-iñ (Inf.)

De Arbres

Le suffixe -i, orthographié -iñ en standard, est un suffixe infinitif verbal répandu.


(1) Traoù druz 'vez laret getoñ, mes heñv ouia o gwisk.
choses gras est dit avec.lui mais lui sait les2 habiller
'Il en raconte des grasses, des vertes, mais il sait les habiller, les présenter.' Le Scorff, Ar Borgn (2011:59)


(2) Ne arsav ket neoazh ar Jermaned a fard bemnoz er-maez ag o zoulloù.
ne arrête pas cependant le allemands de1 charger chaque.nuit dehors de leur2 trous
'Mais les allemands n'arrêtent pas de charger chaque nuit en dehors de leurs trous.' Vannetais, Herrieu (1994:100)


Morphologie

Dans les dialectes où ce suffixe -iñ se prononce /i/, on le trouve parfois sous cette orthographe.


(3) Honnez, bepred, a vez e-pad an oll amzer o klakenni.
celle.là, toujours R1 est pendant le tout temps à4 bavarder
'Celle-là, en tout cas, est pendant tout le temps (continuellement) en train de bavarder.' Trégorrois, Gros (1984:199)


composition

On retrouve le suffixe -iñ dans les finales en -aouiñ ou en -enniñ.


Sémantique

Le suffixe -iñ semble n'être attaché à aucune classe syntaxique de verbes. Seul Press (1986:221) signale une opposition des suffixes verbaux -añ et -iñ sur les verbes dihun, 'réveiller (transitif)' et dihun, '(se) réveiller intransitif'.


Diachronie

  • proto-brittonique *‑īmā > vieux breton –im > moyen breton -iff > breton moderne -iñ, ‑i.
vieux breton guomonim, ‘promettre’ (Fleuriot 1964:311)
vieux gallois erchim, ‘chercher, demander’


Irslinger (2014:87) pointe que cette dérivation est distincte de celle du suffixe de nom abstrait -i (diegi, 'paresse'), contrairement à ce que les faits du gallois seul ont parfois laissé penser (Morris Jones 1913:231, Zimmer 2000:444).


A ne pas confondre

Il existe aussi d'autres suffixes réalisés en -i; un suffixe de dérivation nominale et une marque de pluriel.