Différences entre les versions de « -vezh »

De Arbres
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[[Helias (1986)|Helias (1986]]:13) note une finale en ''-eh'' en vannetais. Il ajoute que le suffixe de durée de temps est parfois ''[[-iad]]''.
[[Helias (1986)|Helias (1986]]:13) note une finale en ''-eh'' en vannetais. Il ajoute que le suffixe de durée de temps est parfois ''[[-iad]]''.


Selon [[Martin (1929)|Martin (1929]]:175), à la forme léonarde ''zulvez'' correspond la forme vannetaise ''sulieh'', et la forme cornouaillaise (Scaër, Guiscriff, Gourin) ''zulias'', 'un dimanche'.
Selon [[Martin (1929)|Martin (1929]]:175), à la forme léonarde ''zul'''vez''''' correspond la forme vannetaise ''sul'''ieh''''', et la forme cornouaillaise (Scaër, Guiscriff, Gourin) ''zul'''ias''''', 'un dimanche'.


== Sémantique ==
== Sémantique ==

Version du 14 mai 2016 à 19:52

Le suffixe -vezh forme des noms abstraits qui dénotent prototypiquement une durée de temps (deiz, 'jour' > devezh, 'journée').


(1) Goudese n'en doa ket gwraet 'med ambren a-hed an dewezh.
après.ça ne R.3SGM avait pas fait sauf râler à-long le jour.(n).ée
'Après cela, il n'avait pas arrêté de râler contre lui-même toute la journée.'
Plourin (2000:28)


(2) Daoust da-ze eo red d' eur bloavezh tremen.
malgré de-ça est obligé à un année passer
'A cause de cela, il faut attendre qu'une année passe.'
Léon, (Cléder) Seite (1998:54)


Morphologie

composé

Le suffixe -vezh se trouve surtout sur une base nominale. Kervella (1947:§829) cite aussi goude > a-c'houdevezh, avec comme base une préposition de temps.


L'exemple en (1) montre que le suffixe -vezh n'est pas disponible pour les racines verbales (racine ev-, du verbe evañ, 'boire'). Le nom evezh, 'soin', ne comporte pas le suffixe -vezh.


(1) E-barzh an evezh, emañ an devezh.
dans le soin / * durée de boire est le jour.née
'Travail bien fait, bonne journée.' Proverbe, Abalain (2001:33)


dérivation

Après le suffixe -vezh, on peut trouver le suffixe -iad marquant la quantité (Kervella 1947:§829).

(2) ur sadornvezhiad glav

'la pluie de (tout) un samedi', Standard, Kervella (1947:§829)


pluriel

Le pluriel des mots en -vezh est toujours en -ioù (Kervella 1947:§829).


genre

Le suffixe -vezh ne modifie pas le genre de sa racine (Kervella 1947:§829, Press 1986:63).

C'est un signe d'endocentricité.


variation dialectale

Helias (1986:13) note une finale en -eh en vannetais. Il ajoute que le suffixe de durée de temps est parfois -iad.

Selon Martin (1929:175), à la forme léonarde zulvez correspond la forme vannetaise sulieh, et la forme cornouaillaise (Scaër, Guiscriff, Gourin) zulias, 'un dimanche'.

Sémantique

Le suffixe -vezh correspond assez bien sémantiquement au suffixe équivalent -ée en français (un jour vs. une journée; un an vs. une anée).


variation dialectale

Le suffixe -vezh dénote une notion de durée. Cependant, cette notion est parfois difficile à contraster avec une notion d'ancrage temporel simple.


(1) War-dro dek eur, ar mintinvezh-se, e tegouezhas du-mañ va moereb Mai-Louj ar Rannoù.
vers dix heure le matinée- R arriva côté-ci ma tante Mai-Louj ar Rannoù
'Vers dix heures, ce matin-là, ma tante Mai-Louj ar Rannoù arriva chez moi.'
Cornouaille (Pleyben), ar Gow (1999:15)


Il existe aussi, à travers les dialectes, des usages qui contournent cette notion de durée attachée au suffixe -vezh.


-vezh sans durée

Bouzeg (1986:28) signale une irrégularité en haut-cornouaillais, où devezh peut ne pas référer à une durée.


(2) Peseurt devezh 'maomp?
quelle.sorte jour sommes
'Quel jour sommes-nous?' Haut-cornouaillais (Rieg), Bouzeg (1986:28)


durée sans -vezh

(3) /e-korf di bə de:r øyr /
e-korf div pe deir eur
dans-corps 21 ou1 3 heure
'dans l'espace de deux ou trois heures' Groix, Ternes (1970:321)


Il peut aussi être fait usage du suffixe -iad.


(4) Pa goumañsemp deviñ bezhin, e veze great ur sizhuniad deviñ bezhin!
quand1 commencions brûler goemon R était fait un semain.-ée brûler goemon
'Quand nous commencions à brûler, nosu le faisions pendant une semaine complète.'
Léon (Plougerneau), Elégoët (1982:43)

A ne pas confondre

Trépos (2001:78) note que certains noms abstraits en /-vez/ ne marquent pas la durée. Il donne glasvez, 'verdure, pâturage'. Goyat (2012:327) signale aussi le cas de /'finvɛz/, finvez, 'misère extrême pouvant causer la mort' (< sur fin, 'fin'). Il s'agit d'un autre suffixe entièrement.