Différences entre les versions de « -où, -ioù, -aou- »

De Arbres
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On trouve cependant ''parrez'', ''parrez'''ioù''''' (carte [http://sbahuaud.free.fr/ALBB/Kartenn-512.jpg 512] de l'[[ALBB]]).
On trouve cependant des contre-exemples: ''parrez'''ioù''''', 'paroisses' (carte [http://sbahuaud.free.fr/ALBB/Kartenn-512.jpg 512] de l'[[ALBB]]), 'matela'''ioù''''', 'matelas' (''Le Juch'', [[Hor Yezh (1983)|Hor Yezh 1983]]:25).




=== alternance -où/-aoù- ===
=== alternance -où/-aoù- ===


Lorsque le suffixe ''-où'' porte l'[[accent de mot]], il est réalisé en ''-aoù-'' (typiquement en [[KLT]] lorsqu'un suffixe unique le suit, ce qui la place en situation pénultième).
Lorsque le suffixe ''-où'' porte l'[[accent de mot]], il est réalisé en ''-aoù-'' (typiquement en [[KLT]] lorsqu'un suffixe unique le suit, ce qui le place en situation pénultième).


On trouve aussi des paires minimales où le choix de ''-où'' vs. ''-aoù'', c'est-à-dire avec et sans accent de mot, n'est pas lié à une suffixation ultérieure mais à une lecture différente.  
On trouve aussi des paires minimales où le choix de ''-où'' vs. ''-aoù'', c'est-à-dire avec et sans accent de mot, n'est pas lié à une suffixation ultérieure mais à une lecture différente.  

Version du 29 juillet 2014 à 22:52

Le suffixe -où, -ioù ou -aou- est une marque répandue de pluriel.


(1) eur mell gwezenn glas-kaol he deliou.
un grand arbre vert-chou son feuilles
'Un grand arbres aux feuilles vert-chou' Léonard (Cléder), Seite (1998:44)


Morphologie

variation dialectale

L'ALBB documente les variations dialectales de ces pluriels dans plusieurs cartes:

la carte 512 pour la traduction de 'paroisse(s)'.
la carte 537 pour la traduction de 'poid(s)'.


Dans la carte 98 de l'ALBB, on voit la répartition dialectale des suffixes -eier et -où comme pluriel de botez, 'chaussure'.


alternance -où/ioù

Selon Hingant (1868:9), l'alternance est purement phonologique. Les bases finissant en /a, e, i, p, b, k, g, t, d, j, ʃ, s, v/ prennent -où et les formes finissant en /o, y, X, z/ prennent -ioù.

Pour les mots finissant avec la consonne /n, f/ ou les liquides /l, r/, l'alternance semble découler de sa disponibilité comme consonne initiale de la syllabe (variation selon la longueur de la voyelle qui précède ou la présence d'une consonne avant la liquide).

embann(où), 'ban(s)'; penn(où), 'tête(s)', mais koanioù, 'souper(s); espernioù, 'épargne(s)'
barr(où), 'extrémité(s)'; koufr(où), 'coffre(s)'; gopr(où), 'salaire(s)', mais ster(ioù), 'rivière(s)'; amzer(ioù), 'temps'; foar(ioù), 'foire(s)'
poell, 'arrêt(s)'; gwall, 'faute(s)', mais brezelioù, 'guerre(s)', ibilioù, 'cheville(s)' et avec un l mouillé fuzuilhoù, 'fusil(s)'
skilf(où), 'griffe(s)'; korf(où), 'corp(s)', mais stalafioù, 'volet(s)'; 'koefioù, 'coiffe(s)'


Les noms dérivés en -ach, -aj, -ad, -adeg, -adenn, -iri/-eri/-euri, prennent donc la forme -où du suffixe.

Les noms dérivés en -adur ou -egezh prennent donc la forme -ioù du suffixe.


On trouve cependant des contre-exemples: parrezioù, 'paroisses' (carte 512 de l'ALBB), 'matelaioù, 'matelas' (Le Juch, Hor Yezh 1983:25).


alternance -où/-aoù-

Lorsque le suffixe -où porte l'accent de mot, il est réalisé en -aoù- (typiquement en KLT lorsqu'un suffixe unique le suit, ce qui le place en situation pénultième).

On trouve aussi des paires minimales où le choix de -où vs. -aoù, c'est-à-dire avec et sans accent de mot, n'est pas lié à une suffixation ultérieure mais à une lecture différente. Goyat (2012:122) note à Plozevet :

/a'dow/, hadaou, 'semences de différentes espèces'
/'a:du/, hadou ou /'a:ʒu/, hajou, 'semences de la même espèce'

Diachronie

Le Brigant (1779:27), à Tréguier, prononçait /o/ ce suffixe.

A ne pas confondre

Il existe un suffixe -où qui est un suffixe nominal (Ankoù). Il est aussi prononcé -aou sous l'accent, mais il n'a pas d'allomorphe en -ioù.