Différences entre les versions de « -ienn, -ijenn, -ïon »

De Arbres
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|(1)||<font color=green> 'pauumbe  ||<font color=green> vameX ||<font color=green> '''ijɛn''' || |||| ''Saint-Pol-de-Léon'', [[Avezard-Roger (2004a)|Avezard-Roger (2004a]]:134)
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|||colspan="4" | 'J'ai été pauvre ma petite fille.'
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Version du 19 février 2019 à 17:20

Le suffixe -ienn ou -ijenn forme des noms abstraits sur une base adjectivale, ou nominale.


Trépos (2001:78) donne yenienn/yenijenn 'froid', sklerijenn 'clarté'.

Favereau (1997:174) donne leizhïen 'humidité', sklaerïen 'clarté', soublïen 'souplesse'.

Goyat (2012:322) ajoute /star'ti:ʒɛn/, startijenn 'alacrité' et /tẽva'li:ʒɛn/, teñvalijenn 'obscurité'.


Morphologie

allomorphes et variation dialectale

Le vannetais Le Bayon (1878:14) ne donne que des suffixes en ion.

Favereau (1997:174) donne aussi yenïon 'froidure'.


composition

Sur base nominale, on trouve ce suffixe dans la finale -ijennad: glaouijennad 'flambée (de glaou)', Gros (1989:178).


genre

Selon Le Bayon (1878:14), le genre de ce suffixe est incertain. Il donne le masculin iennion 'froid, froideur' et les féminins térizion̄ 'fureur' et kloarizion̄ 'fraîcheur'.


répartition dialectale

-ijenn vs. -ni, vs. -oni

Selon Martin (1929:175), à la forme léonarde kozni correspond la forme vannetaise kouhoni, et la forme cornouaillaise (Scaër, Guiscriff, Gourin) kosijen.


-ijenn vs. -der

En cornouaillais de l'Est maritime, le suffixe -ijenn "remplace les suffixes -der/-ded en fin des suffixes exprimant une grandeur, mesure" (Bouzec & al. 2017:17). Ils donnent:

brassijenn 'grandeur', chirijenn 'longueur', donijenn 'profondeur', huelijenn 'hauteur', ledanijenn 'largeur'.


(4) Yoñ zo daou vet' chirijenn.
lui est deux1 mètre long.eur
'Il fait deux mètres de long.' Cornouaillais de l'Est, Bouzec & al. (2017:85)


Diachronie

Irslinger (2014:98) dérive le suffixe ‑ijenn d'un emprunt au latin ‑ītiōnem, f.


A ne pas confondre

Avezard-Roger (2004a:134) glose ijɛn en (1) par 'petite'. La non-voisée en fin du nom merc'h semble écarter l'hypothèse d'une forme de l'adjectif bihan 'petit'. Il semble s'agir d'une forme diminutive en -ig merc'hig à laquelle a été rajoutée un singulatif en -enn (merc'h-ig-enn prononcé meXijɛn).


(1) 'pauumbe vameX ijɛn Saint-Pol-de-Léon, Avezard-Roger (2004a:134)
pauvre suis été mon2 fille petite
'J'ai été pauvre ma petite fille.'