Différences entre les versions de « -edik, -idik, -ik »

De Arbres
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[[Vallée (1980)|Vallée (1980]]:XXII) donne:  
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: ''klev'''idik''''', '(un individu de type) auditif' > ''klevid'''ien'''''
: ''klev'''idik''''' '(un individu de type) auditif' > ''klevid'''ien'''''
: ''gwel'''idig''''', '(un individu de type) visuel' > ''gwelid'''ien'''''
: ''gwel'''idig''''' '(un individu de type) visuel' > ''gwelid'''ien'''''




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|||colspan="4" | 'Le riche n'est pas frileux.'|||| [[Hupel (2013)|Hupel (2013]]:§17)
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== Productivité ==
== Productivité ==
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Le suffixe de [[nominalisation]] des adjectifs, celui qui ne se prononce pas, est rare.  
Le suffixe de [[nominalisation]] des adjectifs, celui qui ne se prononce pas, est rare.  


Le breton dispose par ailleurs d'une [[tête]] nominale, ''[[hini]]'', qui peut être suivie d'un adjectif (''an hini du'', 'le noir').  
Le breton dispose par ailleurs d'une [[tête]] nominale, ''[[hini]]'', qui peut être suivie d'un adjectif (''an hini du'' 'le noir').  




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Dans quelques exemples, le [[suffixe]] ''-ig'' a aussi le même effet [[nominalisant]] que le [[singulatif]] ''[[-enn]]''.
Dans quelques exemples, le [[suffixe]] ''-ig'' a aussi le même effet [[nominalisant]] que le [[singulatif]] ''[[-enn]]''.


(3) ''berv'', 'bouillant'  
(3) ''berv'' 'bouillant'  
: => ''berv'''ig''''', 'bouillonnement, éclair dans les yeux' [[Merser (2009)]]
: => ''berv'''ig''''' 'bouillonnement, éclair dans les yeux' [[Merser (2009)]]





Version du 18 février 2019 à 11:23

Le suffixe -idik, -edik ou -ik forme des adjectifs.


(1) ...muioc'h disfizius, muioc'h amgredig oant eget paotred Gwipavaz. Léon (Bodilis), Ar Floc'h (1985:114)
plus .fi.ant plus pfx.1croy.ant étaient que gars Guipavas
'... ils étaient plus méfiants, plus sceptiques que les gars de Guipavas.'


Le choix k/g de la consonne finale dépend du système orthographique. Le Roux (1915:70) donne klanvidik 'maladif', spontik, aonik 'peureux'. Favereau (1997:§229) donne aonig 'peureux', spontig 'craintif', gwiridig 'douillet', kizidig 'sensible'.


Morphologie

allomorphes

Goyat (2012:329) pointe le suffixe -ig adjectival de aonig, /peur-Adj./, 'peureux'.


variation dialectale

La carte 527 de l'ALBB documente la variation dialectale de la traduction de 'riche', sans qu'on sache s'il s'agit de l'adjectif ou du nom dérivé.


nombre

Le pluriel des noms en -idig est en -idien, -idion.

Vallée (1980:XXII) donne:

klevidik '(un individu de type) auditif' > klevidien
gwelidig '(un individu de type) visuel' > gwelidien


Sur le nom pinvidig 'riche', on construit plutôt un pluriel analytique en ar re binvidik, mais le pluriel régulier pinvidien est aussi parfois utilisé.


(1) e ti ar binvidien Morlaix, Herri (1982:85)
dans maison le 1riches
'dans les maisons des riches'


On reconnaît dans -idien le suffixe pluriel -ien, -ion, qui se substitue au -ik, -ig du singulier. S'agit-il du suffixe -ig qui sert aussi de diminutif? Il existe aussi en breton un suffixe -id, mais qui n'est plus productif et obtient des noms de lieux.


composition

C'est ce morphème que l'on retrouve dans la finale en -edigezh, -idigezh.


dérivation

Les adjectifs en -edik, -idik, -ik peuvent être nominalisés: il existe donc aussi des noms en /-idik, -idig/ (-idig), qui sont les dérivés des adjectifs en /-idik, -idig/ (-idik). Les deux catégories sont prononcées identiquement à l'oral. Le suffixe qui obtient un nom à partir d'un adjectif est un morphème zéro, c'est à dire un morphème qui n'est pas réalisé par la phonologie de la langue.


(2) Ar pinvidig n'eo ket rividik.
le riche ne est pas froid.sfx
'Le riche n'est pas frileux.' Hupel (2013:§17)


Productivité

Le suffixe de nominalisation des adjectifs, celui qui ne se prononce pas, est rare.

Le breton dispose par ailleurs d'une tête nominale, hini, qui peut être suivie d'un adjectif (an hini du 'le noir').


Diachronie

Deshayes (2003:40) propose une dérivation à partir du vieux breton -etic > moyen breton -edig, évolué ensuite en -idig hors du vannetais.

On trouve cependant chez Gros des formes en -edig.

 Gros (1984:175):
 "Faux diminutifs: la nuance affective n'est pas sentie dans les mots suivants qui ne sont pas des diminutifs, mais une survivance d'un ancien participe passé en -edig (cf. le gallois sychedig, 'assoiffé')
 
 N'am-bo ket kement-se a win, me n'on ket sehedig.
 'Je ne veux pas tant que cela de vin: je ne suis pas enclin à la soif.'
 
 Ar paour-kêr bihan-ze a zo naonedig, ken am bez truez outañ.
 'Ce pauvre petit-là est affamé, au point que j'ai pitié de lui.
 
 An dud koz a vez rividig.
 'Les vieux sont frileux.'
 
 Ne ran ket a van evid eur bikadenn: me n'on ket gwiridig.
 'Une piqûre ne me fait rien: je ne suis pas sensible (douillet).'"


Horizons comparatifs

Deshayes (2003:40) relève le suffixe gallois -edig.


A ne pas confondre

Le -ig final est distinct du suffixe -ig qui est un diminutif.

Dans quelques exemples, le suffixe -ig a aussi le même effet nominalisant que le singulatif -enn.

(3) berv 'bouillant'

=> bervig 'bouillonnement, éclair dans les yeux' Merser (2009)