Différences entre les versions de « -ez (nom féminin) »

De Arbres
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Les noms d'[[agent]] féminins en ''-ez'' prennent un [[pluriel]] en ''[[-ed (PL.)|-ed]]'', ce qui obtient la [[finale]] ''[[-ezed]]''. On peut constater la prouctivité de cette dérivation dans la carte [http://sbahuaud.free.fr/ALBB/Kartenn-294.jpg 294] de l'[[ALBB]] qui docuemente la variation dialectale de la traduction de ''Vierge (Marie), vierges'' et obtient massivement ''gwerc'hez, gwec'herezed''.
Les noms d'[[agent]] féminins en ''-ez'' prennent un [[pluriel]] en ''[[-ed (PL.)|-ed]]'', ce qui obtient la [[finale]] ''[[-ezed]]''. On peut constater la prouctivité de cette dérivation dans la carte [http://sbahuaud.free.fr/ALBB/Kartenn-294.jpg 294] de l'[[ALBB]] qui documente la variation dialectale de la traduction de ''Vierge (Marie), vierges'' et obtient massivement ''gwerc'hez, gwec'herezed''.


   
   

Version du 13 avril 2019 à 10:21

Le morphème -ez est la marque très productive du genre féminin des noms d'agent.


Kervella (1947:§828) donne kazhez 'chatte', kigerez 'bouchère'.

Helias (1986:13) donne paotr 'garçon', paotrez 'fille'.


Morphologie

dérivation

Le suffixe -ez est exocentrique. Il peut créer un nom à partir d'un adjectif.


(1) N'eus bet biskoaz sotez war an douar evel ma'z out-te! .
ne y.a été jamais sot.te sur le terre comme que'R es-toi
'Il n'y a jamais eu sur la terre une sotte comme toi!' Trégorrois, Gros (1984:17)


composition de finales

Un nom dérivé en -ez peut continuer sa dérivation morphologique, comme dans brasested 'grossesse' ou brasesañ 'engrosser' (Deshayes 2003:'bras').

Le suffixe -ez du féminin apparaît après les morphèmes marquant l'agent: -ad > adez; -er > erez; -oniour > oniourez; -our > ourez.


En (2), la dérivation est -er > -eriez.


(2) Penemet ma'z oc'h-c'hwi kañveriez, Me am boa graet deoc'h ur garlantez.
sinon que êtes-vous endeuillée moi R.1SG avait fait à.vous un guirlande
'Sinon que vous êtes en deuil, je vous aurais fait une guirlande.'
(la guirlande se moque d'un râteau reçu, d'un délaissement amoureux)
Luzel (1868:258), cité dans Menard (1995:172)


irrégularités

Kervella (1947:§828) note qu'il existe des noms féminins en -ez qui n'ont pas de contrepartie au masculin, comme heizez, maouez, amiegez, maeronez, damez, seurez.

Kervella (1947:§828) note que le suffixe -ez peut n'apparaître que dans la forme plurielle, comme dans c'hoar(ezed) 'soeur(s)' et keniterv(ezed) 'cousine(s)'.


nombre

Les noms d'agent féminins en -ez prennent un pluriel en -ed, ce qui obtient la finale -ezed. On peut constater la prouctivité de cette dérivation dans la carte 294 de l'ALBB qui documente la variation dialectale de la traduction de Vierge (Marie), vierges et obtient massivement gwerc'hez, gwec'herezed.


(3) Barzh ti ar seurezed ni nie ket ken restachou ar re all da verenn.
dans maison le sœur.F.s nous aurait pas autre.chose restes le ceux autre pour1 repas
'Chez les sœurs, nous n'avions que les restes des autres à midi.'
Le Juch, Hor Yezh (1983:17)


Sémantique

Selon Favereau (1997:§168), le suffixe féminin -ez a parfois une "nuance péjorative", qu'il illustre par denez 'hommasse' et paotrez 'garçonne'. Dans ses exemples, l'effet péjoratif ne tient cependant pas à la sémantique du suffixe lui-même, mais à des représentations culturelles genrées. Il donne aussi pemoc'hez 'petite égoïste', mais la nuance péjorative provient plus plausiblement de la racine nominale pemoc'h 'cochon', que de la marque du féminin.


Diachronie et horizons comparatifs

En ancien français, le suffixe -esse est le morphème du féminin qui a pris une position généraliste (Bonnard & Régnier 1989:25). C'est initialement un suffixe emprunté au grec par le latin d'église.


A ne pas confondre

Il existe plusieurs suffixes qui prennent au moins une des formes en /es, ez, e/. Ils se trouvent sous les formes écrites -ez, -e(z), -ezh.

Un nom féminin singulier comme botez 'chaussure' (carte 98 de l'ALBB) montre un suffixe final différent.