. Cambridge University Press.