Différences entre les versions de « Adverbes anaphoriques spatiaux »

De Arbres
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| (6) ||Lemel ||ar fagn || '''ac'hanemañ'''.
| (6) ||Lemel ||ar fagn || '''ac'hanemañ'''.
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| || enlever ||[[art|le]] broussaille ||y
| || enlev[[-el|er]] ||[[art|le]] broussaille ||y
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|||colspan="4" | 'Eclaircir un endroit, en enlevant une végétation qui va en tous sens.'  
|||colspan="4" | 'Eclaircir un endroit, en enlevant une végétation qui va en tous sens.'  

Version du 13 janvier 2014 à 16:21

Eno, di, ac'hane et alese sont des adverbes spatiaux anaphoriques.

Leur référent n'est pas à chercher dans le contexte d'énonciation, mais dans le co-texte, c'est-à-dire dans le discours qui précède. Ils ont besoin d'un antécédent, comme le clitique français y, ou .

Les adverbes eno d'une part; et di, ac'hane et alese d'autre part ne sont pas sémantiquement équivalents: eno est statique, alors que les autres impliquent un déplacement spatial.


Statique

eno

(1) Met al labour n'eo eno heñvel ouzh netra.
mais le travail ne est pareil à rien
'Mais là, le travail ne ressemble à rien.', Trégorrois (Kaouenneg), Ar Barzhig (1976:32)


(2) O-unan-penn e oant chomet eno.
leur-1-tête R étaient resté y
'Ils/elles y étaient restés seul.e.s.'
Standard, Kervella (1995:§436)

Dynamique

di

(3) Dont a ri di ganin.
venir R feras y avec.moi
'Tu y viendras avec moi.' Standard, Drezen (1990:42)


(4) Anv ebet din da vont di !
nom aucun à.moi de aller y
'Il n'est pas question que j'y aille !' Léon, Madeg (2013:9)


ac'hane, ac'hann

(4) ...ki ebet n' helle ober d'ezan [ SC dont ac'hane ]
chien aucun ne1 pouvait faire à.lui venir de.là
'...aucun chien ne pouvait l'en faire sortir.' Perrot (1912:139)


alese

(5) Gra d'ar c'hi-se mont kuit alese, 'ta!
fais à le chien- aller parti de.là donc
'Fais donc partir ce chien de là!' Standard, Kervella (1995:§253bis)


(6) Voujés-ke lésé  !
ne1 bouge-pas de.là
'Bouge pas de là!' Trégorrois (Plougrescant), Le Dû (2012:97)


(7) /a'liʃɛ/, 'de là', Plozévet, Goyat (2012:208)


La carte 007 de l'ALBB fournit la variation dialectale des différentes formes de alese, qui peut être précédé de multiples prépositions.


alemañ

(8) [mɛ̃ zo daˈlɛm mɛ ˈhɛ̃ã̯ zo da zy]
Me zo eus alemañ mes eñ zo (d)eus a zu-se.
moi est d.ici mais lui est de de côté-ici
'Moi je suis d’ici,… mais lui il est de là.'
Laz, Cheveau & Kersulec (2012-évolutif:Laz,'eñ')

ellipse

Avec le verbe mont, 'aller', l'argument de lieu peut être aisément élidé, comme dans le français de Basse-Bretagne Faut que j'aille.


(4) Arabat dit mont, e mod ebet !
interdit à.toi aller dans façon aucun
'N'y va surtout pas !' Léon, Madeg (2013:9)


(5) Kuit din da vont adarre.
quitte à.moi de aller encore
'Ça m'évitera d'y retourner.' Léon, Madeg (2013:9)

Avec des adverbes déictiques spatiaux

Les propriétés anaphoriques de ces adverbes les distinguent, par exemple, des adverbes déictiques spatiaux comme amañ, aze et ahont.

On trouve cependant des formes qui les intègrent morphologiquement:


(5) [ ər ɟɥelãnø mi hehɛχ arɔk ahanəma ]
Ar gwellañ eo m'eh ahec'h a-raok ahanemañ.
le mieux est que'R alliez avant y
'Le mieux c'est que vous partiez.' Bas-vannetais (Kistinid), Nicolas (2005:22)


(6) Lemel ar fagn ac'hanemañ.
enlever le broussaille y
'Eclaircir un endroit, en enlevant une végétation qui va en tous sens.'
Le Scorff, Ar Borgn (2011:38)


La carte 008 de l'ALBB fournit la variation dialectale de la traduction de 'partir de là-bas'. On y trouve de multiples formes d'intégration du déictique spatial -hont.