Différences entre les versions de « An diaoul ! »
De Arbres
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[[Le Brigant (1779)|Le Brigant (1779]]:A4) signale l'usage de ''an diaoul'' (''<font color=green>ayoul ne vifés</font color=green>'', ''an diaoul ne vefes'', 'diable que tu fusses'). | [[Le Brigant (1779)|Le Brigant (1779]]:A4) signale l'usage de ''an diaoul'' (''<font color=green>ayoul ne vifés</font color=green>'', ''an diaoul ne vefes'', 'diable que tu fusses'). | ||
== Horizons comparatifs == | |||
Baunaz (2014:fn6) analyse le français ''qui diable'' et l'anglais ''who the hell'', comme "une projection ''-wh'' agressivement non-liée par le discours". En français, les mots interrogatifs peuvent parfois rester ''in-situ'', mais les structures en ''qui diable'' ne le peuvent pas (Obenauer 1994, ''Tu as vu qui ([[*]] diable) au marché?''). | |||
== Bibliographie == | |||
'''horizons comparatifs''' | |||
* Baunaz, Lena. 2014. 'On the various sizes of complementizers', ''Probus'' 27 (2), 193-236. [French 'que'] | |||
* Obenauer, Hans-Georg. 1994. ''Aspects de la syntaxe A-barre – Effets d’intervention et mouvements des quantifieurs'', Paris: Université de Paris VIII thèse d’État. | |||
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Version du 14 octobre 2016 à 14:37
An diaoul est une grammaticalisation du groupe nominal an diaoul, 'le diable'. Il correspond au français 'diable' dans qui diable?
(1) | Piou an diaoul | al lakepod-man? | |||||
qui le diable | est | le énergumène-ci | |||||
'Qui diable est cet énergumène?' | Léon, | Kerrien (2000:12) |
Syntaxe
L'élément an diaoul est manifestement invisible pour le critère thématique. Il relève du discours.
Discours
Gros (1989:'diaoul'): "Comme le français diable, diaoul s'emploie pour renforcer l'expression, surtout dans les questions. [...] Il marque une plus grande impatience, une plus grande colère."
Diachronie
Le Brigant (1779:A4) signale l'usage de an diaoul (ayoul ne vifés, an diaoul ne vefes, 'diable que tu fusses').
Horizons comparatifs
Baunaz (2014:fn6) analyse le français qui diable et l'anglais who the hell, comme "une projection -wh agressivement non-liée par le discours". En français, les mots interrogatifs peuvent parfois rester in-situ, mais les structures en qui diable ne le peuvent pas (Obenauer 1994, Tu as vu qui (* diable) au marché?).
Bibliographie
horizons comparatifs
- Baunaz, Lena. 2014. 'On the various sizes of complementizers', Probus 27 (2), 193-236. [French 'que']
- Obenauer, Hans-Georg. 1994. Aspects de la syntaxe A-barre – Effets d’intervention et mouvements des quantifieurs, Paris: Université de Paris VIII thèse d’État.