Différences entre les versions de « -edik, -idik, -ik »

De Arbres
Ligne 53 : Ligne 53 :
== Diachronie ==
== Diachronie ==


[[Deshayes (2003)|Deshayes (2003]]:40) propose une dérivation à partir du vieux breton ''-etic'' > moyen breton ''-edig'', évolué ensuite en ''-idig'' hors du vannetais.  
[[Deshayes (2003)|Deshayes (2003]]:40) propose une dérivation à partir du vieux breton ''-etic'' > [[moyen breton]] ''-edig'', évolué ensuite en ''-idig'' hors du vannetais.  


On trouve cependant chez Gros des formes en ''-edig''.
On trouve cependant chez Gros des formes en ''-edig''.

Version du 15 janvier 2017 à 17:37

Le suffixe -idik, -edik ou -ik forme des adjectifs.

Favereau (1997:§229) donne aonig, 'peureux', spontig, 'craintif', gwiridig, 'douillet', kizidig, 'sensible'.


Ces adjectifs peuvent être nominalisés: il existe donc aussi des noms en /-idik, -idig/ (-idig), qui sont les dérivés des adjectifs en /-idik, -idig/ (-idik). Les deux catégories sont prononcées identiquement à l'oral. Le suffixe qui obtient un nom à partir d'un adjectif est un morphème zéro, c'est à dire un morphème qui n'est pas réalisé par la phonologie de la langue.


(1) Ar pinvidig n'eo ket rividik.
le riche ne est pas froid.sfx
'Le riche n'est pas frileux.' Hupel (2013:§17)


Morphologie

allomorphes

Goyat (2012:329) pointe le suffixe -ig adjectival de aonig, /peur-Adj./, 'peureux'.

variation dialectale

La carte 527 de l'ALBB documente la variation dialectale de la traduction de 'riche', sans qu'on sache s'il s'agit de l'adjectif ou du nom dérivé.

nombre

Le pluriel des noms en -idig est en -idien, -idion.

Vallée (1980:XXII) donne:

klevidik, '(un individu de type) auditif' > klevidien
gwelidig, '(un individu de type) visuel' > gwelidien


On reconnaît le suffixe pluriel -ien, -ion, qui se substitue au -ik, -ig du singulier. S'agit-il du suffixe -ig qui sert aussi de diminutif?

Il existe en breton un suffixe -id, mais qui n'est plus productif et obtient des noms de lieux.

composition

C'est ce morphème que l'on retrouve dans la finale en -edigezh, -idigezh.

Productivité

Le suffixe de nominalisation des adjectifs, celui qui ne se prononce pas, est rare.

Le breton dispose par ailleurs d'une tête nominale, hini, qui peut être suivie d'un adjectif (an hini du, 'le noir').

Diachronie

Deshayes (2003:40) propose une dérivation à partir du vieux breton -etic > moyen breton -edig, évolué ensuite en -idig hors du vannetais.

On trouve cependant chez Gros des formes en -edig.

 Gros (1984:175):
 "Faux diminutifs: la nuance affective n'est pas sentie dans les mots suivants qui ne sont pas des diminutifs, mais une survivance d'un ancien participe passé en -edig (cf. le gallois sychedig, 'assoiffé')
 
 N'am-bo ket kement-se a win, me n'on ket sehedig.
 'Je ne veux pas tant que cela de vin: je ne suis pas enclin à la soif.'
 
 Ar paour-kêr bihan-ze a zo naonedig, ken am bez truez outañ.
 'Ce pauvre petit-là est affamé, au point que j'ai pitié de lui.
 
 An dud koz a vez rividig.
 'Les vieux sont frileux.'
 
 Ne ran ket a van evid eur bikadenn: me n'on ket gwiridig.
 'Une piqûre ne me fait rien: je ne suis pas sensible (douillet).'"


Horizons comparatifs

Deshayes (2003:40) relève le suffixe gallois -edig.


A ne pas confondre

Le -ig final est distinct du suffixe -ig qui est un diminutif.

Dans quelques exemples, le suffixe -ig a aussi le même effet nominalisant que le singulatif -enn.

(2) berv, 'bouillant'

=> bervig, 'bouillonnement, éclair dans les yeux' Merser (2009)